En 1875, le presbytère est logé dans un immeuble de cinq étages sis 16, cours Charlemagne appartenant à Monsieur Fritz Hoffer (cf dossier de l'édifice). Le curé est logé au deuxième étage tandis que les trois vicaires occupent une grande partie du troisième. Le bail expirant en juin 1877, la "translation du presbytère dans un autre local" devient un sujet de préoccupation pour le desservant de la paroisse. Ce dernier souhaite trouver une maison exclusivement affectée à l'habitation du clergé et un emplacement plus proche de l'église. Il faut donc construire "car autour de l'église il n'y a pas de maisons". Le prêtre pense à un terrain situé au chevet de l'église, au sud de l'orphelinat de Sainte-Blandine, à l'angle des rues Smith et Ravat, dans une masse à l'origine réservée à la construction de l'église. Mais ce terrain étant susceptible de servir à l'agrandissement de l'entrepôt des liquides, la Ville propose en janvier 1876 une parcelle non louée et occupée auparavant par le jardin de la salle d'asile sise 14 cours Charlemagne (et donc plus éloignée de l'église que le n°16 !). La parcelle du terrain sis 48-52 cours Charlemagne est vendue par la Ville le 30 juin 1883 à un certain Jean-Pierre Blanchon, qui l'acquiert peut-être dans le but d'en faire don à la paroisse. L'édifice bâti sur cette parcelle, constitué d'un patronage, d'une cure au premier étage, et d'une école tenue par les frères des écoles chrétiennes au troisième étage, est béni le 15 mars 1885. L'architecte en est inconnu mais dans un courrier de l'ingénieur-directeur de la voirie municipale du 24 mai 1877 à Abraham Hirsch, architecte de la Ville, l'ingénieur s'adresse à ce dernier en ces termes : "vous m'annoncez que vous être chargé d'étudier la construction d'un presbytère ", tandis que l'on sait par ailleurs que Clair Tisseur était, notamment en 1877, l'architecte de la fabrique ; Hirsch demande ainsi à Tisseur de lui faire connaître les dispositions du projet de presbytère sis alors rues Smith et Ravat. En 1961, l'architecte G. Curtelin est chargé de supprimer la chapelle qui occupe la partie nord des deuxième et troisième étages : les vitraux sont déposés, des fenêtres sont rétablies ou percées, un plancher est créé entre ces deux étages et l'escalier est prolongé. Une plaque commémorative de la guerre de 1914-1918 se trouvait dans la chapelle : elle est aujourd'hui visible dans l'église paroissiale Sainte-Blandine. De nos jours, le sous-sol est occupé par une salle de gymnastique, le rez-de-chaussée par le théâtre "Le Comédia", le premier étage par la cure, une partie du deuxième étage par des salles de catéchisme et de réunions, et l'autre partie par des salles d'examen du cours Pitiot.