Dossier d’œuvre architecture IA69007710 | Réalisé par
Delavenne Magali (Contributeur)
Delavenne Magali

Conservatrice du patrimoine, chercheure au Service de l'Inventaire (2014- ).

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  • inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Ensemble à cour commune, dit "Maisons Cointeraux"
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Urgences
  • Commune Lyon 9e
  • Lieu-dit Vaise
  • Adresse 2-18 grande rue de Vaise , 2-6 place du Marché
  • Cadastre 2016 BL 37-39 ; 40p ; 54-57 ; 59-60 ; 174

1. Contexte et origines du projet

La genèse du projet de Vaise est bien connue par les multiples récits et témoignages laissés par François Cointeraux, qui accorde une grande importance à cette opération dans ses publications (cf annexe 1). Il livre en particulier dans sa Dixième conférence, publiée en 1808, le récit détaillé de son origine.

L'extension du faubourg de Vaise

A partir de 1778, l'architecte et entrepreneur lyonnais s'établit à Vaise comme fermier des religieuses de Sainte-Elisabeth des Deux-amants, puis dès l'année suivante comme jardinier de la future Pépinière royale. Il assiste alors à la réorganisation des abords du faubourg de Vaise, stimulée par la politique de modernisation routière de Louis XV. En effet, les deux routes royales reliant Lyon à Paris par la Bourgogne (future nationale 6) et par le Bourbonnais (future nationale 7) doivent se rejoindre à Vaise avant de traverser la ville de Lyon. Une place circulaire ornée d'un monument en forme de pyramide est aménagée à leur point de rencontre (1783) et une section de route nouvelle est ouverte en 1776, rejoignant en ligne droite le bord de Saône sans traverser l'agglomération du faubourg.

Le centre de gravité du faubourg se déplace des bords de Saône (quartier du Mouton) vers l'intérieur des terres (quartier du Chapeau rouge). Les deux portes qui fermaient ce quartier au milieu du 18e siècle disparaissent, ce qui permet d'envisager une extension du bâti.

La nouvelle voie, qui deviendra la Grande rue de Vaise, doit traverser le domaine de la Claire, propriété du seigneur Rodolphe Quatrefages de la Roquette. Premier président du Bureau des Finances en 1785, Rodolphe Quatrefages de la Roquette est le plus important propriétaire foncier de la paroisse de Vaise avant la Révolution, ses possessions s'étendant au nord du faubourg ancien, entre la route de Bourgogne et la Saône. Selon son propre témoignage, François Cointeraux aurait alors proposé au seigneur de la Roquette de développer sur son domaine un projet d'extension urbaine ambitieux, puisqu'il envisage un bénéfice facile de 100.000 écus, et s'étendant probablement de part et d'autre de la grande rue. Mais l’entrepreneur ne parvient pas à obtenir l'engagement du propriétaire.

Il décide alors d'engager cette spéculation sur une échelle plus modeste et à son propre compte, en devenant locataire de la parcelle de terrain qui se trouve détachée de l'ensemble du domaine par le tracé de la nouvelle route.

Le montage du projet

Le bail à rente est accordé à François Cointeraux le 13 juin 1780 pour une durée de 29 ans, prolongé de sept années par un second acte passé en 1782 ; il devait donc courir jusqu'à la Noël 1816. La rente ou loyer se monte à 240 livres par an. Le bien loué est décrit comme :

Plan des terrains loués par Cointeraux, 1780Plan des terrains loués par Cointeraux, 1780

"un emplacement ou espace de terrain de la contenance d’environ deux bicherées, situé en la paroisse de Vaize, et confiné à l’orient déclinant au nord par la grande route de Paris à Lyon, à l’occident déclinant au nord par l’ancienne grande route de Lyon à Paris par la Bourgogne et encore à l’occident déclinant au midi par les anciennes grandes routes et la place du faubourg de Vaize, et enfin à l’orient déclinant au midi par le chemin tendant de la grande route de Lyon à Paris au Chapeaurouge" (AD Rhône, 3 E 17423. Cf Annexe 2).

Le plan annexé montre la disposition du terrain, qui forme une parcelle en forme de poinçon limitée ainsi que le décrit Cointeraux par trois rues et une place. Au sud-ouest, un bâtiment préexistant (future tannerie) est exclu du bail, de même que le réservoir retenant les eaux du ruisseau des Planches, afin d'alimenter le moulin et la corderie situées au sud.

Le bail est assorti de conditions précises. Les constructions doivent être en pierre sur toute la hauteur du rez-de-chaussée. L'épaisseur des murs est fixée à 18 pouces en élévation (48 à 51 cm) et 2 pieds en fondation (65 à 68 cm). Les matériaux des ouvertures sont spécifiés. Il est interdit de construire une auberge, et une seule écurie pour quatre chevaux au plus est acceptée. Le financement du projet est assuré par deux emprunts successifs, contractés en 1780 et en 1782 pour un montant total de 48.000 livres auprès de trois créanciers principaux, appartenant au milieu des négociants lyonnais.

2. Le programme original (1782)

La campagne de construction initiale, mal documentée, est conduite entre le printemps 1782 et le printemps 1783. Elle est exactement contemporaine de l'aménagement de la place de la Pyramide.

En mai 1783, Cointeraux quitte Lyon pour Grenoble sans avoir achevé la construction des bâtiments, mais en raison de ses difficultés financières il installe malgré tout des locataires dans les rez-de-chaussée commerciaux et les appartements habitables. Il laisse la moitié des bâtiments inachevés, en particulier les toitures, les canalisations et l'ensemble des finitions (huisseries, serrurerie). Ruiné et lourdement endetté, Cointeraux cesse de payer le loyer annuel du terrain et les traites de ses emprunts en 1785. Ses biens lyonnais sont placés sous séquestre en juin 1785, et administrés en son absence par le bureau des saisies réelles qui nomme un fermier judiciaire pour accomplir les obligations du propriétaire. Dans le cadre de cette procédure, une mission d'expertise générale des malfaçons et défauts de construction est conduite en janvier 1786. Ce document permet de connaître les dispositions d'origine du lotissement.

"Les mariés Cointeraux ont fait du côté de la grande route et sur celle en retour qui conduit à l’auberge du chapeau rouge des constructions très considérables, lesquelles contiennent depuis le n°68 jusques et compris celuy 85 et que toutes ces diverses locations composent sept corps de batiment et que chacun d’iceux sont desservis par leur escalier en bois prenant leurs jours et leur entrée par la grande cour commune, que ces mêmes escaliers conduisent depuis le rez-de-chaussée aux premier second et troisième étage ayant leur palier à chaque étage pour faciliter l’entrée des dits appartemens de droite et de gauche attendu que les corps de batiment sont doubles et au nombre de six..." (AD Rhône, BP 2590. Cf Annexe 3)

Composition de l'ensemble

L'ensemble est composé de sept immeubles mitoyens, alignés le long de la grande rue de Vaise et de la rue du Marché. Un bâtiment industriel ferme l'ilot du côté est, sur la rue des Tanneurs : il s'agit d'une manufacture de chapeaux, dotée d'une foule et occupée par le chapelier Richard. Un bûcher (grenier à bois) et une écurie avec fenil au-dessus sont adossés à l'extrémité de la chapellerie.

A l’exception de l’immeuble formant la pointe nord de l’ilot (2 grande rue de Vaise, disparu), tous les bâtiments sont des immeubles jumelés composés de deux corps de logis de largeur inégale, reliés par la cage d’escalier commune. La composition de l’ensemble fait alterner un logis simple (large de deux travées) et un logis double (trois travées).

De cet ensemble, sept corps de logis simples ou doubles subsistent aujourd'hui dans leur emprise, leur structure et leurs dispositions générales. L'exemple ayant subi le moins de modifications visibles est l'immeuble situé 12 grande rue de Vaise, ancienne auberge à l'enseigne du Mouton d'or (IA69007716).

Composition des immeubles

12 grande rue de Vaise : mur en pisé dans les combles12 grande rue de Vaise : mur en pisé dans les combles

Les immeubles comprennent un sous-sol non voûté et un rez-de-chaussée construits en moellons de calcaire, deux étages de logements et un niveau de combles construits en pisé. La terre est probablement prélevée sur place. La chaux provient du four à chaux de Vaise, située sur l'actuel quai Arloing, aux abords immédiats du chantier (commande de 1782 au chaufournier Jean Barret). La maçonnerie utilise la pierre des Monts d'or probablement acheminée par la Saône : moellons de Couzon, pierre grise de Saint-Cyr.

12 grande rue de Vaise : mur du sous-sol en moellon calcaire et galets fluviaux12 grande rue de Vaise : mur du sous-sol en moellon calcaire et galets fluviaux

Les habitants accèdent aux escaliers desservant les étages par la cour, ce qui permet de libérer l’ensemble du linéaire des façades sur rue pour installer des boutiques, sans perdre de place pour ménager une allée piétonne. Les témoignages publiés par Cointeraux affirment ainsi que l'ensemble comprenait 24 boutiques, chiffre considérable qui n'est envisageable qu'avec une occupation intégrale de l'espace en façade. Seul l'immeuble situé au centre de l'ensemble (12 grande rue de Vaise) possède une porte sur rue et une allée piétonne, qui joue peut-être le rôle d'une traboule.

4 rue de Marché : escalier en bois4 rue de Marché : escalier en bois

L'escalier situé sur l'arrière des bâtiments dessert les deux corps de logis formant l'immeuble jumelé. Les escaliers tournants à retours, à deux volées droites rampe-sur-rampe, étaient construits en bois et probablement à cage ouverte. Chaque immeuble dispose de latrines accolées aux paliers de l'escalier, dans une structure en pan-de-bois et briquetage dont la conception ou la réalisation laisse manifestement à désirer. Les eaux usées sont évacuées dans les fosses d'aisance situées sous la cour, au pied de chaque immeuble. Le rapport d'expertise témoigne de graves problèmes d'assainissement et d'évacuation des eaux en 1786.

Distribution intérieure

Plan du rez-de-chaussée du 4 grande rue de Vaise, 1795Plan du rez-de-chaussée du 4 grande rue de Vaise, 1795

La disposition intérieure des immeubles n’est connue que par un unique plan autographe de Cointeraux, représentant le rez-de-chaussée du n°4 grande rue de Vaise, mais les descriptions écrites et les vestiges en place permettent d’extrapoler cette organisation à l’ensemble de l’ilot.

Le rez-de-chaussée est divisé en profondeur par une cloison basse « à hauteur d’appui » séparant la boutique de l’arrière-boutique. Les textes distinguent « la boutique » dans un corps de logis simple ; « la grande boutique » et « la petite boutique » dans un corps de logis double. La petite boutique, située devant la cage d’escalier, ne dispose pas d’arrière-boutique.

La même subdivision est reproduite dans les étages où chaque immeuble comprend deux « grandes chambres » donnant sur rue, une « petite chambre » donnant également sur rue et deux « chambres » donnant sur cour. Il semble que le jeu des cloisons légères en brique et plâtre permettait de moduler l’emplacement de la petite chambre, située dans certains cas au centre de l’immeuble, parfois à l’une des extrémités. Selon les opportunités, les chambres étaient indifféremment louées à l’unité ou en bloc, formant alors un appartement.

Toutes les pièces paraissent dotées d’une cheminée, dont les conduits sont adossés aux murs mitoyens ou au mur de refend. Les canalisations sont installées sur le mur postérieur, permettant l’installation d’éviers dans les arrières boutiques et les chambres sur cour, qui sont également qualifiées de cuisines. L’eau utilisée devait être tirée du puits commun, situé au fond de la cour et antérieur à la construction du lotissement.

La cour commune

Toutes les circulations doivent donc passer par la grande cour commune, qui est le trait le plus original de l'ensemble. La cour possède deux accès charretiers sur l’ancienne route (rue des Tanneurs), de part et d’autre de la chapellerie, fermés par des portails. Au sud, elle ouvre sur le chemin du Moulin, qui longe le réservoir et relie en traversant l’ilot l’ancienne route et la rue du Chapeau rouge (rue du Marché).

Elle bénéficie également d'un unique accès piéton à travers l'immeuble central (12 grande rue de Vaise) qui est le seul à disposer d'une allée piétonne. On peut supposer que cet accès était ouvert à tous les locataires de l'ensemble, afin de permettre un accès piéton direct à la rue, sans traverser les boutiques.

C'est par la cour que les locataires avaient accès au puits commun, enclavé sur l'arrière du lotissement, à proximité du ruisseau et de la tannerie.

Des bâtiments utilitaires (écuries, remises, greniers) étaient édifiés dans la cour : dans son extrémité sud, à l'angle du chemin du Moulin (écurie à quatre chevaux de l'aubergiste Montel) et dans son extrémité nord (poulailler utilisé par une marchande de volailles), et surtout sur sa face occidentale (actuellement rue des Tanneurs), de part et d'autre de la chapellerie.

3. Les destructions du siège de Lyon (1793)

Dix ans après sa construction, l'ilot est gravement endommagé pendant le siège de Lyon par les armées de la Convention, en septembre 1793. Par sa situation particulière, pris en étau entre les forces assiégeantes et les assiégés, le faubourg de Vaise a été très exposé pendant les événements militaires. C'est par Vaise, et spécifiquement par le domaine de la Claire, que les responsables de l'insurrection dite fédéraliste ont pu s'échapper de la ville assiégée. Après la prise du château de la Duchère par les assiégeants le 20 septembre, le faubourg a été victime de bombardements continus pendant dix-huit jours, jusqu'à la reddition complète de la ville le 9 octobre.

Les destructions touchant spécifiquement l'ilot Cointeraux semblent considérables. Elles sont constatées, en termes vifs, par le conseil municipal de Vaise, qui estime que « les bombes, boulets et obus ont criblé ses maisons, que l’incendie en a consumé une partie, qu’il est urgent de faire réparer les maisons qui menacent ruine et qu’il serait dangereux de laisser plus longtemps dans cet état » (délibération du 9 fructidor an II). Elles sont confirmées également par les données archéologiques, les fouilles réalisées aux abords de l'impasse des Tanneurs ayant livré des traces de destructions et des anciennes emprises abandonnées au début du XIXe siècle.

Elles semblent avoir particulièrement concerné l'arrière de l'ilot. Le chapelier Augustin Richard est indemnisé en 1795 à hauteur de 2.754 francs « pour perte d’un atelier complet de chapellerie brûlé, effets et meubles écrasés par les bombes durant le siège de Lyon » (AD Rhône, 1 L 989).

Le dossier d'indemnisation de François Cointeraux pour l'ensemble des constructions n'a pas été retrouvé. On sait en revanche par son témoignage publié qu'il estimait les dommages à 48.000 francs.

« J’étais à Paris, lorsque l’on a fait le siège de Lyon : mes maisons, se trouvant proches de plusieurs batteries de canon ont été, plus que les autres, criblées de boulets et saccagées par les bombes. Sur cette nouvelle, j’accours à Lyon et fais dresser par expert un procès-verbal estimatif pour constater les dommages avec les réparations et reconstructions à faire. Elles sont montées à 48 mille francs. » (L'art de peindre à fresque... Seconde expérience : le pisé est à l'épreuve du canon, p. 23-24)

Il tire également de ces événements une série d'observations sur les capacités de résistance du pisé aux atteintes de l'artillerie, qu'il publiera en 1796 dans un opuscule dit Le pisé est à l'épreuve du canon. Cointeraux y envisage les possibilités d'application de la technique du pisé à l'art de la fortification et au génie militaire. Cette publication incite à relativiser l’étendue des démolitions, qui pour être importantes ne sont pas totales. Elle nous apprend que les tirs d’artillerie sont capables de traverser deux murs de pisé successivement, mais pas trois. Ainsi, les corps de logis simples (deux murs) ont été traversés de part en part, mais dans les corps de logis doubles, le troisième mur reste intact. Cointeraux affirme enfin que les murs en pisé ont mieux résisté au bombardement que les murs en maçonnerie, car les boulets n'auraient fait qu'un trou rond dans la paroi en terre, sans désagrégation de la matière. Il indique ainsi que les murs criblés de boulets de ses maisons seraient restés en élévation, alors que les murs en maçonnerie des environs se seraient effondrés.

4. La reconstruction (1794-1796)

Le siège de Lyon détermine une seconde phase dans l'histoire de l'ensemble Cointeraux. L'architecte s'installe à nouveau à Lyon, où il espère se voir attribuer pour son école d'architecture rurale un terrain nationalisé dépendant de l'ancien clos des annonciades bleus-célestes à la Croix-Rousse, en compensation des dommages causés à ses maisons par le siège de Lyon. Il engage des négociations avec le propriétaire des terrains afin de solder ses dettes et d'assainir sa situation financière et juridique.

François Cointeraux et Rodolphe Quatrefages de la Roquette concluent un accord sous seing privé le 25 mars 1794 (AD Rhône, 3 E 9052). Cet accord permet à l'entrepreneur de vendre les maisons qu'il a construites, afin de réunir les fonds lui permettant de racheter la pleine propriété des terrains. Le prix du terrain est fixé par accord amiable à 11.000 francs, ce qui correspond à la totalité des loyers que Cointeraux aurait dû acquitter pour l'ensemble des 36 années de son bail.

Suite à cet accord, Cointeraux dirige lui-même la reconstruction entre 1794 et 1796 : « Je me suis alors jeté dans les décombres de mes maisons situées au faubourg de Vaise ». Les bâtiments utilitaires situés à l'arrière de l'ilot (manufacture de chapeaux, bucher et poulailler) ne sont pas reconstruits. Les premières maisons vendues en 1795 sont simplement rétablies et consolidées, car l'acte précise que de nombreuses réparations urgentes sont à faire par suite du siège de Lyon, et réserve une grande partie du prix de la vente à cet usage. Peut-être les maisons vendues en priorité ont-elles été choisies parce qu'elles étaient moins endommagées que d'autres, car il semble que les dégâts soient spécialement concentrés dans l'angle, mais d'autres critères sont nécessairement entrés en jeu. En revanche, les maisons vendues après 1797 sont parfaitement restaurées et parachevées, et les actes ne contiennent plus qu'une clause juridique spécifiant que l'indemnité due à Cointeraux pour les dégâts du siège "soit comme propriétaire, soit comme artiste" n'était pas incluse à la vente, si toutefois elle devait être versée un jour.

Exceptionnellement, on connaît l'identité des professionnels qui ont assuré cette campagne de reconstruction, car leur rémunération était prélevée sur le produit de la vente et mentionnée dans les actes notariés. Plusieurs quittances sont conservées (AD Rhône, 3 E 9053). Elles permettent d'identifier une équipe de quatre maitres-maçons migrants auvergnats et limousins, représentés à Lyon par deux confrères. Deux d'entre eux sont originaires du plateau de Millevaches : Léonard Rioublanc, dit Montagne, vient de Bosmoreau (23), Mathieu Talabost de Saint-Hilaire-le-Château (23) ; tous deux sont représentés par le frère de ce dernier, Pierre Talabost, maçon à la Croix-Rousse. Les deux autres sont originaires de la région des Combrailles : Jean Reuge vient de Saint-Avit (63) et Louis Lagarde de l’Étang de Tix (63) ; ils sont représentés par Maurice Tabaury dit Servant, maçon à Vaise. Ce dernier était déjà intervenu sur le chantier en 1792, pendant la période de séquestre des propriétés Cointeraux.

5. L'école d'architecture rurale (1795-1797)

La mise en valeur de l'ilot restauré connait deux étapes successives. Dans un premier temps, en avril 1795, Cointeraux vend sept lots situés aux extrémités sud et nord de l'ensemble. Le produit des deux premières ventes est entièrement et directement affecté au règlement de l'achat des terrains et au remboursement des deux principaux créanciers de Cointeraux. Les deux ventes suivantes sont en grande partie consacrées au remboursement des créanciers, des ouvriers et des fournisseurs, mais Cointeraux parvient à en dégager un premier revenu.

Devenu seul propriétaire du tènement, il installe son domicile familial au centre, dans l'immeuble doté d'une allée piétonne au n°12 grande rue de Vaise, et se réserve la grande cour commune pour y implanter l'école d'architecture rurale. Les autres maisons, devenues pleine propriété de Cointeraux, font l'objet de travaux de restauration puis sont louées. Deux baux consentis par Cointeraux ont été conservés, ainsi que les traces d'un long contentieux avec son locataire Pierre Jeay.

L'activité de l'école d'architecture rurale est connue par les fascicules publiés par Cointeraux, qui retracent les principales expériences qui y sont conduites. On sait ainsi que Cointeraux a entièrement clos le périmètre de l'école, afin de réaliser des expériences sur la construction de murs de clôture en pisé. Il a également travaillé sur la réalisation d'enduits peints décoratifs sur les murs en pisé.

Cette étape de mise en valeur semi-directe, ou de privatisation partielle, contraint Cointeraux à définir de nouveaux modes de circulation au sein d'un espace qu'il avait initialement conçu comme collectif. Les actes de vente définissent un parcellaire nouveau, qui restera globalement stable jusqu'à nos jours, ainsi que des régimes de servitude garantissant l'accès aux immeubles et le partage des espaces définis comme indivis ou mitoyens.

Les actes de vente délimitent une cour privative, d'une profondeur de 20 pieds, à l'arrière de chaque immeuble. Comme ces cours servent de dégagement et d'accès à l'escalier, lui-même indivis et mitoyen, elles sont grevées d'une servitude de passage au bénéfice de tous les occupants de l'immeuble. Une ruelle de desserte traversant l'ilot est implantée entre les cours privatives et la cour de l'école. Il est probable que toutes ces limites parcellaires aient été matérialisées à l'époque par les murs érigés par les élèves de Cointeraux, même s'ils sont rarement mentionnés dans les actes.

En fonction des besoins des acquéreurs, Cointeraux se voit également obligé de leur attribuer des terrains à bâtir pour l'implantation des dépendances qui leur sont nécessaires. Ainsi, la présence de plusieurs aubergistes parmi les premiers acquéreurs impose la construction d'écuries ; celle d'un boulanger entraîne la nécessité d'un four et d'un bûcher. Afin de préserver autant que possible la cour de l'école, Cointeraux leur attribue des parcelles de terrain reportées à la lisière de l'ensemble, le long de la rue des Tanneurs ou du chemin du Moulin, et totalement disjointes des maisons sur rue. Ceci induit un parcellaire mité et peu lisible, et des circulations complexes.

6. La privatisation de l'ilot (1801-1802)

L'école de Vaise, implantée sur un terrain exigu et enclavé, ne durera guère qu'une année. François Cointeraux regagne Paris dès novembre 1796, et déménage son école sur un terrain plus favorable à Vincennes. Sa famille quitte définitivement la maison de Vaise en mai 1798.

Les dernières maisons sont vendues coup sur coup, en 1801 et 1802, aboutissant à la privatisation complète de l'ilot. A cette occasion, l'aubergiste Barthélémy Vermare, qui possédait déjà un corps de logis mitoyen, se rend acquéreur du logement des Cointeraux et de l'essentiel de l'ancienne cour commune. Il réunit ainsi une emprise importante en cœur d'ilot, qui interdit définitivement toute traversée nord-sud. Les autres parcelles sont donc dessinées sur une logique traversante en lanière, de la rue des Tanneurs à la grande rue de Vaise. Le principe de la ruelle de desserte est abandonné. La circulation interne à l'ilot se réduit à un simple "chemin à charrette" fermé par deux portails sur la rue des Tanneurs et le chemin du Moulin, qui deviendra l'impasse des Tanneurs après la construction d'immeubles au-dessus du réservoir, au milieu du XIXe siècle.

Après la division de l'ensemble, des annexes et des bâtiments artisanaux colonisent rapidement l'espace de la cour commune et l'alignement donnant sur la rue des Tanneurs.

7. Les conséquences de l'inondation de 1840

A la date de 1842, les matrices cadastrales mentionnent la démolition d'une série de bâtiments situés à l'extrémité nord de l'ilot (vers la place Valmy) ou à son extrémité sud (autour du réservoir du Moulin). Ces destructions sont probablement la conséquence de la crue exceptionnelle de la Saône de novembre 1840, reportée avec retard sur les matrices. La proximité des bâtiments sud avec le ruisseau des Planches et le réservoir plaident pour une exposition particulière de ces bâtiments à l'inondation.

En revanche, les maisons situées au cœur de l'ensemble ne semblent pas avoir été affectées par l'inondation, alors que le quartier du Chapeau rouge a été entièrement submergé pendant plus de deux semaines, et que le niveau des eaux au niveau du lotissement est monté jusqu'à 3 m de hauteur. C'est sans aucun doute la contrainte initiale de construire la totalité du rez-de-chaussée en pierre (jusqu'au plancher du premier étage), entérinée dans le bail de 1780, qui a assuré la survie de ces bâtiments en repoussant les maçonneries de pisé au-delà du seuil de submersion.

Si les immeubles d'angle ont sans doute été plus durement éprouvés par l'inondation, ils ne comptent pas parmi les 239 maisons recensées comme écroulées pendant l'inondation. C'est peut-être leur position privilégiée, donnant d'un côté sur la place Valmy, de l'autre sur la place du Marché, qui leur a valu d'être remplacés par des immeubles à loyer plus élevés et plus rentables, au lieu de les réparer à la suite de l'inondation.

Immeuble reconstruit, 2 grande rue de VaiseImmeuble reconstruit, 2 grande rue de Vaise

L'immeuble formant la pointe nord au n°2 grande rue de Vaise (IA69007711) est remplacé par un immeuble à loyer de 3 étages avec étage de combles, construit en 1844.

Au n°6 rue du Marché, l'immeuble jumelé, ancienne auberge Montel (IA69007721) est également démoli. On construit à sa place un ensemble de deux immeubles à loyers de 3 étages avec combles, dont une partie couvre l'ancien réservoir et forme une façade harmonieuse sur la place du Marché (après 1842). La reconstruction vient obturer l'ancien chemin du Moulin et transforme le chemin charretier en impasse des Tanneurs. Immeubles reconstruits, place du MarchéImmeubles reconstruits, place du Marché

Les corps de logis intermédiaires, au 4 grande rue de Vaise (IA69007712) et au 4 rue du Marché (IA69007720), sont également portés comme démolis en 1842 aux matrices cadastrales. Cependant, ils ont été reconstruits sur la même emprise, en conservant le rythme impair des travées du lotissement Cointeraux, avec seulement un niveau supplémentaire. Tous deux conservent un escalier indivis, qui doit également desservir les corps de logis mitoyens, subsistant du lotissement initial. L'escalier en bois de l'immeuble n°4 rue du Marché, construit en 1844, est extrêmement proche des dispositions d'origine. On ignore la date de construction du 4 grande rue de Vaise.

8. L'évolution tardive de l'ilot (après 1845)

Après 1845, les bâtiments subsistants connaissent des modifications qui n'affectent pas leur structure, maintenue en l'état jusqu'à la fin du XXe siècle.

La densification du cœur d'ilot est très rapide, probablement dès la vente des lots. Les acquéreurs construisent rapidement des dépendances, en particuliers des écuries, en matériaux précaires ou durables. Des installations artisanales colonisent le centre des parcelles. A l'arrière du n°8, grande rue de Vaise, le fabricant d'huile Antoine Cornet a construit avant même le cadastre de 1824 une fabrique, qu'il équipera en 1854 d'une machine à vapeur. Des entrepôts, hangars et remises de limonaderie s'implantent en 1890 le long de l'impasse des Tanneurs (IA69007147). Après l'inondation de 1840, des immeubles en pierre sont reconstruits sur l'emplacement des anciennes écuries démolies au fond de l'impasse des Tanneurs (parcelles BL 49, démoli, et BL 75). Les maisons construites le long de la rue des Tanneurs sont plus difficiles à documenter, en raison de modifications de l'alignement qui paraissent avoir imposé des démolitions.

La saturation du cœur d'ilot annihile totalement le projet d'ensemble conçu par Cointeraux et le rend illisible. Elle impose la création d'allées piétonnes desservant les cages d'escalier, qui se généralisent dans la deuxième moitié du XIXe siècle et modifient l'organisation des façades sur rue. L'une d'elles est documentée : en 1877, M. Lourd demande l'autorisation d'ouvrir une porte d'allée sur rue, jugée "indispensable aux nécessités de son commerce" (AC Lyon 315 WP 058/9) au n° 8 grande rue de Vaise (IA69007714).

Ancienne maison Cointeraux, remaniée et surélévée au 19e siècle (6 grande rue de Vaise)Ancienne maison Cointeraux, remaniée et surélévée au 19e siècle (6 grande rue de Vaise)

Certaines maisons sont surélevées d'un étage, telles le n° 6 grande rue de Vaise (IA69007713), surélevé en 1884 et agrandi vers l'arrière jusqu'à joindre la rue des Tanneurs par un corps de bâtiment étroit et aveugle. D'après l'apparence des lacunes de l'enduit, il semble que ce bâtiment ait été également surélevé en pisé. Les escaliers en bois sont remplacés par des escaliers en pierre ou en béton, les cages ouvertes sont fermées, parfois par une simple paroi en dalles de verre. Les façades sur rue sont grandement modifiées, les percements remplacés et multipliés, les devantures commerciales dénaturées.

En 2015, deux immeubles de logement sont construits à l'arrière de l’ilot, entrainant la démolition de l'ancienne tannerie et de six bâtiments encadrant l'impasse des Tanneurs.

Ensemble construit en 1782-1783 par l'architecte et entrepreneur François Cointeraux, sur un terrain loué au seigneur Rodolphe Quatrefages de la Roquette, à l'occasion de l'ouverture de la Grande rue de Vaise. Confronté à de graves difficultés financières, Cointeraux ne parvient pas à achever complètement son projet avant de quitter Lyon en mars 1783, mais installe des locataires dans les rez-de-chaussée commerciaux et les appartements habitables. En son absence, ses biens sont placés sous séquestre et administrés par le bureau des saisies réelles qui fait réaliser les travaux nécessaires en 1786. Dix ans après sa construction, l'ilot est gravement endommagé pendant le siège de Lyon en septembre 1793. François Cointeraux revient alors s'installer à Vaise et négocie avec le propriétaire pour pouvoir vendre ses bâtiments. Il dirige lui-même la reconstruction entre 1794 et 1796, assurée par une équipe de quatre maîtres maçons migrants auvergnats et limousins. Les bâtiments utilitaires situés à l'arrière de l'ilot (manufacture de chapeaux, bucher et poulailler) ne sont pas reconstruits. En 1795, Cointeraux vend sept lots situés aux extrémités de l'ensemble et installe au centre son domicile familial et son école d'architecture rurale. Il vendra progressivement les autres lots, jusqu'à la privatisation complète de l'ilot entre 1797 et 1802. Après la division de l'ensemble, des annexes et des bâtiments artisanaux colonisent rapidement l'espace de la cour commune. Des maisons et ateliers sont construits sur la rue des Tanneurs au cours du 19e siècle. En 1842-1844, deux ensembles de bâtiments sont démolis et remplacés par des immeubles à loyer de quatre étages aux pointes nord et sud de l'ilot. Après 1850, les bâtiments subsistants connaissent des modifications qui n'affectent pas leur structure : surélévation, ouverture d'allées sur rue, remplacement de l'escalier, multiplication des percements en façade, renouvellement de devantures. En 2015, deux immeubles de logement sont construits à l'arrière de l'ilôt, entrainant la démolition de l'ancienne tannerie et de six bâtiments encadrant l'impasse des Tanneurs.

Ensemble composé à l'origine de 6 immeubles jumelés reliés par l'escalier commun, et d'un immeuble simple formant la pointe nord de l'ilot, le tout représentant 13 corps de logis. Il en subsiste aujourd'hui sept corps de logis au centre de l'ensemble, l'immeuble situé 2 rue du Marché et les numéros 8 à 18 grande rue de Vaise. Les immeubles se composent d'un sous-sol non voûté et d'un rez-de-chaussée en maçonnerie (moellon de pierre calcaire de Couzon), ainsi que de deux étages carrés élevés en pisé (la présence actuelle de pisé a pu être vérifiée dans les combles d'un immeuble). Les habitants accédaient originellement aux étages depuis la cour commune par l’escalier à cage ouverte. Bien que les escaliers originellement en bois aient été remplacés et les cages d'escalier fermées, les divisions et circulations sont restées en place (un escalier en bois subsiste au 4 rue du Marché, dans un immeuble modifié). Les élévations sur la grande rue ont été modifiées mais conservent une unité de niveaux et la trace du rythme originel alternant corps de logis simple et corps de logis double. La ligne de toiture parait commune.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • pisé enduit
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    ensemble concerté
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

L'ensemble de Vaise est une réalisation centrale dans la vie et le parcours de l'architecte et théoricien du pisé François Cointeraux (1740-1830). Largement publié par son auteur et présenté comme expérience modèle démontrant la valeur du matériau pisé, tant sur le plan économique que sur le plan constructif, il a connu un retentissement considérable en France et à l'étranger.

Documents d'archives

  • AD Rhône. 3 E 17423. Archives notariales. Minutes de Me Baroud Claude-Odile-Joseph (fils). Avril-juin 1780.

    AD Rhône : 3 E 17423
    Bail à rente de M. de la Roquette au sieur Cointereaux, du 13 juin 1780
  • AD Rhône, BP 2590. Sénéchaussée de Lyon. Greffe civil. Rapports d'experts, janvier-avril 1786.

    AC Lyon : BP 2590
  • AD Rhône. 3 E 9052. Archives notariales. Minutes de Me Roche. 1794-1795.

    AD Rhône : 3 E 9052
  • AD Rhône. 3 E 9053. Archives notariales. Minutes de Me Roche. An III-an VII.

    AD Rhône : 3 E 9053
  • AD Rhône. 3 E 9054. Archives notariales. Minutes de Me Roche. An VIII-an XIII.

    AD Rhône : 3 E 9054

Bibliographie

  • COINTERAUX, François. L'art de peindre à fresque sur le pisé avec la découverte de l'auteur pour rendre durable cette peintre, ensemble les enduits et les tapisseries ; et l'épreuve du canon dans le pisé. 2 cahiers, Lyon, École d'architecture rurale, 1797. Rééd. Saint-Mandé, 1803.

  • COINTERAUX, François. Description curieuse et instructive des modèles en pisé et autres, que l'on voit dans l'atelier du Sieur Cointeraux situé sur le chemin de Vincennes, près la barrière du Trône. [Paris, chez l'auteur, 1806]. In-8°, 20 p.

    p. 14
  • COINTERAUX, François. Sixième conférence. Septembre 1808. Plan et projets d'un domaine complet, d'après les règles de l'art et de la nature, pour servir aux grandes comme aux petites entreprises. In Conférences tenues par le Sieur Cointeraux, professeur d'architecture rurale, à la suite d'une récente découverte qu'il vient de faire d'une manière de bâtir si expéditive, si simple, que l'homme le plus borné, un sauvage même, au premier coup d’œil la saisit, en conçoit le procédé et en fait son profit. Paris, en l'atelier rue de la Tour n° 15. 1808. 108 p.

    p. 87-88
  • COINTERAUX, François. Dixième conférence. Novembre 1808. Concours aux prix décennaux. In Conférences et économies de Cointeraux. Ces douze conférences concernent le procédé des pierres factices, leur appareil, machines ; le béton pour les pièces d'eau, les toits incombustibles, et divers procédés nouveaux. Paris, chez l'auteur rue Saint-Honoré n°288. 1808. 288 p.

    p. 208-211 et 239
  • DELAVENNE, Magali et MILLE, Emmanuel. L’ensemble de logements et de commerces construit par François Cointeraux dans le faubourg lyonnais de Vaise en 1782 : manifeste et « fatale entreprise » (France, XVIIIe siècle). In Architecture et construction en terre crue : approches historiques, sociologiques et économiques. Actes des échanges transdisciplinaires sur la construction en terre crue, vol. 5. Montpellier, 23-24 cot. 2019. Montpellier : éd. de l'Espérau, 2022, p. 241-262.

  • HARDOUIN-FUGIER, Elisabeth, MICHEL, Philippe. L'œuvre de François Cointeraux à Lyon (1740-1786) ou le pisé à l'épreuve du temps. In Le Patrimoine européen construit en terre et sa réhabilitation, Colloque MELATT / ENTPE / Université Jean-Moulin Lyon III. Lyon, mars 1987. pp. 355-392.

  • GUILLAUD, Hubert. Les grandes figures du patrimoine régional Rhône-Alpes : François Cointeraux (1740-1830) pionnier de la construction moderne en pisé. 1997. En ligne : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01886193/document

  • BARIDON, Laurent. Le pisé de François Cointeraux (1740-1830) : la terre pour utopie. In Édifice et artifice. Histoires constructives. Actes du 1er congrès francophone d'histoire de la construction, Paris, 19-21 juin 2008. Paris : Picard, 2010. pp.101-108.

  • MATHIAN, Nathalie. François Cointeraux et les enduits à décors peints à Lyon et dans sa région. In Les Leçons de la Terre, actes du colloque de mai 2012. Paris : INHA / Éditions des Cendres, 2015. pp. 101-128

  • HOFMANN, Étienne (Dir.). 11-17 rue des Tanneurs 69009 Lyon. Rapport de fouille d’archéologie préventive. Lyon : Service archéologique. 2015. 293 p.

Documents figurés

  • [Plan des terrains loués au sieur Cointeraux par Rodolphe Quatrefages de la Roquette] / François Cointeraux (?) 1780. 1 plan : papier, encre, lavis. Plan annexé à la minute du bail à rente concédé le 13 juin 1780 (AD Rhône, 3 E 17423).

    AD Rhône : 3 E 17423
  • [Plan de division du rez-de-chaussée de la maison portant le n°82, entre Jean Baptiste Perret et Fleury, Pierre et Jean-Pierre David] / François Cointeraux 1795. 1 plan : papier, encre, lavis. Plan annexé à la minute de l'acte de vente du 19 fructidor an III (AD Rhône, 3 E 9052).

    AD Rhône : 3 E 9052

Annexes

  • Annexe 1 : récits et présentation du projet dans les écrits de François Cointeraux
  • Annexe 2 : Bail à rente de M. de la Roquette au sieur Cointereaux, du 13 juin 1780
  • Annexe 3 : Procès-verbal de dégradation à la requête des Srs Briessy et consorts locataires de la maison Cointerau contre les mariés Cointerau
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon
Delavenne Magali
Delavenne Magali

Conservatrice du patrimoine, chercheure au Service de l'Inventaire (2014- ).

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