Dossier d’œuvre architecture IA63002714 | Réalisé par
Laurent Christophe (Rédacteur)
Laurent Christophe

Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-

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  • opération ponctuelle, Patrimoine XXe siècle
Durtol, la maison I.
Œuvre étudiée
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Durtol
  • Adresse 40 route de Champiot
  • Cadastre 2021 AD 172

Le permis de construire de la Maison I. de Durtol a été accordé le 13 janvier 1960.

La déclaration d'achèvement des travaux est datée du 11 décembre 1963.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1959, daté par source
    • 1963, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Espinasse Antoine
      Espinasse Antoine

      Architecte clermontois DPLG, Antoine Espinasse est à l'hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand le coauteur de l'extension de la maternité (1955-1959), avec Paul Lanquette. Il est également l'architecte du bâtiment des laboratoires (1978-1981) adossé contre la façade nord du pavillon des maladies sociales, ainsi que du centre d'hépato-gastro-entérologie (1981-1983) qui réunit les laboratoires et le Refuge.

      En 1957, il s'associe avec P. Jallat pour la construction de l'immeuble du 29 avenue d'Italie. En 1958, il s'associe à Valentin Vigneron pour construire une salle de congrès dans l'enceinte de la Chambre de commerce sise au 148 boulevard Lavoisier. Ce bâtiment est situé derrière l'ancienne villa Bergougnan reconvertit en bureaux pour la Chambre de commerce en 1955.

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La maison I.* à Durtol est l’œuvre de l’architecte clermontois Antoine Espinasse. Par son « style », elle peut être qualifiée de « post-Avant-garde moderniste ». Elle reprend en effet des éléments de ce langage né dans les années 1920. Mais c’est à la phase moins radicale de l’Avant-garde moderniste – celle qui s’affirme dans les années 1930 – qu’il est ici fait référence. Les similitudes sont à trouver du côté de certaines réalisations d’André Lurçat (villas à Sceaux), mais aussi de villas construites à Royan dans les années 1950 (telle la villa Ombre Blanche, de l’architecte Claude Bonnefoy).

Le site de la maison I.* se trouve à un kilomètre au sud-ouest du bourg de Durtol. En 1960, il était quasiment vierge de toute construction. Aujourd’hui, il s’inscrit dans la périphérie ouest de l’agglomération clermontoise. La voie de desserte (la route de Champiot) est désormais bordée de nombreuses villas. Le principal atout du lieu réside dans sa position sur les flancs occidentaux de la faille de Limagne : il offre une vue « imprenable » vers l’est.

La maison I.* possède un plan rectangulaire. Elle mesure 8,10 m de largeur, 10 m de longueur et environ 9,90 m de hauteur (dimensions hors tout). Elle s’élève sur une parcelle rectangulaire qui présente une forte pente du nord-ouest vers le sud-est. En raison du dénivelé et de son implantation en retrait de 12,50 mètres par rapport à la route de Champiot, le bâtiment est en situation dominante face au sud-est.

La maison compte trois niveaux desservis par un escalier intérieur situé au nord-est. Le rez-de-chaussée abrite un porche dans-œuvre et un bureau, le premier étage un séjour-salle à manger, une cuisine, une buanderie et une cave, le second étage quatre chambres et une salle de bains. Grâce à de larges ouvertures, chaque niveau offre une vue vers le panorama.

Le bâtiment est inséré dans le relief par paliers successifs. Un garage indépendant et deux murs de soutènement séparés par une rampe constituent une sorte de podium qui assoit la construction. Au-dessus de cette base, une cour surélevée précède la maison. Le rez-de-chaussée et le premier étage sont semi-enterrés du côté nord-ouest. Seul le second étage est dégagé de toutes parts. Le sol du rez-de-chaussée et celui du deuxième étage sont respectivement à 2,70 m et 8,30 m au-dessus de la route. Le deuxième étage est donc presque à la hauteur du jardin qui s’étend à l’arrière de la propriété. D’autres murs de soutènement se trouvent au nord-est et au sud-ouest de la maison. Ils délimitent des terrasses. Deux escaliers extérieurs adossés à chaque façade latérale relient la cour surélevée, les terrasses et le jardin.

La volumétrie de la maison I.* est globalement parallélépipédique. Sa toiture est à très faible pente. Les façades latérales et postérieure sont quasiment planes. En revanche, la façade principale (sud-est) s’avère beaucoup plus animée grâce à une série d’avancées et de renfoncements.

Le rez-de-chaussée présente un profond renfoncement. À droite, le porche dans-œuvre, une fine colonne et un mur hors-œuvre placé en biais contribuent à la mise en scène de l’entrée principale. Le premier étage forme une avancée par rapport au rez-de-chaussée. Cette avancée comprend une longue baie horizontale qui éclaire le séjour-salle à manger. Le second étage comporte un nouveau renfoncement : il s’agit d’une terrasse sur laquelle donnent deux chambres. Enfin, au sommet de la façade, un auvent très saillant vient protéger la terrasse du second étage. En résumé, la composition de la façade principale se fonde sur l’alternance de creux (les renfoncements et les baies) et de pleins (les bandeaux des pleins-de-travée et l’auvent).

D’autres éléments interviennent dans cette composition. Ce sont d’abord des moulures qui soulignent les divisions de la façade principale et qui se prolongent sur les façades latérales. Ce sont ensuite les matériaux. Les murs du « podium » et du rez-de-chaussée présentent un appareil double polygonal rectangle en pierre volcanique. Les pierres grises de l’appareil contrastent avec les larges joints de mortier peints en blanc. Un même contraste s’affirme entre le gris des pierres du « podium » et du rez-de-chaussée et le blanc de l’enduit qui revêt les niveaux supérieurs.

Parfaitement entretenue, la maison I.* n’a pas subi d’altération de son parti d’origine. Une autre œuvre d’Antoine Espinasse se trouve à proximité, au n° 62 route de Champiot. Cette maison, publiée en 1963[1], a toutefois subi des modifications. Mais elle se remarque encore dans le paysage car elle repose sur un haut soubassement appareillé de pierres ocre clair.

* Par souci de confidentialité, les maisons sont désignées par l’initiale du nom du (ou des) commanditaire(s).

[1] Voir Le Puy-de-Dôme construit, Clermont-Ferrand, impr. Mont-Louis, 1963, 98 p. (p. 50). Plusieurs maisons conçues par Antoine Espinasse figurent dans cette publication.

  • Murs
    • béton
    • pierre
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Typologies
    architecture domestique
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Etude CAM - architecture XXe : Etude de maisons mono-familiales des années 1945-1975 situées sur les 21 communes de Clermont Auvergne métropole, 2021-2023.

Documents d'archives

  • Archives municipales de Durtol.

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2022
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Clermont-Auvergne-Métropole
Laurent Christophe
Laurent Christophe

Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-

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