Dossier d’œuvre architecture IA63002726 | Réalisé par
Laurent Christophe (Rédacteur)
Laurent Christophe

Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-

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  • opération ponctuelle, Patrimoine XXe siècle
Pérignat-lès-Sarliève, la maison B.
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • © Clermont-Auvergne-Métropole
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Pérignat-lès-Sarliève
  • Adresse 80 avenue de la République
  • Cadastre 2022 BI 97 Altitude : 382 m Surface du terrain : 2 741 m2 Surface des planchers : 240 m2 (environ)

En 1952, lorsque la maison B.* a été construite, la physionomie de Pérignat-lès-Sarliève était bien différente de celle d’aujourd’hui. La commune comptait alors 518 habitants, soit cinq fois moins qu’en 2019 (2 705 habitants). Elle présentait toujours ses caractéristiques séculaires : un village groupé près d’un château, quelques grandes demeures éparpillées dans la campagne, un terroir dominé par l’agriculture et plus spécialement la viticulture. Devenue périurbaine depuis le milieu des années 1970, Pérignat-lès-Sarliève est de nos jours très résidentielle.

L’on pourrait presque qualifier la maison B.* de « réalisation pionnière ». En 1952, seuls quelques bâtiments ponctuaient de loin en loin son site d’implantation. La route nationale n° 9 traversait ce secteur en une longue ligne droite orientée nord-sud. La route longeait à l’est la plaine de Sarliève (un ancien marais et lac asséchés), et à l’ouest les premières pentes du plateau de Gergovie. L’urbanisation se développa d’abord le long de cette voie [1]. La maison B.* en fut l’un des premiers jalons. Bâtie à plus d’un kilomètre du village, elle occupa pendant des années une position assez isolée.

Date d’obtention du permis de construire : 23 janvier 1952

Numéro d’ordre dans le Registre communal des permis de construire : n° 96 (1re série)

Date de la déclaration d’achèvement des travaux : 13 octobre 1952

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par source
    • Principale
  • Dates
    • 1952, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      MINOT Jean
      MINOT Jean

      Jean Minot est né à Chaumont (Haute-Marne) le 27 septembre 1900, il est décédé à Clermont-Ferrand le 27 janvier 2000. Dans les années 1920, il a résidé successivement à Paris, à Chamalières et à Clermont-Ferrand, puis il s’est installé vers 1930 aux Martres-de-Veyre (commune de naissance de son épouse). Il paraît avoir exercé comme architecte dès cette période, comme en témoignent deux projets de transformation de bâtiments communaux à Mirefleurs et aux Martres-de-Veyre (Archives départementales du Puy-de-Dôme).

      Après la Seconde guerre mondiale, Jean Minot a poursuivi sa carrière au moins quelques années sans toutefois s’inscrire à l’Ordre des architectes. La maison B.* de Pérignat-lès-Sarliève et les deux projets mentionnés ci-dessus sont à ce jour les seules réalisations connues de Jean Minot. Les caractéristiques graphiques des plans de la maison B.* montrent que Jean Minot maîtrisait de manière professionnelle le dessin d’architecture. Il est donc probable qu’il est l’auteur d’autres bâtiments.

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      architecte attribution par source

La parcelle de la maison B.*, un carré de 52 mètres de côté, est issue du démembrement d’un très vaste champ planté de vigne. Du reste, d’après le plan de masse annexé au permis de construire (fig. 1), les trois propriétés mitoyennes de la maison B.* portaient des vignes. Le terrain était plat, sans contraintes de voisinage, dépourvu d’arbres (d’après les photographies aériennes anciennes). Le commanditaire et l’architecte Jean Minot disposèrent donc d’une « table rase ».

Par sa situation, son implantation et son architecture, la maison B.* se conforme au type traditionnel de la « maison de maître » ou « maison bourgeoise ». De ce type, très répandu au XIXe siècle et encore dans les premières décennies du XXe siècle, elle possède la caractéristique essentielle : un grand bâtiment plutôt massif situé dans une propriété assez vaste et souvent arborée.

La maison B.* se dresse sur la moitié ouest de sa grande parcelle, ce qui lui permet d’être davantage en retrait par rapport à la route. Comme le montre bien le plan de masse conçu en 1952, l’axe de symétrie est-ouest du terrain sert de ligne directrice à la composition. Sur cette ligne se trouvent l’entrée de la propriété (desservie par la route), l’allée principale et l’axe de symétrie transversal de la maison. De part et d’autre de la ligne, le projet de 1952 prévoyait symétriquement, d’est en ouest, un verger, une roseraie et un potager. Ces aménagements n’ont été qu’en partie réalisés : la maison se trouve aujourd’hui dans un petit parc agrémenté, au nord, par une pergola. Quoi qu’il en soit, la composition très classique dessinée par Jean Minot atteint son but : le bâtiment est monumentalisé par la perspective axiale et par le recul du côté de l’abord principal.

Le plan et les formes générales de la maison B.* peuvent être qualifiés de « traditionnels ». Le mode de construction contribue également à cette lecture. Les murs extérieurs et les murs de refend ont été bâtis en maçonnerie de pierre, quelques éléments porteurs sont en béton armé. Mais il n’y a là rien d’exceptionnel : à l’époque, dans la région, l’on construisait le plus souvent ainsi.

La maison (fig. 2 à 6) possède un plan rectangulaire et une volumétrie essentiellement parallélépipédique. Elle compte trois niveaux dont un étage de comble. Son toit à croupes est couvert de tuiles. Sa façade principale (orientale, fig. 4 et 5) regroupe les effets architecturaux. Elle obéit à une composition ternaire symétrique. Un avant-corps central à trois pans marque l’axe de la composition. Au premier étage, l’avant-corps est percé par trois fenêtres. Au niveau de l’étage de comble, une petite terrasse le couronne. Une grande lucarne en façade et à trois fenêtres couronne le tout. Des moulures ornent les éléments saillants (corniches de l’avant-corps, appuis des fenêtres), des balustres cylindriques forment le garde-corps de la terrasse, des ferronneries (feuilles de vigne et grappes de raisins, fig. 7) apportent une touche de fantaisie. Bien dessinée tout en restant simple, la façade affirme une certaine monumentalité.

La séquence d’entrée utilise logiquement l’axe de symétrie transversal et la profondeur du bâtiment. Un généreux vestibule traversant (fig. 8) débouche sur l’escalier principal situé à l’arrière de la maison (fig. 9). Le vestibule donne accès latéralement au garage, à des pièces de service et à une chambre. Au premier étage, le large couloir qui distribue les pièces est disposé longitudinalement (fig. 10). L’espace de vie principal comprend un « studio » et un « living room ». Ses grandes fenêtres ouvrent vers la plaine de Sarliève. Deux éléments méritent en outre d’être soulignés : d’une part les nombreux placards intégrés à l’architecture, d’autre part les sols en granito et mosaïque de certaines salles (fig. 11 et 12).

Globalement, la maison B.* de Pérignat-lès-Sarliève s’avère très représentative de ce qui se faisait encore couramment pour un tel programme dans les années 1930 et 1940. Datant de 1952, elle illustre la phase finale de cette typologie qui – sous ses formes traditionnelles – disparaîtra peu après.

Notes

* Par souci de confidentialité, les maisons sont désignées par l’initiale du nom du (ou des) commanditaire(s).

[1] L’ouverture vers 1978 du premier tronçon de l’actuelle autoroute A 75 a heureusement détourné l’important trafic automobile qui empruntait cette route.

  • Murs
    • pierre appareil mixte
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, 1 étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Typologies
    architecture domestique (3e quart 20e siècle)
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives municipales de Pérignat-les-Sarliève, numéro d’ordre dans le Registre communal des permis de construire : 96 (première série)

Annexes

  • Autres maisons à Pérignat-lès-Sarliève
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
© Clermont-Auvergne-Métropole
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Laurent Christophe
Laurent Christophe

Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-

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