A la fin du XIXe siècle, les parcelles du 77 et 77bis rue Etienne Richerand ne formaient qu'un seul ensemble. Un horticulteur (E. Rossignol) et l'entrepreneur Perrier, charpentier, se partagent le terrain. L'entreprise de charpente s'agrandit, devient Perrier frères en 1910 et occupe tout le site. Mais c'est de courte durée puisque dès 1915, on recense la présence d'un tailleur de limes, Siméon, au 77 et de la fabrique de savon minéral Bernard au 77bis; Perrier frères ne réside alors qu'au coté du tôlier au 77. Les deux parcelles s'individualisent et abritent désormais des activités différentes.
En 1911, Bourgey, marchand de bois remplace les charpentiers Perrier frères aux côtés de monsieur Siméon au 77 ; et fait construire à plusieurs reprises en 1911 (AC Lyon 314W/421), 1913 (314W/506) et 1917 plusieurs hangars à l'intérieur de son entrepôt pour abriter du bois. Cette cohabitation dure jusqu'au milieu des années 1930 alors qu' 77bis la savonnerie appartient successivement à monsieur Voute (dans les années 1920 et à monsieur Malard (au milieu des années 1930). Avec le milieu des années 1930, le 77 devient le fief de monsieur Cotte, tôlier et des fournisseurs industriels Grauer et Weill. A la fin des années 1940, c'est monsieur Denys, ébéniste, qui s'installe au 77 jusqu'au milieu des années 1960. Il construit en 1955 un hangar avec charpente métallique posée sur poteaux en fer et couverture en fibrociment. La savonnerie devient fabrique de produits d'entretien avec l'installation des établissements Netex et Sno réunis (S.R.L.). La fabrique de savons et lessives fonctionne jusqu'à la fin des années 1960. Elle est ensuite remplacée par Marcadal, installateur d'appareils de chauffage, alors qu' en 77 le transporteur Limouzin S.A. prend possession des lieux. Après avoir accueilli une carrosserie (Rhône Auto Carrosserie, aujourd'hui à Villeurbanne, les entrepôts des deux parcelles appartiennent aujourd'hui à la société Ducaroy Grange, fabrication de maquettes de précision. Sur la rue, les parcelles sont bien distinctes notamment par la présence d'une petite villa des années 1920-30 au n°77 et d'un immeuble de rapport de la seconde moitié du XIXe siècle au n°77bis. Derrière, sur les cours, les divers bâtiments et entrepôts construits au fil du temps, ne forment qu'un seul ensemble. Un projet de construction d'immeuble déposé en 1963 aurait pu complètement modifier cette petite structure industrielle urbaine puisqu'il prévoyait la création de parking derrière un immeuble au n°77; Finalement, le projet n'a pas été réalisé, laissant intacte et visible l'intégration de l'architecture industrielle dans le parcellaire urbain.