Dossier d’œuvre architecture IA63002718 | Réalisé par
Laurent Christophe (Rédacteur)
Laurent Christophe

Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-

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  • opération ponctuelle, Patrimoine XXe siècle
Saint-Genès-Champanelle, la maison T.
Œuvre étudiée
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  • © Google Maps

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Saint-Genès-Champanelle
  • Lieu-dit Champeaux-le-Haut
  • Adresse 32 côte de Grioles
  • Cadastre 2021 BK 55

Le permis de construire de la Maison T. de Saint-Genès-Champanelle a été accordé le 13 novembre 1971 (n° 51 737 ; numéro d’ordre dans le Registre communal des permis de construire : 3 206 B).

La déclaration d'achèvement des travaux est datée du 15 novembre 1976.

Construite pour un professeur agrégé de chirurgie du Centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand, la maison T.* de Saint-Genès-Champanelle peut être qualifiée de « manoir contemporain ». Elle s’apparente en effet à un « petit château à la campagne ». Certes, elle est dépourvue des formes traditionnelles du manoir. Mais sa situation, son caractère, ses dimensions la rapprochent nettement de cette typologie.

L’emplacement de la maison T.* s’avère privilégié. Il s’agit du sommet d’une butte appartenant aux contreforts orientaux du plateau des Dômes. La butte, qui atteint presque 800 m d’altitude, domine nettement de trois côtés : vers le nord, le sud et surtout vers l’est. Malgré les bois omniprésents dans le secteur, la maison occupe la position d’un belvédère. Le paysage s’ouvre vers l’est et le sud-est, c’est-à-dire vers le plateau de Gergovie et vers la Limagne.

La petite route qui conduit à la maison T.* se termine en cul-de-sac aux portes de la propriété. Elle est peu fréquentée puisqu’elle ne dessert que le hameau ancien de Beaupriand et quelques maisons individuelles construites depuis 1970. Le village de Thèdes (l’un des douze villages qui composent la commune rurale de Saint-Genès-Champanelle) se trouve à deux kilomètres à l’ouest. Le centre de Clermont-Ferrand n’est qu’à neuf kilomètres au nord-est. Située dans un lieu retiré, la maison T.* est en outre isolée sur une très vaste parcelle de presque cinq hectares. Elle s’élève sur une plate-forme terrassée qui surplombe le reste de la propriété.

Les plans du permis de construire ne sont pas les plans définitifs. Par rapport à eux, la maison existante est en quelque sorte inversée. En retournant ces plans selon un axe vertical et en les regardant par transparence au travers du papier, l’on obtient – à quelques différences près – les plans finalement adoptés. Curieusement, d’après les archives consultées, cette inversion et les autres changements apportés au projet initial n’ont pas fait l’objet d’un permis modificatif.

Malgré plusieurs incertitudes dues aux sources incomplètes, les principales caractéristiques architecturales de la maison T* apparaissent clairement.

Ce qui frappe tout d’abord, ce sont les dimensions assez exceptionnelles pour ce type de programme. Le bâtiment mesure environ 60 mètres de longueur, il possède près de 750 m2 de surface de planchers. Comme il ne comporte essentiellement qu’un rez-de-chaussée (hormis deux sous-sols semi-enterrés partiels) et des volumes assez bas couverts de toits-terrasses, son développement horizontal lui confère une réelle monumentalité.

La nette séparation de la maison en deux entités est également remarquable. Une première partie située à l’ouest, de plan en « Y », est associée à une seconde partie de plan en « L » située à l’est. Les deux parties sont assemblées suivant un plan courbe orienté est-ouest. Un vestibule (où se trouve l’entrée principale) et un couloir servent d’articulation et de liaison entre les deux entités. La plupart des pièces principales ouvrent vers le sud et l’est. La partie occidentale, qui abrite huit chambres, est de toute évidence réservée à l’hébergement des enfants de la famille T.* et à celle du personnel de service. Elle est distribuée par un couloir de plus de 30 m de longueur. Les espaces de vie privée et publique des parents dominent la partie orientale. Ils comportent un secteur parental, avec un bureau et une suite de 60 m2 de surface (chambre, salle d’eau, dressing et boudoir). Ils comprennent surtout un vaste ensemble de réception couvrant près de 117 m2 (un séjour, un « coin de repas » et un « coin de feu » largement ouverts les uns sur les autres). Des pièces de service (cuisine, réserve, lingerie et vestiaire) servent de dépendances à ces espaces de réception[1].

Des attributs traditionnels du manoir (une vaste demeure campagnarde souvent entourée de son domaine), la maison T.* présente donc aussi les espaces liés au rang social du commanditaire. Par leur ampleur, ces espaces expriment sans ambiguïté le statut social revendiqué et reconnu. Le langage architectural « contemporain » adopté pour les élévations incarne-t-il les mêmes valeurs ? Avec son plan complexe, la maison T.* présente des volumes variés, rythmés par des avancées et des renfoncements nombreux. Son aspect général s’avère ainsi suffisamment animé. Pour le reste, l’expression architecturale se fonde sur la combinaison de trois éléments principaux : des murs crépis ou en pierre apparente, des baies vitrées et une forte corniche. Très sobre, ce langage exclut toute volonté démonstrative autre que la grande dimension générale de la maison.

* Par souci de confidentialité, les maisons sont désignées par l’initiale du nom du (ou des) commanditaire(s).

[1] Un patio intérieur figure sur les plans du permis de construire. Il n’a pas été réalisé et la maison présente à son emplacement un espace intérieur supplémentaire. L’affectation de cet espace reste à préciser.

  • Murs
    • béton
    • pierre
  • Étages
    rez-de-chaussée
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Typologies
    architecture domestique
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Etude CAM - architecture XXe : Etude de maisons mono-familiales des années 1945-1975 situées sur les 21 communes de Clermont Auvergne métropole, 2021-2023.

Documents d'archives

  • Archives municipales de Saint-Genès-Champanelle, numéro d’ordre dans le Registre communal des permis de construire : 3 206 B

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2022
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Clermont-Auvergne-Métropole
Laurent Christophe
Laurent Christophe

Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-

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