Dossier d’œuvre architecture IA69001155 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de chaussures Bally-Camsat
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Villeurbanne
  • Commune Villeurbanne
  • Adresse 90 rue du 4-Août-1789 , 3 rue Docteur-Papillon , avenue Auguste-Blanqui
  • Cadastre 1999 H2 236
  • Dénominations
    usine de chaussures
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, cheminée d'usine, bureau

Paul Gabriel Camsat né en 1859 à Nancy, s´installe à Villeurbanne (en 1910 ?) rue du quatre août pour fabriquer des chaussures. En 1913, Camsat s´allie avec les établissements Suisse Bally installés à Schoenenwend, naissance de la Société Anonyme Bally-Camsat en février 1914 qui s´installe au 61 rue du quatre août à Villeurbanne. Bally en devient l´actionnaire majoritaire. Georges Menais, géographe, explique qu'en pleine Première Guerre mondiale, l´usine Bally fabrique chaque jours 250 paires de chaussures pour femmes, en 1920, la production passe à 600 paires, en 1960, il sort une moyenne quotidienne de 2900 paires, toutes dans le style « femme Louis XV ». Cette spécialisation a entraîné la création de deux autres sites, un à Moulin, en 1947 et un autre à Chambéry en 1953. La fabrication d´une chaussure se compose d´environ 300 opérations. C´est le service création qui met en place les modèles. Lorsque l´on considère un modèle au point, une « feuille d´ébauche » est mise au point comportant une description détaillée de la tige. Ce document est remis au patronnier qui coupe un patron dans chaque pointure et largeur. Avant l'envoi en fabrication, un plan de la chaussure est dressé avec toutes les indications pour les différents stades, ce plan sert au contrôle en cours d'exécution. Ce qui caractérise la chaussure Bally c'est le procédé de la soudure de la semelle. La chaussure au cours de ce procédé reste six jours sur la forme, pour être remise à l'atelier ensuite à l'atelier de finissage. Le personnel de la société Bally-Camsat, composé pour moitié de femmes est hautement qualifié. Les effectifs sont à différentes périodes : en 1943 de 979 salariés, en 1948 de 1408 salariés. En 1996, il ne reste plus que 226 personnes. La fermeture du site a lieu en 1998. Exemples d´effectifs d´autres sociétés de fabrique de chaussures à la même date : à Romans (26) : usine Fenestrier 598 personnes, à Vienne (38) Urica Pellé 668 salariés, Heyraud à Limoge : 779 salariés, André à Nancy : (famille Lévi) 1809 salariés et en Ille et Vilaine, Fougère JB Martin : 487 salariés. Une première extension a lieu dans les années 20 en alignement sur la rue du 4 août, avec des planchers au point de hongrie de bel qualité. En 1936 une troisième extension accolée au sud au bâtiment d'origine. Dans les années 1970, une autre série de petites extensions pour des locaux techniques, sans intérêt architectural. Pour ses affiches publicitaires, à partir de 1965, la société fera appel à deux grands affichistes français, l'artiste Bernard Villemot, et l'artiste Alain Gauthier. En 2006, un projet de réutilisation en bureaux du bâtiment d´origine construit en 1913 de cinq étages est acté, les autres bâtiments sont démolis. Le projet de l´Ilot Bally réalisé par Bâti Conseil Immobilier Acd, est un ensemble tertiaire de 64 000 m² qui comprend deux bâtiments à usage de bureaux d´activités et la réutilisation du bâtiment d´origine ainsi que la réalisation de 146 places de parking, pour l'installation en partie du Tribunal d'Instance de Villeurbanne (sur 33% du site) : l'architecte intérieur qui a dessiné les menuiseries de la salle d'audience du 1er étage et des banques d'accueil est monsieur Pasquiet Laurent (Paris).

Il s'agit d'une série d'ateliers construits à différente période. Le premier bâtiment est construit en 1913, il est de 5 étages carrés, de plan en L. L'étage de combe est éclairé par une série de lucarnes installées sur les deux pans ainsi qu'un lanterneau. L'extension des années 1920 est de deux étages carrés avec une série de piliers-champignons et elle prolonge le bâtiment d'origine en alignement sur la rue du 4 août. Des parquets au point de hongrie de bel qualité occupent les sols des ateliers en étage. En 1936, une troisième extension est effectuée avec la construction d'un bâtiment tout en béton armé de trois niveaux, accolé au bâtiment d'origine sur cour, avec un toit terrasse. Une petite maison de bel qualité architectural, d'un étage carré servant de bureaux au rez-de-chaussée et de logement à l'étage est localisée à l'ouest du site. Les extensions des années 1970, concernent de petites constructions en rez-de-chaussée sans intérêt architectural, localisées en pourtour du site. Une cheminée d'usine en brique de grande hauteur est localisée à proximité du bâtiment d'origine (à l'est du site). Un transformateur électrique est localisé à proximité de la maison, côté ouest.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    tuile mécanique, verre en couverture
  • Étages
    5 étages carrés, étage de comble
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • shed
    • lanterneau
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Il s'agit d'un bel ensemble architecturale qui mérite attention, bien intégré à l'urbain villeurbannais. En 2006, un projet de réutilisation en bureaux du bâtiment d´origine construit en 1913 de cinq étages est en cours, les autres bâtiments sont démolis. Le projet de l´Ilot Bally réalisé par Bâti Conseil Immobilier Acd, est un ensemble tertiaire de 64 000 m² qui comprend deux bâtiments à usage de bureaux d´activités et la réutilisation du bâtiment d´origine ainsi que la réalisation de 146 places de parking, pour l'installation en partie du Tribunal d'Instance de Villeurbanne (sur 33% du site) : l'architecte intérieur qui a dessiné les menuiseries de la salle d'audience du 1er étage et des banques d'accueil est monsieur Pasquiet laurent (Paris).

Documents d'archives

  • Archives orales : Entretien oral avec madame chantal Aumaitre qui a travaillé chez Bally. 2009

Bibliographie

  • BONNEVILLE, Marc. Naissance et métamorphose d'une banlieue ouvrière, Villeurbanne. P.U.L., 1978

  • MENAIS, Georges-Paul. Géographie industrielle de Lyon. France, Edition Bibliothèque des Guides Bleus - Librairie Hachette, vol 2, 1960.

    p. 93 à 97
  • BLANCHARD, D. Bally : une cheminée s'écroule une page se tourne. Le Progrès, 25 septembre 2002

  • Halitim-Dubois N. Legs industriel : un vecteur de reconquête économique, ss la dir. Marina Gasnier et P. Lamard (dir.), Histoire, mémoire & patrimoine, UTBM Université Technologique de Belfort-Monbéliard, in ouvrage collectif, le patrimoine industriel comme vecteur de reconquête économique. 2007

    p. 115 à 137
  • VIDELIER, Ph. Usines, Ed. La passe du vent, 2007

Documents figurés

  • Plan topographique, SERL, cabinet Marc Charmasson, géomètre-expert. décembre 2000

    Plan topographique, SERL, cabinet Marc Charmasson, géomètre-expert. 2000
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005
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