HISTORIQUE
La création du cours Charlemagne est arrêtée dans le plan de distribution de la presqu´île présenté en janvier 1826 (fig. 2). Sa longueur est déterminée par la construction de la gare d´eau au sud. En avril, les entrepreneurs Antoine et Claude Burel et Vernhe sont chargés de placer des piliers sur les indications du voyer Terrat : 14 pour déterminer l´extrémité nord des masses longeant le cours du Midi (cours de Verdun actuel), et 15 pour fixer « la grande parallèle à l´allée Perrache du côté de la Saône » (AC Lyon : 1040 WP 007).
L´ordonnance du roi du 7 mars 1827 fixe la largeur des rues (annexe 1) : la largeur du futur cours Charlemagne (« la rue qui doit conduire de la place Louis XVIII à l´extrémité de la presqu´île ») est fixée à 33 m (AC Lyon : 1420 WP 007)
Le 6 avril 1827, le maire propose au conseil municipal "de donner à la grande rue centrale le nom de Charlemagne : 1° parce que c´est un des plus grands rois qui aient gouverné la France ; 2° parce qu´il a résidé assez longtemps à Lyon, à l´Ile Barbe, où il rédigea ses capitulaires ; 3° parce qu´il est le premier du nom de Charles" (Ville de Lyon. Conseil municipal. Procès-verbaux des séances, publiés par la municipalité..., t. 7, p. 41).
L´élargissement du cours imposé par l´ordonnance royale entraîne des modifications dans les premières constructions établies ou projetées, comme celles du brasseur Groskopf ou de l´artificier Arban. Les prescriptions municipales fixent les règles architecturales des façades des immeubles élevées le long de l´avenue : "le soubassement de la façade des bâtiments à construire, dans toute l´étendue de la masse donnant sur la place Charles X, sera en arcades formant portique ou galerie publique à perpétuité : cette galerie aura 3m 33 de large.
Le sol de cette galerie ou portique public sera pavé en dalles de choix (sic pour choin ? ), aux frais des propriétaires ; mais en compensation de ces frais, le sol qu´occupera la galerie ne comptera point dans la mensuration des terrains, dont la valeur sera à payer à la caisse de la Ville ». A la même date, l´administration municipale demande au professeur de sculpture Legendre-Héral de construire le long du cours « une maison d´habitation élégante et ornée de sculptures" (Ville de Lyon. Conseil municipal. Procès-verbaux des séances, publiés par la municipalité..., t. 7, p. 53).
Le cadastre napoléonien dressé en 1826 et le plan de 1844 permettent de mesurer la progression des constructions le long de ce cours (dess. 1, fig. 3).
En 1850, le conseil municipal décide la plantation de 84 platanes le long de la voie, espacés de 7 m, et délimitant une allée centrale de 18 m. Le devis estimatif est dressé par Dardel le 24 juillet 1850 (AC Lyon : 1420 WP 007).
La construction de la gare de Perrache en 1856 entraîne la destruction de la partie la plus ancienne du cours et le ferme vers le nord (plan 1861, fig. 4). Vers le sud l´urbanisation s´arrête à la hauteur de la rue Casimir-Perier. Le 5 avril 1889, les marchands de charbons Streichenberger et Goubeaud demandent le prolongement des bordures et trottoirs du cours qui s´arrêtent à la croisée du cours Bayard : ces travaux sont entamés en 1890 (AC Lyon : 925 WP 38).
Le 20 mai 1890, le conseil municipal accepte la suppression de la gare d´eau de Perrache et le projet de déviation du cours Charlemagne qui en découle, à travers les masses 92, 75, 91. Le 20 octobre 1891, une nouvelle délibération approuve le projet de voirie comportant le comblement de la gare d'eau, la suppression d'un certain nombre de voies et le prolongement du cours Charlemagne au pont de la Mulatière. L'arrêté préfectoral du 25 novembre 1891 approuve cet alignement (AC Lyon. 0923 WP 001). Mais les pourparlers avec la Compagnie PLM pour l´échange des terrains s´avèrent difficiles ; de plus la Chambre de Commerce et le Service de la Navigation protestent contre la suppression de la gare d'eau. En 1906, une nouvelle enquête sur le prolongement du cours Charlemagne entre la rue Terrasson et le quai Perrache est ouverte ; l'arrêté préfectoral du 10 décembre 1906 remplace celui de 1891 et fixe le nouvel alignement ; les expropriations sont passées entre 1908 et 1910. L'enquête de 1919 approuve le prolongement du cours Charlemagne, d'une largeur de 27 m, entre la branche sud du quai du Dauphin et la rue Ampère (Ibid.). Le tracé prend d'abord un axe rectiligne entre le chemin du Goulet et le quai Perrache pour suivre la courbe actuelle après la Seconde Guerre mondiale.