Créée en 1855 par Charles Ernest Olida, la première usine voit le jour en 1896, à l'angle des rues Victor-Hugo et Baudin, à Levallois-Perret (région parisienne).
A Lyon, la société s'est implantée en 1930 à Lyon, avenue Berthelot au début puis cette société rachète les établissements Bertrand (charcuterie) localisés du 99 au 101 rue de Gerland. Elle emploie jusqu'à 400 personnes. Elle devient rapidement un groupe qui fournit de nombreuses charcuteries, épiceries, boucheries, restaurants et collectivités. L'usine se composait d'un bâtiment administratif, d'une série de quais pour la livraison de marchandises qui arrivaient par camions frigorifiques (les coches, moitié de truie, meilleur marché que le cochon entier). La voie ferrée était directement raccordée avec les magasins généraux de Gerland localisés à proximité qui livrait les boîtes de conserves en métal blanc. La société Olida fabriquait toutes les salaisons : des jambons, des boîtes de pâté. Des productions était réalisées pour l'armée les boîte kaki, la société Olida a également produit du "lunch meat" (pâté très rose en boîte) pour les Anglais. Une cuisson par autoclave est réalisée pour les boîtes de conserve dans les ateliers chaudière. Témoignage de monsieur Raymond Drevet (cf sources, Mathias C., 2010) : "A la boyauderie, nous recevions les boyaux au kilomètre, classé par ordre, il fallait les retourner, les dégraisser à l'intérieur, les couper selon la grandeur et le poids du saucisson et les attacher ensuite pour pouvoir les remplir avant de fermer l'autre bout. Le plus dur pour moi était le salage des boyaux, d'abord parce que nous avions des trous dans les doigts à cause du sel mais aussi parce que cela se passait dans l'ex-abris où avait été tué mon père en 1944."
Le 26 mai 1944, une bombe tombe sur l'abri de l'usine tuant 85 personnes dont 48 de la société. En 1944, l'usine employait 140 salariés dont une moitié était des femmes. L'abri, situé à l'intérieur de l'usine, servait également à la population du quartier lors des bombardements. Dès le dégagement des corps, un dépôt mortuaire a été organisé à l'église Notre-Dame de Anges avant qu'une inhumation des victimes ait lieu au cimetière de Loyasse où la municipalité avait aménagé un terrain où l'inhumation était obligatoire et gratuite. Des funérailles collectives importantes ont été organisées les 30 et 31 mai en présence du cardinal Gerlier. D'autres cérémonies de moindre ampleur se sont déroulées jusqu'au 20 juin, au fur et à mesure du dégagement des corps. Des messes de quarantaine eurent lieu en juillet. Les familles n'étaient pas autorisées à assister à l'inhumation à Loyasse et ne purent se rendre sur les tombes que le 5 juin. Ultérieurement, à partir de décembre 1944, des exhumations furent autorisées pour les réinhumations dans des tombes familiales (Sources : BM Lyon en ligne). Après ce bombardement un permis de construire est déposé par Charbon ingénieur pour la reconstruction d'un abri de défense passive détruit aujourd'hui (AC Lyon 344w/1489).
Le site Olida de Gerland est fermé définitivement pour la partie production en 1986 et démoli. Il reste actuellement une plaque commémorative sur le mur du 99 rue de Gerland qui rappelle le bombardement du 26 mai 1944.
Charbon ingénieur-architecte en 1944