Dossier d’œuvre architecture IA69001181 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de fibres artificielles et synthétiques Gillet dite la Soie artificielle du sud-est (la Sase) puis Usine de Textile artificiel du sud-est (la Tase) puis Comptoir du textile artificiel puis Rhône Poulenc textile
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Commune Vaulx-en-Velin
  • Adresse chemin de la Poudrette , rue Roger-Salengro , avenue du Bataillon-de-Carmagnole-Liberté
  • Cadastre 1997 BN 303C, 304A, 305A, 308A, 310A, 317A, 357A, 364A, 359, 328A, 312
  • Dénominations
    usine de fibres artificielles et synthétiques
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, réservoir industriel, église

C´est en 1923 que sous l´impulsion d´Edmond Gillet et de Louis et Lucien Chatin et d´Ennemond Bizot que la création de la société de soie artificielle du sud-est (SASE) à Vaulx-en-Velin est décidée, l'usine est construite sous la direction de l'architecte de la société Desseux et de son adjoint Alexandre. Il s'agit d'un des premiers sites d´industrialisation de la soie artificielle (viscose) en France. En 1935, cette société devient la TASE : Textile artificiel du Sud-Est. Cette usine moderne emploiera jusqu'à 3 000 personnes, puis environ 1 500 jusqu´à la fin des années 1960. L´industrie de la soie artificielle compte 14 usines en France. Production et invention de nouveaux tissus en "soie artificielle" (viscose) : 1925 : fabrication de la Rayonne 100 deniers 40 brins le SUPER : fil très demandé dans la région lyonnaise, production 9 tonnes/jour 1935 : nouvelle création la FIBRANE : production 9t/jour 1950 : nouveaux métiers à tisser : les IRC et création d´un nouveau fil pour les carcasses de pneumatique fil PNEU 1971 : création de l´unité de fil NYLON et du TERGAL, produit jusqu´en 1980 date de la fermeture du site. Les années 1970 sont difficiles pour les textiles artificiels. En 1975 la production rayonne est arrêtée. L'usine de la soie artificielle (dite usine Gillet), avec une longue façade principale au sud donnant sur une esplanade, constitue un exemple remarquable d'une architecture de style Tony Garnier à la fois industrielle, monumentale et urbaine. D'une surface de 55 000 m², ce bâtiment a été converti à usage d'activités commerciales. L´usine est située le long de la ligne de chemin de fer de l´est (acutelle ligne de tramway) et non loin du terminus de la ligne A du métro arrêt "la Soie". Un premier projet (non abouti) de l'association peuplement et migration avait comme objectif la création dans l'usine désaffectée d'un centre d'interprétation de l'histoire des peuplements et migration en Europe. L´usine de la soie artificielle attend un projet de réutilisation. La façade uniquement est actuellement repérée au PLU au titre de l'article L123.1.7 du code de l'urbanisme. L'usine Tase se situe dans un territoire concerné par le projet dit carré de soie, élément majeur de la politique de renouvellement urbain de la première couronne Est de l'agglomération. Des travaux de réaménagement du quartier et plus spécifiquement de l'édifice sont annoncés. L'un des propriétaires du bâtiment (société Partouche) envisage la démolition d'une des ailes et des ateliers en sheds situés entre les deux ailes. Des constructions de logements sont prévues derrière la façade principale qui serait préservée en partie. Dans le même temps le SDAP du Rhône évoque la possibilité de mettre en place une ZPPAUP qui prendrait en compte la totalité du site : usine et cité.

Après une phase de concertation, en 2004, le Grand Lyon désigne un urbaniste en chef (Bruno Dumetier, du cabinet AABD) en charge d'établir le projet urbain pour l'ensemble du "Carré de Soie" où est mis en avant semblerait-il, la prise en compte du patrimoine comme l'un des piliers du développement à venir.

Le site fait partie du projet urbain du Carré de Soie. Inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 25 mai 2011.

Cette usine d'une superficie de 55 000 m² (35 000 m² en rez-de-chaussée, 9 800 m² au 1er étage, 9800 m² au second étage), présente une forme en U avec une longue façade principale au sud, traitée selon un système tramé plus complexe que le reste du bâtiment (trumeaux, acrotères) qui est très rigoureux, orthogonalité, vitrage maximal. Deux ailes lui sont perpendiculaires, au centre des deux ailes et de chaque côté se situe des ateliers en rez-de-chaussée à toit shed. L'ensemble principal forme donc un rectangle, divisé en plusieurs halles, des galeries permettent une circulation entre eux. Un bâtiment principal est occupé par les filatures, les bureaux administratifs, les magasins généraux, les vestiaires hommes femmes. Les bâtiments annexes sont occupés par la chaufferie centrale, deux cheminées (disparues aujourd'hui), un parc à charbon, les magasins d'expédition, les bassins de décantation, le château d'eau. Un premier corps de 2 étages carrés en béton armé, composé toute en longueur et ponctué par 4 avant corps est rythmées par de larges baies carrées. Le premier avant-corps localisé à l´est correspond aux grands bureaux de l´usine qui est traité différemment, avec emploi de courbes d'acrotères sur-développés et d'une axialité renforcée. Il est de facture plus soignée : couronné par un attique et ajouré par 3 travées de baie légèrement cintrées. Son hall d'entrée se compose d'un sas d'entrée en bois, d'un lustre des années 1920, d'un escalier à deux volées et de carrelage. Les ateliers sont composés de plateaux décloisonnés soutenus par des série de piliers carrés, en béton et de poteaux fonte (?). Un château d'eau tout en béton est localisé au nord du site.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    béton en couverture, verre en couverture
  • Plans
    plan régulier en U
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • terrasse
    • shed
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2011/05/25
  • Précisions sur la protection

    Les façades ouest et sud, le volume du bâtiment sud de l'usine Tase, les grands bureaux en totalité soit la partie est de l'aile correspond à la parcelle 317.

Cet ensemble (usine et cités) bénéficie d'une inscription sur la liste du patrimoine du XXe siècle (label XXe) en 2003 (reconnaissance architecturale). La façade principale de l'usine Tase est portée sur le PLU (sans les deux ailes hélas). La cité Tase d'un intérêt patrimonial évident est liée à l'histoire d'une usine phare de la région lyonnaise et reste le témoignage d'un mode d'habitat ouvrier, préservé et d'une grande cohérence. Dernièrement la ligne de métro A, s'est étendue jusqu'au site du carré de la soie : arrêt : la Soie. La ligne de tramway passe également à proximité du site. Site en cours de protection monuments historiques. Passée en CRPS (commission consultative) le 23 avril 2009 : inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 25 mai 2011. L´usine TASE a été inscrite au titre des monuments historiques parce qu´elle témoigne des débuts de l´industrie du textile artificiel, de l´évolution de l´architecture industrielle française entre les deux guerres sous l´influence de modèles anglo-saxons et de la création ex nihilo d´un vaste quartier dans l´Est lyonnais regroupant site de production, logements et équipements collectifs. Rachetée dans sa plus grande partie par Bouwfonds Marignan, elle fait l´objet d´un projet de réutilisation. L´Usine TASE fera partie, pour la première fois, des quatre lieux d´accueil de la Biennale d´art contemporain qui se tiendra du 15 septembre au 31 décembre 2011 à Lyon.

Bibliographie

  • La viscose à Vaulx-en-Velin., 1924-1980, racontée par les anciens travailleurs de la Tase et des habitants du quartier. Ed. Bellier, Lyon, 1999. Ed. Bellier, Lyon, 1999.

  • GNASSON Renée, la cité du textile artificiel du SE, la cité Tase, maîtrise d´histoire de l´art Lyon (Dominique Bertin ss direction), 1997.

  • Le carré de soie et le patrimoine industriel, carré de soie, l´ensemble Tase, 2006 (document Grand-Lyon)

  • MARREY, Bernard. Rhône-Alpes, les guides du XXe siècle. Paris : L'Equerre, 1982. 440 p.

    p. 276
  • CAYEZ, Pierre. Rhône-Poulenc, 1895-1975, Paris, Armand Colin/Masson, 1988

  • RUSSIAS, Jean-Marie, Mutation de la cité TASE au coeur du projet urbain Carré de soie (région lyonnaise). Dirigé par C. Spohr. PFE (ABF) 2008-2009

  • Joly Hervé, Les Gillet de Lyon. Fortunes d'une grande dynastie industrielle, 1838-2015. Droz, 2015

  • BONNEVILLE, Marc. Naissance et métamorphose d'une banlieue ouvrière, Villeurbanne. P.U.L., 1978

  • BELMONT Alain, Villeurbanne, 2000 ans d'esprit d'indépendance, Glénat, 2015.

    p. 129-131
  • Duchêne François (dir), Cités ouvrières en devenir, ethnographies d'anciennes enclaves industrielles, Recherches, PUSE, 2005.

    DRAC Auvergne-Rhône-Alpes

Annexes

  • Urbanisation
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2007
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon