Dossier d’œuvre architecture IA63002724 | Réalisé par
Laurent Christophe (Rédacteur)
Laurent Christophe

Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • opération ponctuelle, Patrimoine XXe siècle
Le Cendre, la maison B.
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • © Clermont-Auvergne-Métropole
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Le Cendre
  • Lieu-dit
  • Adresse 5 rue des Combrailles ,
  • Cadastre 2022 AI 139 Altitude : 413 m Surface du terrain : 440 m2 Surface des planchers hors œuvre : 185 m2 (surface habitable 101 m2, annexes 29 m2)

L’urbanisation de Le Cendre a débuté au milieu des années 1960. Située à une douzaine de kilomètres du centre de Clermont-Ferrand, séparée de Cournon-d’Auvergne par la voie de chemin de fer Clermont-Ferrand-Nîmes, la commune n’était avant cette date pas encore concernée par l’extension de l’agglomération clermontoise. Mais, comme en témoignent les recensements démographiques, sa croissance fut ensuite rapide. De 555 habitants en 1946 (un chiffre quasi inchangé depuis le début du XXe siècle), sa population passa à 766 habitants en 1962, 1 142 en 1968 et 2 548 en 1975.

Le village ancien du Cendre ne put accueillir tous ces nouveaux arrivants. Hormis quelques dizaines de maisons construites à partir de 1960, notamment le long des routes d’accès au nord (rue des Graveyroux) et au sud du bourg (avenue de l’Auzon), l’essor urbain se fit au rythme de la création de lotissements.

Sept lotissements virent le jour de 1962 à 1975. Dans l’ordre chronologique, il s’agit des lotissements du boulevard de l’Espérance, de Beau Séjour (rues des Fleurs, des Lilas, des Pervenches, etc.), du Colombier (avenue de l’Allier, avenue du Colombier et rue de Gergovie), de La Saunière (avenue Verdier-de-la-Tour, rue de Clozon), de La Rivière (rue et impasse de la Rivière), du Verger du Caire (avenue du Stade, avenue des Pandières, rue des Vergers), enfin du Grand Champ (rues de l’Aubrac, du Cézallier, des Dômes, des Combrailles, du Forez, du Livradois et des Volcans). Les cinq premiers furent des opérations concertées de maisons économiques construites en série suivant des plans-types. En revanche, dans les lotissements du Verger du Caire (1973) et du Grand Champ (1974), les acheteurs des lots furent libres de choisir leur modèle de maison.

Date d’obtention du permis de construire : 24 décembre 1974

Numéro d’ordre dans le Registre communal des permis de construire : n° 311 (boîte 21)

Déclaration d’achèvement des travaux le : 26 novembre 1976

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1974, daté par source
    • 1976, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      HÉBERT Thierry
      HÉBERT Thierry

      Thierry Hébert, architecte DPLG, inscrit à l’Ordre des architectes (Auvergne) le 17 octobre 1970, encore inscrit en 1998. Établi à Pont-du-Château, 8 et 12 rue du Serpolet.

      Deux œuvres de Thierry Hébert sont analysées dans le cadre de l’étude « Une sélection de maisons construites entre 1945 et 1975 sur le territoire des 21 communes de Clermont Auvergne métropole » : la Maison A.* à Lempdes et la Maison B.* au Cendre.

      À Lempdes, Thierry Hébert est également l'architecte des deux maisons suivantes :

      Maison De.*, 5 rue du Val de Lempdes, cadastre AT 97, permis de construire délivré le 26 octobre 1972, n° 56 970 (ordre communal n° 598)

      Maison Da.*, 6 rue du Val de Lempdes, cadastre AT 98, permis de construire délivré le 13 juillet 1973 (n° 61 847)

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      architecte attribution par source

Le lotissement du Grand Champ comptait à l’origine 97 lots qui furent presque tous construits entre 1975 et 1978 (fig. 1). Ce lotissement s’étend à une centaine de mètres à l’ouest du village ancien. Toutefois, il n’est pas relié directement au village par une voie. Les deux axes de circulation qui le délimitent au nord-ouest et au sud-est ont été conçus pour déboucher sur la route de Cournon et Clermont, à 200 mètres au nord du village. Ces axes forment en plan un grand « V ». À l’intérieur du « V », les rues de desserte comportent une voie en quart de cercle, des voies rayonnantes et une voie parallèle à l’axe sud-est. De toute évidence, le lotissement n’était qu’une partie d’un projet d’urbanisme plus vaste qui resta inachevé.

Le lotissement du Grand Champ recèle des lots de formes rectangulaires et diverses. La parcelle occupée par la maison B.* est de forme irrégulière : il s’agit d’un hexagone quelconque avec un angle rentrant et un angle arrondi. L’implantation sur une telle parcelle d’un bâtiment de plan strictement rectangulaire et de surface habitable suffisante n’est pas chose aisée. Comme le montre le plan masse (fig. 2) dessiné par Thierry Hébert (architecte de la maison B.*), aux contraintes de la configuration du terrain s’ajoutent le recul des façades et la limitation des hauteurs par rapport aux limites de propriété. Dans le cas de la maison B.*, les reculs de mitoyenneté sont de trois et six mètres, ceux par rapport aux rues sont de quatre et cinq mètres.

La maison B.* se dresse sur la surface réduite ainsi délimitée. Par son parti, son plan, sa volumétrie, elle prend en compte la forme du terrain et les règles d’urbanisme sans pour autant les subir servilement (fig. 3 à 10). Elle s’élève sur un plan hexagonal augmenté au nord-ouest par un avant-corps de plan trapézoïdal. L’avant-corps (qui abrite une partie du garage) est couvert par un toit-terrasse. Le reste de la maison est abrité par un toit à deux versants en pente raide (le faîte est orienté est-ouest). Le toit-terrasse se prolonge en façade ouest pour former un auvent qui protège l’entrée principale. La composition donne l’impression que le volume du garage pénètre dans celui de la maison.

Grâce à l’association des plans hexagonal et trapézoïdal, la façade occidentale du garage et les façades orientale et occidentale de la maison possèdent une forme en « proue » (l’angle de la proue étant très ouvert). En outre, les élévations orientale et occidentale de la maison sont des murs-pignons : ainsi, pour chacune d’elle, le triangle dessiné par le pignon répond à la forme en proue. L’effet est accentué par l’alignement du faîte sur la verticale séparant les deux parties de la « proue ». Le plan hexagonal influe également sur la forme du toit : son faîte est plus long que ses égouts, ce qui génère un effet plus dynamique que celui créé par deux versants simplement rectangulaires.

Un dialogue similaire de lignes et contre-lignes s’instaure entre la forme et la pente des versants du toit d’une part, les souches et les mitrons des cheminées d’autre part (fig. 7, 8 et 9). De même, en façade ouest, deux fenêtres de l’étage sont couvertes par un linteau parallèle aux rives des deux versants. En façade orientale, à l’étage, deux fenêtres sont inscrites dans un renfoncement horizontal qui met en valeur la volumétrie « en proue ».

Malgré ses dimensions modestes, la maison B.* possède une complexité architecturale que l’on rencontre rarement pour ce type de programme et dans ce type de lieu. Ses dispositions animées, à la fois simples et savantes, lui permettent de se jouer des contraintes parcellaires et réglementaires. Elles lui offrent une originalité et une qualité qui la distinguent des autres maisons du lotissement du Grand-Champ.

Note

* Par souci de confidentialité, les maisons sont désignées par l’initiale du nom du (ou des) commanditaire(s).

  • Murs
    • béton béton armé
  • Toits
    matériau synthétique en couverture
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    1 étage carré, 1 étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Typologies
    architecture domestique (3e quart 20e siècle)
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives municipales du Cendre.

Annexes

  • Autres maisons au Cendre
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
© Clermont-Auvergne-Métropole
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Laurent Christophe
Laurent Christophe

Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.