Dossier d’œuvre architecture IA69001379 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Maisons et tannerie dit îlot des Tanneurs
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel
  • Commune Lyon 9e
  • Adresse 11, 13, 15, 17 rue (des) Tanneurs , place Valmy , grande rue de Vaise , rue Saint-Pierre-de-Vaise
  • Cadastre 1999 BL 42, 43, 48, 51

Comme attesté par de nombreux travaux universitaires, François Cointeraux (1740-1830), professeur d'architecture, inventeur, fit la promotion d'une technique de construction en pisé-de-terre d'origine vernaculaire dont l'usage était circonscrit au sud-est de la France. A Lyon, c'est à Saint-Irénée, à la Croix-Rousse mais également à Vaise que nous trouvons encore des exemples de constructions en pisé attribuées à Cointeraux. Comme le souligne les exemples de Vaise, qui sont localisés entre la rue des Tanneurs, la place Valmy, la Grande-rue de Vaise, et la rue Saint-Pierre-de-Vaise (cf : réf. doc.), François Cointeraux entreprend à Vaise la construction d'un ensemble de 24 boutiques à un ou deux étages avec grenier et commerce en rez-de-chaussée, s'étirant le long de la grande rue de Vaise. De ces maisons, il ne reste aujourd'hui que quelques unes, connues sous le nom de "Maisons Cointeraux" et qui ont échappé à l'inondation de 1840. Elles seraient localisées quelque part dans l'îlot des Tanneurs, ainsi qu'au 56 rue Marietton.

Suite à un dépôt de permis de démolir, les maisons localisées au 11, 13, (15), et 17 rue des Tanneurs vont être démolies.

Le texte écrit par François Cointereaux, "l'école d'architecture rurale, ou Leçons par lesquelles on apprendra soi-même à bâtir solidement les maisons de plusieurs étages avec la terre seule ou autres matériaux les plus communs et de plus vil prix, (Paris, 1790, 52 p.; Lyon : Ecole d'architecture rurale, 1796, in-8°, 110p.), est accompagnée d'un plan qui montre l'emplacement de l'ilot des Tanneurs, à l'angle de la rue des Tanneurs et de la Grande rue de Vaise. Le tracé des rues n'a pas changé depuis la construction de ces logements au XVIIIe siècle et on reconnait aisément l'ilot tel qu'il se présente aujourd'hui.

Sur le plan général de la ville de Lyon et de ses environs, dessiné et levé par le Villionne en 1799 (AM Lyon Forma urbis), on retrouve également très nettement les tracés de la rue et de l’impasse des tanneurs, ils sont en partie bordés par des constructions correspondant à celles du cadastre napoléonien de 1830, que nous détaillons ci-dessous ainsi que sur le cadastre actuel.

Le cadastre de 1830 (AM Lyon : 2 WP 21 7 ; 2 WP 22, matrice du bâti et du non-bâti) mentionne au 11 rue des Tanneurs, en section C251 au Folio 23, un sol d’écurie et d’une écurie (porté au folio 482) propriétaire Beraudière Jean-Baptiste.

Au 13 rue des Tanneurs, est mentionné en C252, Folio 20, une maison d’un sol, et d’une cour appartenant à Beluze (ou Belze), notaire et Lestra Jean-Marie. En 1844, Dugelay Jean devient propriétaire du n° 13. Au 15 rue des Tanneurs, le cadastre de 1830, mentionne en C261, (Folio 273) une maison démolie en 1831 appartenant à Percet Pierre boucher, d’un sol et d’une écurie (démolie en 1832 ; Folio 273) ainsi qu’une maison neuve construite en 1834 (porté Folio 198) appartenant à Graffin André Gabriel, rentier 6 rue des Remparts d’Ainay en 1838. Aujourd’hui, la parcelle du 15 est occupée par un terrain de jeu pour enfants.

Au 17 rue des Tanneurs, le cadastre de 1830 mentionne en C262, Folio 149, une maison, un sol et une tannerie qui a été démolie en 1842 (porté au Folio 366) dont le propriétaire est Zix Philippe, tanneur.

De même, le Plan topographique de la ville de Lyon et de ses environs de 1847, dressé après les inondations de 1840, par Laurent Dignoscyo et gravé par Eugène Rembielinski, (AM Lyon 2 S 574), représente l'îlot des Tanneurs quasi à l'identique que le cadastre actuel.

Nathalie Mathian (université Lyon 2) a travaillé à partir des expertises des confrères de Cointeraux faites à propos de l'opération de spéculation immobilière qu'il conduit à Vaise à partir de 1785 (sources : ADR BP 2591 9 mai et 9 juin 1786 procès verbal de description de la maison Cointeraux à Vaise).

Aujourd'hui, les maisons d'une partie de cet îlot, (n° 11, 13 et 17) vont être démolies, nous ne savons pas exactement si elles font parties des maisons Cointeraux. Le colloque universitaire organisé à Lyon en mai 2012, a souligné à quel point François Cointeraux est un pionnier de l'architecture moderne en terre. En effet, il reste très représentatif d'une culture de l'invention et de l'innovation très caractéristique de la première révolution industrielle et de la naissance de l'architecture moderne. Les techniques de construction en terre exposées par Cointeraux furent reprises très tôt par Jean Rondelet dans son traité de l'art de bâtir, qui leur donna ainsi une visibilité importante et durable dans le principal livre d'architecture technique de la première moitié du XIXe siècle. La construction en terre banchée apportait des réponses à l'amélioration des constructions agricoles qui fut l'une des grandes entreprises collectives de l'époque. Ainsi associée aux progrès réalisés dans la compréhension des phénomènes chimiques et dans la production des mortiers, ce type de construction ouvrait la voie à une révolution dans l'art de bâtir, l'invention du béton armé.

(A étendre l'étude du parcellaire sur l'ensemble de l'îlot des Tanneurs : Grande-rue de Vaise angle place du Marché)

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 18e siècle , (incertitude)

Il s'agit de 4 maisons dont certaines en pisé de terre et en moellons, l'enduit rendant difficile la lecture des matériaux de construction (terre battue : comprimée et compressée). Les deux premières (BL 42, 43) sont d'un étage carré rythmées par deux travée et un toit à un pan, elles forment un ensemble urbain cohérent. Les deux autres (BL 51) adressées au 17 rue des Tanneurs en continuité des premières, sont de deux étages avec un toit à longs pans (pisé à vérifier sous l'enduit, non visible), une en alignement sur la rue des Tanneurs l'autre accolée faisant angle avec la première orientée vers la place du marché (enduit).

  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

"Les maisons Cointeraux" de Lyon devraient faire l'objet d'une protection monuments historiques, ou à défaut être dans le PLU (EBP ; article L 123-1-7 du code de l'urbanisme) de chaque arrondissement concerné : le 9e , le 5e, le 4e.

Article L 123.1.7 du Code de l’urbanisme:« Le P.L.U. peut identifier et localiser les éléments de paysage et délimiter les quartiers, îlots, immeubles, espaces publics, monuments, sites et secteurs à protéger, à mettre en valeur ou à requalifier pour des motifs d’ordre culturel, historique ou écologique et définir , le cas échéant, les prescriptions de nature à assurer leur protection ».

Documents d'archives

  • Arch. Mun. Lyon, Tracé général de la ville de Lyon en 1799. Formas urbis, 1997, planche 15.

    AC Lyon : Forma urbis
  • Cadastre napoléonien 1830-1862, matrice du bâti et du non-bâti. section C dite de la ville, parcelles C251-252-261-262

    AC Lyon : 2 WP 21 7, 2 WP 22
  • AC Lyon, 2 WP 21 7 : matrice du bâti et du non-bâti, Vaise, 1830-1862.

    AC Lyon : 2 WP 21/7
    Folios : 20, 23, 273, 537, 366 et 149.
  • Arch. Mun. Lyon, 32 WP 22 : matrice du bâti et du non-bâti, 1830-1862. Folio 273.

    AC Lyon

Bibliographie

  • COINTERAUX, François. L'école d'architecture rurale, ou Leçons par lesquelles on apprendra soi-même à bâtir solidement les maisons de plusieurs étages avec la terre seule ou autres matériaux les plus communs et de plus vil prix. Paris, 1790, 52 p. ; Lyon : Ecole d'architecture rurale, 1796, in-8°, 110 p.

  • Clemençon (AS), Bertin D, Idrissi D, architecture en terre. un > mode de construction urbain ? le cas de Lyon et sa banlieue. dans le > cadre du rapport F. Cointeraux 1740-1830. architecture de terre, ministère de l'urbanisme et du logement, dir. C. Bruant, 1ère phase, mars 1981 ; 2e phase, déc 1981, 3e phase mars 1983.

  • Baridon Laurent, le pisé de François Cointeraux, Edifice book, septembre 2010

    p. 101 à 108
  • Alex, Dorothée, Petit guide des architectures en pisé à Lyon, ENSAL, 2010-2011, p. 36, 37.

    36, 37
  • MATHIAN, Nathalie. François Cointeraux et les enduits à décors peints à Lyon et dans sa région. In Les Leçons de la Terre, actes du colloque de mai 2012. Paris : INHA / Éditions des Cendres, 2015. pp. 101-128

Documents figurés

  • Plan topographique de la Ville de Lyon et de ses environs / Eugène Rembielinski et Laurent Dignoscyo, 1847. 1 : 10000. 1 est. : lithogr. ; 65 x 89,9 cm (AC Lyon : 2 S 574)

    AC Lyon : 2 S 574

Annexes

  • Extrait de l'article de Laurent Baridon, 2010.
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2014
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon