• inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Hôtel de voyageurs : hôtel Terminus, puis hôtel Frantour, puis Grand Hôtel Mercure Château Perrache
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Confluent
  • Commune Lyon 2e
  • Lieu-dit Confluent
  • Adresse 12 cours de Verdun-Rambaud
  • Cadastre 1999 AY 74
  • Dénominations
    hôtel de voyageurs
  • Appellations
    hôtel Terminus, puis hôtel Frantour, puis Grand Hôtel Mercure Château Perrache

Note de synthèse, par Bernard Gautheron, chargé d'études documentaires, CRMH, novembre 1996

I - Historique :

C´est vers 1902 que la Compagnie P. L. M. entreprend de construire un hôtel à proximité immédiate de la gare de Perrache à Lyon.

La Compagnie fait appel à l´un des architectes les plus en vue de l´époque : Georges CHEDANNE (1861-1940). Cet architecte, élève de J. GUADET à l´école des Beaux-Arts, Grand Prix de Rome en 1887, s´est fait connaître d´abord par des réalisations au style très éclectique : Palace-Hôtel de Monte-Carlo (1898), d´Ostende (1899), Palace-Hôtel, avenue des Champs-Elysées à Paris (1899). Il réalisa également l´Ambassade de France à Vienne, Autriche (1905). Hautecoeur a écrit que le style rococo exubérant de l´Europe Centrale convenait bien au tempérament de Chedanne : "Ses immeubles font le ventre, se gonflent de rotondes, se couronnent de dômes...".

CHEDANNE se distinguera cependant par la construction d´un immeuble à structure métallique qui rompt de façon radicale avec la tradition haussmanienne (bâtiment industriel 125, rue Réaumur à Paris, réalisé vers 1904).

Pour ce qui concerne l´hôtel Terminus, il est bien difficile de déterminer la contribution exacte de l´architecte CHEDANNE, en l´absence d´archives précises. Il n´a pu être en effet retrouvé ni le dossier de permis de construire, ni les plans et pièces d´origine de la construction. Les services actuels de l´hôtel conservent seulement un plan de la façade Est, daté de mai 1903 par "l´architecte du gouvernement" (mais qui diffère de ce qui a été réalisé) et un plan des pièces du 1er étage (la distribution est conforme à ce qui a été réalisé ; seuls les noms des salons diffèrent des noms habituellement retenus aujourd´hui).

Les documents les plus précieux pour la compréhension du bâtiment sont les articles écrits en 1905 dans la Construction Lyonnaise sous la plume de A. BOURGEOIS. Celui-ci visite l´immeuble en fin de chantier. Il précise l´origine et les étapes de la construction. L´Hôtel a été construit à l´emplacement de l´ancienne brasserie Rinck et destiné tout d´abord à remplacer la gare de Perrache en installant buffet, salle d´attente, distribution de billets dans l´attente du projet de réfection de la gare. Le projet d´hôtel global viendra plus tard, "hôtel appelé à loger avec tout le confort moderne les personnes qui ne feront qu´un court séjour dans notre ville". C´est peut-être à ce moment-là que Chedanne est intervenu et a modifié les plans.

Des difficultés sont apparues au moment du creusement des fondations (remontée d´eau lors des crues du Rhône qui fragilisent les étais) ce qui explique l´absence de cave. Par ailleurs, pour assurer une assise résistant aux trépidations dues au passage des trains sur les voies toutes proches, on noya une triple rangée de rails dans du béton sur laquelle s´ancra une ossature métallique. Les innovations techniques de la construction (et notamment l´utilisation d´une ossature métallique) intéressèrent vivement les architectes lyonnais de l´époque.

CHEDANNE est assisté de M. CURIEUX, "architecte lyonnais exécuteur des plans de l´architecte parisien". Les articles de la Construction Lyonnaise mentionnent les différents artistes et entreprises qui participent à la construction de l´hôtel (voir liste en annexe). 1906 peut être considérée comme la date d´achèvement des derniers travaux. Des cartes postales, dont une datée de 1907, présentent l´édifice dans son état définitif.

Lors de la nationalisation des Chemins de Fer Français en 1937, l´hôtel Terminus devient patrimoine de la S. N. C. F. qui en confie la concession au groupe hôtelier P. L. M. / ROTSCHILD jusqu´en 1982.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l´hôtel est réquisitionné par les allemands. Il devient en 1942 le siège de la Gestapo de Lyon. Klaus Barbie y séjourne régulièrement. De nombreux résistants y sont interrogés.

En 1959, l´hôtel subit une première rénovation qui entraîne la disparition de certains décors (plafond de la salle à manger). Jusqu´en 1982, l´hôtel demeure l´un des établissements hôteliers les plus actifs de Lyon.

De 1982 à 1986, la S. N. C. F. transfère la concession de l´hôtel à sa filière FRANTOUR. Cette période est marquée par un certain déclin de l´établissement, dû à l´ouverture de la gare de la Part-Dieu.

Le Groupe S. H. B. (Société des Hôtels de Bourgogne) rachète l´établissement en août 1986 et engage, de 1987 à 1989, un programme de rénovation. L´hôtel intègre alors une chaîne hôtelière internationale haut de gamme : la chaîne des Hôtels PULLMAN. En octobre 1989, l´hôtel Terminus prend le nom de Hôtel Pullman Perrache.

Aujourd´hui, le groupe SHB est toujours propriétaire mais l´hôtel est placé sous une enseigne commerciale différente (Grand Hôtel Mercure) et porte le nom de Hôtel Château Perrache.

II - Description :

L´hôtel est situé 12, cours de Verdun. Le cours s´appelait à l´origine cours du Midi. Perpendiculaire à la Place Carnot, il longeait la gare de Perrache et les voies du PLM. L´Hôtel Terminus s´intégrait dans un quartier réputé, au coeur d´un traditionnel lieu de promenade, de résidence et de communication. La construction du centre d´échanges en 1972-1976 a provoqué la coupure du quartier, isolé l´hôtel de ses communications traditionnelles et l´a intégré à une architecture contemporaine.

L´hôtel est adossé au mur de soutènement de la voie ferrée. Les caves n´ont pas été creusées et se trouvent de plain-pied avec le cours de Verdun. Le rez-de-chaussée (deuxième niveau), côté Sud, correspond aux salons de réception et ouvre directement sur le quai de gare.

Le bâtiment forme une masse imposante ; il est de forme légèrement trapézoïdale et construit autour d´une cour intérieure. Il possède huit niveaux (dont trois niveaux de combles). La toiture d´ardoise est à forte pente. La façade est (côté Marseille) et les deux travées de retour au Nord et au Sud, sont légèrement plus larges et plus hautes d´un niveau que le reste de l´édifice.

Les façades ont été construites en pierre mais cachent l´ossature entièrement métallique (charpente et niveaux). Les premières assises sont en pierre de Villebois alternant avec des moellons de Trept de même résistance et d´un ton différent ; ces moellons sont en taille piquée pour l´ornementation de la façade. A la hauteur du plafond du rez-de-chaussée, la pierre de Tournus court le long des trois faces importantes. A partir du premier étage, le mortier de ciment jusque là exclusivement employé, fait place au mortier à la chaux lourde et la pierre blanche demi-dure, pierre d´Oppedes, désignée ordinairement sous le nom de pierre des Estaillades, alternée par assises avec les moellons de Trept.

Conformément à la fonction du bâtiment, les façades sont percées de multiples fenêtres : cintrées au second niveau (étage des salons), rectangulaires ailleurs. Les fenêtres des combles sont surmontées d´avant-toits très saillants.

Les façades sont également marquées par une forte modénature : chaînage d´angle en harpe, larges encadrements des fenêtres cintrées du second niveau et surtout corniche supérieure : celle-ci concentre l´essentiel du décor sculpté. Le plan de 1903 présentait une vision plus traditionnelle de ce décor (pilastres à chapiteaux ornés de masques). La corniche s´appuie sur des consoles courbes entre lesquelles court une frise sculptée de motifs végétaux. Cette frise s´harmonise avec la forte découpe des avant-toits des premières lucarnes (dont le dessin diffère également de celui du plan de 1903). Ces lucarnes sont particulièrement remarquables et participent pleinement à la décoration de l´édifice. Celles de la façade est et des deux travées en retour sont protégées par des avant-toits très débordants de forme courbe, soutenues par des consoles. Les autres lucarnes sont plus petites et couvertes d´un toit plat.

Autre élément de décor extérieur : les ferronneries, exécutées dans le style Art Nouveau. Les garde-corps des baies sont en fer forgé au léger dessin courbe. Au Sud, au niveau du quai de gare, une large marquise court le long de la façade. Elle est soutenue par des consoles métalliques dont l´accroche au mur est découpée en forme de ruban. L´entrée, cours de Verdun, est surmontée également d´une marquise, remarquable par la finesse des ferronneries représentant des feuilles de vigne avec les pampres s´enroulant sur les tiges.

Le décor intérieur :

La relative sobriété extérieure du bâtiment contraste avec la richesse du décor intérieur. L´hôtel conserve en effet un ensemble décoratif Art Nouveau de grande qualité et très homogène. Ce sont essentiellement les pièces situées au second niveau, de plain-pied avec le quai de gare.

1/ Vestibule donnant sur le cours de Verdun. Il permet d´accéder à l´escalier qui conduit à la réception et aux salons du premier étage. Il est rythmé par une série de coupoles sur pendentifs en stuc. Chaque coupole est délimitée par une couronne de fleurs. Les murs sont soulignés par ces arcatures surbaissées en stuc peint et faux appareillage de pierre. Des banquettes en pierre sont encastrées dans les murs, sur les côtés et dans le mur du fond qui est garni de panneaux en glace. La porte d´entrée, en arc surbaissé, est encadrée d´une arcature en bois et flanquée de deux niches cintrées en bois tapissées de glaces.

2/ Couloir du second niveau, orienté Est-Ouest, longeant les salons. Les murs sont recouverts de lambris composés de panneaux à deux registres : rectangulaire oblong au centre, carré dans la partie haute. Le décor est souligné par les tons des bois : clair (sycomore) et sombre avec jeu de damiers en marqueterie. Les portes de communication, garnies de glaces à parcloses, ont des encadrements de bois adoucis aux angles supérieurs. Le plafond est en arc de cloître décoré de caissons en stuc.

3/ Salon de lecture (appelé "hall" à l´origine, aujourd´hui réception de l´hôtel), grande salle de plan rectangulaire dallée de marbre vert et blanc qui assure la communication entre l´entrée de l´hôtel du côté de la gare, au Sud et les salons au Nord. Elle est éclairée à l´Ouest par trois portes-fenêtres. Deux piliers polygonaux soutiennent, avec l´aide de culots, une succession de voûtes d´arêtes. Les retombées du plafond adouci et des voûtes sont garnies de toiles peintes dans des arcatures surbaissées et en plein-cintre. Les murs sont recouverts de lambris de hauteur en chêne.

C´est le salon qui a reçu le décor le plus riche :

- Les lambris présentent des panneaux alternés à trois registres, sculptés un-sur-deux, dans la partie supérieure, de bouquets de fruits dans les réserves, les panneaux intermédiaires étant en loupe. Une frise d´agrafes règne sur la partie supérieure.

- Chapiteaux et culots sont en stuc et sont l´oeuvre du sculpteur Edgar BOUTRY. Ils représentent des groupes de personnages en buste : couple de promeneurs cueillant des glands, femme au miroir parée de cerises, maternité, couple cueillant du raisin, couple faisant de la musique, jeunes femmes alanguies, rondes de jeunes filles et d´enfants. La frise au-dessus des lambris, également en stuc, représente des oiseaux et végétaux en bas-relief. Les quatre angles sont décorés chacun d´un oiseau en haut-relief : un perroquet, un hibou, une mouette, un paon.

- Les peintures sont à l´huile sur toile marouflée. Trois représentent des paysages du sud de la France et sont dues au peintre Henri MARTIN : Vue du Port de Marseille (mur nord, côté ouest), Pinède (mur est, côté sud), Vue de Villeneuve-les-Avignon (mur nord, côté est). Trois autres représentent des paysages du nord de la France et sont dues au peintre Ernest LAURENT : Vue d´Auxerre avec les bords de l´Yonne et Saint-Germain (mur sud, côté est), Vue de Paris, la Seine et Notre-Dame (mur sud, côté ouest), Arbres en fleurs (mur est, côté sud). Ces peintures sont représentatives du post-impressionnisme (la technique est celle du divisionnisme, par touches de couleur juxtaposées). Une septième toile, de facture différente et dont l´auteur est inconnu, représente une glorification allégorique de la locomotive (centre du mur est) : jeunes femmes dans les nuées, accompagnée de chérubins portant des attributs ferroviaires.

4/ Salle-à-manger (appelée à l´origine "salle de table d´hôte" puis "salon des saisons"). Elle a remplacé la salle-à-manger transformée en 1959. Il s´agit d´une vaste pièce rectangulaire, éclairée au Nord par une série de grandes portes-fenêtres cintrées, auxquelles font écho sur les autres côtés, des portes doubles, garnies de glaces, surmontées de trumeaux peints. Séparant les portes, les murs sont couverts de lambris de hauteur en acajou, formés de cinq ou six panneaux étroits, à trois registres, décorés de motifs géométriques souples et longilignes, d´inspiration végétale, sur un fond d´acajou moucheté. Le plafond est rythmé par des solives en stuc renforcées par des consoles ornées de feuillages, avec entre chaque solive, un cloisonnement quadrillé et losangé. Les huit dessus-de-portes sont peints à l´huile sur toile, encadrés par des cartouches en bois sculpté, prolongeant les lambris et décorés de branches de cerisiers. Le décor est placé sous le thème des fruits : enfants et jeunes femmes cueillant des fruits : à l´est : cueillette du raisin, cueillette des glands ; au sud : cueillette des pêches, fabrication des confitures, cueillette des coings, cueillette des cerises ; à l´ouest : cueillette des poires, cueillette des pommes. L´auteur est inconnu.

5/ Salon (à l´origine "salon du restaurant", puis "salon Crinoline", aujourd´hui "salon Majorelle") : situé au nord-est, il est éclairé au nord par deux grandes portes-fenêtres cintrées. Les murs sont couverts de lambris en hauteur en citronnier, vraisemblablement dus à Majorelle. Le plafond est en arc de cloître déprimé et composé de compartiments peints à l´huile sur toile marouflée. La scène centrale représente quatre jeune femmes assises sur des nuées avec des groupes d´enfants reliés par des guirlandes en fleurs. Les compartiments d´angle sont ornés de décors de végétaux. Les retombées du plafond sont garnies d´une frise d´agrafes en stuc ornées de chutes de fruits. Les quatre dessus-de-porte sont décorés de sculptures en stuc représentant une jeune femme allongée, entourée d´enfants cueillant des fruits : angle sud-ouest : femme de dos, cueillette des cerises ; angle nord-ouest : femme accoudée sur un tambourin, cueillette des pommes ; angle nord-est : femme de dos, cueillette du raisin ; angle sud-est : femme tenant une lyre, cueillette de griottes (?).

Dans le mur Est, un canapé est intégré aux boiseries et surmonté d´une grande glace biseautée. Il est recouvert de velours rouge et décoré d´un motif en volutes, en amortissement du dossier.

6/ Ancien bureau du Directeur (aujourd´hui salon annexe du restaurant). Situé au nord-ouest, il est éclairé par deux portes-fenêtres au nord. Ses murs sont recouverts de lambris de hauteur en frêne et loupe de frêne ornés d´agrafes sinueuses et de motifs d´amortissement au-dessus des portes dont l´encadrement est adouci aux angles. Le plafond est en voûte de cloître déprimée, décoré de motifs végétaux en stuc, prolongeant les lambris.

7/ Ancienne salle-à-manger (appelée à l´origine "salle du buffet"). Elle occupait toute la surface est du deuxième niveau, éclairée par huit fenêtres. Son plafond était voûté d´arêtes retombant au centre sur des piliers ronds. L´intérêt de cette pièce tenait au décor de stuc de ce plafond, fait de pampres de vignes s´enroulant autour de fils, très serrés et très fins. Ce décor somptueux a malheureusement disparu lors de travaux de "modernisation" de 1959, la pièce ayant été de nouveau restaurée en 1989 pour devenir salle de réunion et de réception.

Les autres pièces de l´hôtel présentent peu de caractère historique. Escalier et ascenseur permettent d´accéder aux étages des chambres, chaque niveau présentant la même distribution autour d´un corridor. A signaler, les vitrages de petits carreaux en verre dépoli avec décor de cives colorées qui éclairent la montée d´escalier et les couloirs desservant les chambres, du côté de la cour intérieure.

Conclusion :

Construit en 1906 par la Société des Chemins de Fer P. L. M., avec des moyens importants (Banque Rotschild), l´ancien hôtel Terminus est une construction représentative de la dernière phase du développement de l´architecture ferroviaire avant la guerre de 1914-1918 (il est contemporain de la gare d´Orsay à Paris ou de la gare des Brotteaux à Lyon). C´est également un immeuble caractéristique de l´art de cette époque, au carrefour de différents styles et techniques : éclectisme, post-impressionisme, Art Nouveau.

Si l´hôtel est aujourd´hui englobé dans un contexte urbain très ingrat, son architecture a subi peu de modifications et son intérêt principal réside dans les somptueux décors intérieurs qui constituent un ensemble très homogène auquel ont participé des artistes de renom, notamment Henri Martin (qui a participé au décor du Capitole de Toulouse et de grands édifices publics à Paris). Si on peut attribuer sans trop de doutes la réalisation des lambris à Majorelle, certains décors restent cependant anonymes (allégorie de la locomotive, dessus-de-porte de la salle-à-manger, stucs et peintures du salon Crinoline).

Pour toutes ces raisons, une inscription sur l´inventaire supplémentaire des Monuments Historiques serait tout à fait justifiée pour l´Hôtel Terminus (façades et toitures) ainsi que les pièces suivantes du deuxième niveau : Vestibule d´entrée, hall (salon de lecture), salle-à-manger (salon des saisons), bureau du Directeur, salon et le couloir les desservant. Le classement parmi les Monuments Historiques pourrait être proposé pour ces pièces, compte-tenu de leur bonne conservation, de leur homogénéité et de la rareté de ce type de décor.

- Annexe -

Rhône - LYON 2ème - Hôtel Terminus

Liste des ouvriers, artistes et entreprises qui ont participé à la construction (d´après les articles de la Construction Lyonnaise, 1905)

- Paul CHEDANNE, architecte parisien, assisté de M. CURIEUX, architecte lyonnais

- VIAL, entreprise de travaux publics, Lyon (grosse maçonnerie)

- Forges de la Franche-Comté (charpente métallique)

- Maison LAGARDE (escaliers métalliques)

- GOUVERNE et CHRETIEN charpentiers

- Ascenseur EDOUX

- DELOGE (tuyauterie, plomberie)

- COCHET frères, (menuiserie)

- MIJOIS, de Paris (appareils pour l´éclairage électrique)

- FLACHAT (décor de staff)

- Maison JACOB, de Navilly, Saône-et-Loire (appareils sanitaires)

- BOUTHIER, PIERRON, BERTHON, cuisines

- Faïences de Choisy-le-Roi

- Carrelages de Paray-le-Monial

- Tuyauterie PONCET

- BOUTRY (Edgar), sculpteur (1857-1939)

- Maison MAPLE, Londres, (meubles)

- Magasins des Cordeliers (meubles)

- Maison CHARNAUD Lyon (meubles)

Non cités dans la Construction Lyonnaise :

- Henri MARTIN, peintre (1860-1943)

- Ernest LAURENT, peintre (1859-1929)

La construction de l'hôtel est achevée en 1906 probablement sur les plans de l'architecte Georges Chédanne sous la conduite de l'architecte Curieux. La collaboration entre Chédanne et Louis Majorelle à l'ambassade de France à Vienne et la réputation d'habile ferronnier de ce dernier pourrait laisser penser que Louis Majorelle a dessiné les marquises protégeant les entrées nord et sud de l'hôtel, celle située au nord étant particulièrement travaillée. En outre, les lambris des salons sont parfois attribués au même Majorelle. Ce fut à l'hôtel Terminus que fut expérimentée pour la première fois à Lyon, en matière d'isolation, la brique de liège. Par ailleurs, "les cloisons des chambres et des corridors sont établies à l'aide d'une double couche de briques en mâchefer, séparées l'une de l'autre par un matelas d'air. De cette façon, les bruits des conversations sont étouffés" (La Construction lyonnaise). Les travaux de maçonnerie sont adjugés par M. Vial, la charpente métallique est fournie par les Forges de Franche-Comté, les escaliers métalliques par la maison Lagarde, la charpente soutenant la couverture en ardoise et zinc est due à MM. Gouverne et Chrétien (chêne de Bourgogne), les travaux de plomberie sont assurés par M. Delogé, ceux de menuiserie par les frères Cochet, les décorations de staff sont dus à M. Flachat, les appareils électriques sont fournis par M. Mijois de Paris, les étages sont desservis par un ascenseur Edoux.

L'ascenseur occupe la partie centrale de la cage d'escalier. L'isolation phonique des chambres donnant sur l'escalier est assurée par un système de doubles portes

  • Murs
    • métal
    • béton
    • calcaire
    • bossage
    • pierre de taille
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée, 3 étages carrés, 3 étages de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • ferronnerie
    • vitrail
    • menuiserie
    • peinture
    • sculpture
    • vitrail
  • Représentations
    • ornement végétal
    • raisin
    • ruban
  • Précision représentations

    support : marquises ; vitrail orné de cives, support : cage d'escalier desservant les chambres

  • Mesures
    • h : 2 365 cm
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH partiellement, 1997/02/17
    classé MH partiellement, 1997/11/24
  • Référence MH

Documents d'archives

  • A. DRAC Rhône-Alpes, Conservation régionale des Monuments historiques. MH AA 99-465. Dossier Hôtel Terminus, Lyon 2e

  • AD Rhône. 104 W 432. Ministère des Travaux publics, Contrôle de l'exploitation des Chemins de Fer, Rapport de l'ingénieur du contrôle, objet : Acquisition d'une parcelle de terrain pour la construction d'un hôtel terminus à la gare de Lyon-Perrache I, 6 août 1902

  • AD Rhône. 104 W 432. Préfecture du Rhône. Arrêté de cessibilité, 13 août 1902

  • AD Rhône. 104 W 432. Le Ministre des Travaux publics à Monsieur le Préfet du Rhône, objet : projet de construction d'un hôtel-terminus, décision, 5 novembre 1902

  • AD Rhône. 104 W 432. Le Ministre des Travaux publics à Monsieur le Préfet du Rhône, objet : Protestation du syndicat des hôteliers contre l´établissement d´un hôtel-terminus, 11 février 1903

  • AD Rhône. 104 W 432. Le Ministre des Travaux publics à Monsieur le Préfet du Rhône, objet : Projet de déplacement du bureau de la poste, d'aménagements et de remaniements divers dans le bâtiment de la gare et l'hôtel Terminus, 24 novembre 1905

Bibliographie

  • BERTIN, Dominique, CLEMENCON, Anne-Sophie. Lyon et Villeurbanne. Paris, Guide Arthaud, 1986, réimpression corrigée en 1993, 275 p.

    p. 184
  • CHALABI, Maryannick, BELLE, Véronique, HALITIM-DUBOIS, Nadine. Service régional de l'Inventaire Rhône-Alpes. Lyon le Confluent "Derrière les voûtes", Cahiers du Patrimoine n° 80, Ed. Lieux Dits, 2005

    p. 116-120
  • BOUVIER, Roselyne. Majorelle, une aventure moderne. Paris, La Bibliothèque des Arts, Editions Serpenoise, 1991

    p. 194
  • MARREY, Bernard. Rhône-Alpes, les guides du XXe siècle. Paris : L'Equerre, 1982. 440 p

    p. 207
  • MONNIER, Gérard, LOUPIAC, Claude, MENGIN, Christine. L'architecture moderne en France. Paris, Picard. 1997, T.1, 1889-1940, 279 p.

    p. 101
  • SELLE, Hélène de la. Cafés et brasseries de Lyon. Editions Jeanne Laffitte. Italie, Campomorone-Gênes, 1986, 167 p

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Lyon : 69 L PATRI SEL
    p. 80

Périodiques

  • BOURGEOIS, A., TUOTIOP, A. L'hôtel Terminus du P.L.M. à Lyon-Perrache. La Construction lyonnaise, 16 février, 1er mars, 16 avril, septembre 1905

    p. 45-46, 49-50, 86-87, 208

Documents figurés

  • AD Rhône. 104 W 432. Chemin de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée. Plan du terrain acquis pour la construction d'un hôtel terminus à la gare de Lyon-Perrache 1, et dont la Compagnie demande l'incorporation au domaine du chemin de fer, 21 février 1902

  • Dossier de plans, par les architectes Laurent et Malartre, 1952. 1 : 50, 1 : 20. Société hôtelière et touristique Hôtel Terminus 12 cours de Verdun, bar et salles de bain. (AC Lyon : 19 S 7, dossier 8, n° donné par les architectes : 273, Archives des architectes)

  • 258. Lyon. Cours du Midi. Hôtel Terminus et coteau de Sainte-Foy. - [Lyon] : Ed. E.R., [1er quart XXe siècle]. Carte postale (AC Lyon : 0004 FI 00917)

  • Lyon. Place Perrache et Coteau de Sainte-Foy. [1er quart XXe siècle]. Carte postale

Annexes

  • Hôtel Terminus, Documentation établie par Bernard Gautheron, chargé d'études documentaires, CRMH, novembre 1996
  • Ligne de Paris à Lyon, Gare de Lyon-Perrache, Protestation du syndicat des hôteliers contre l´établissement d´un hôtel-terminus. 1903. (AD Rhône, 104 W 432)
Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2001
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon