Dossier d’œuvre architecture IA69001133 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de petite métallurgie dite la Boule intégrale fabrique de boules lyonnaises
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Commune Lyon 8e
  • Adresse 96 rue Marius-Berliet
  • Cadastre 1999 BL 5
  • Dénominations
    usine de petite métallurgie
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication

La fabrication de la boule intégrale.

Tout commence par un noyau sphérique de sable avec un axe en tôle qui prend place au centre d'un moule d'acier de plus grand diamètre. Un alliage de cuivre, d'aluminium et autres métaux nobles est fondu dans un creuset chauffé à 1 3000 degrés. Après de nombreux essais et analyses, quand l'alliage de ces métaux non ferreux donne toutes garanties, le métal en fusion est coulé pour remplir la cavité entre noyau et moule et donne une boule de métal avec un vide occupé par le noyau de sable. On obtient une boule creuse qui pleine aurait pesé de 6 à 7 kilos. Le métal versé à l'aide d'une louche par le fondeur descend par le canal de fusion jusqu'au bas et remontera jusqu'à la cavité du noyau en suivant le principe des vases communiquants. Un fois le métal solidifié, le mouleur ouvre son moule et en retire la boule agrémentée d'une sorte de cor de chasse du canal de fusion qui est cassé pour être refondu. Ce procédé permet à la crasse du métal toujours en surface de cailler vers la pointe du sommet du moule. Après démoulage, le sable brûlé est brisé à coup de marteau et extrait grâce à un aspirateur à air comprimé. La boule obtenue est vide, percée de deux trous à ses pôles et filetés pour y visser des bouchons.

En 1920, Paul Courtieu, né à Villeurbanne en 1890 et Vincent Mille, champion bouliste lyonnaise, ont l'idée de fabriquer une boule entièrement métallique. Paul Courtieu qui travaille de jour aux usines Berliet de Vénissieux comme chef de service des moules, essaie de trouver l'alliage métallique le mieux adapté à la fabrication des boules en s'inspirant des travaux des fondeurs de boulets à charge creuse. L'acier est vite abandonné (il rouille et est trop dur) pour un alliage à base d'aluminium inoxydable. Le bronze d'aluminium est encore trop mou trop fragile pour supporter les choc du jeu de boule. En 1923 un brevet est déposé pour un alliage de métaux non ferreux pour une boule métallique en alliage léger faite de deux hémisphères soudés. En 1924, un second brevet est déposé pour la boule intégrale fondue en une seule pièce. Cette société prend la raison sociale de "Mille, Courtieu et Bataille" en 1926 puis "Courtieu, Bataille et Delaigue" en 1930. Cette technique révolutionnaire provoque du mécontentement chez les fabricants de boules en bois cloutées, utilisées dans tous les jeux de boules de cette époque et qui s'équilibrent moins facilement que les boules métalliques. La boule intégrale est admise par l'Union Nationale des Fédérations de Boules, ancêtre de la Fédération Française de Boules, et équipe les joueurs des championnats officiels. Après l'atelier de fonderie, la boule passe à l'atelier du tourneur-mécanicien pour lissage et équilibrage, la boule est alors placée dans un bac contenant du mercure sur lequel elle flotte comme un ludion, la partie la plus lourde (le balourd) basculant vers le bas ; le sommet de la boule est alors marqué pour usiner la partie opposée. Par passes successives, on élimine le balourd pour obtenir un équilibrage parfait garantissant une trajectoire rectiligne. Ce travail terminé, chaque boule est pesée au gramme près pour constituer des paires, des jeux de trois ou quatre boules sur lesquelles on grave le striage choisi par le client parmi les soixante modèles du catalogue. L'avantage du métal sur le bois est que l'on peut avoir de petites boules lourdes et de grosses boules légères alors qu'avec le bois le poids est fonction du diamètre. Ce diamètre dépend de celui du noyau et des nouvelles techniques permettent d'avoir un diamètre d'une précision absolue. Le poids règlementaire est compris entre 700 et 1 300 grammes et le diamètre entre 90 et 110 millimètres. La dureté du métal doit se situer entre 35 et 90 unités Rockwell d'après la réglementation de la Fédération Internationale. Restée entreprise familiale de 1923 à 1981, la Boule intégrale est devenue, toujours localisé rue Marius Berliet, une véritable société industrielle avec son rattachement au groupe "Florence et Peillon".

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1920, daté par source

Le site se compose d'un bâtiment administratif d'un étage carré, localisé en alignement sur la rue Marius Berliet, et d'une série d'ateliers sheds située à l'arrière et connexe aux bâtiments administratifs, en rez-de-chaussée.

  • Murs
    • résidu industriel en gros oeuvre
  • Toits
    tuile mécanique, verre en couverture
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • shed
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • Indicateur Henry. 1937. AM Lyon (accès libre)

    p. 380
  • NAVROT, J. La boule intégrale de Monplaisir. Rive Gauche, n° 162, septembre 2002

    p. 27 à 29
  • DUCARRE, C. Les intégrales qui ont conquis Lyon et franchi la frontière. Reflets de la vie lyonnaise, n° 277, 18/11/1971

  • BERTHOLLET, E. Petite histoire de la grosse boule. Le Bouliste, janvier 1970

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon