L'aqueduc romain du Gier est daté du 2e siècle après J.-C., à la suite de la découverte en 1887 près de Chagnon d’une borne portant un édit de l’empereur Hadrien (117-135). C'est hors de Lyon que se trouve le lieu le plus évocateur du passé romain de la ville : au lieu-dit Le Plat de l'Air, sur le plateau de Chaponost, à quelques kilomètres à l'ouest du centre-ville, les 92 arches de l'aqueduc du Gier dominent sur une distance de 700 mètres.
Ce magnifique alignement n'est qu'un des nombreux ouvrages de cet aqueduc, l'un des quatre qui alimentaient Lyon, et qui depuis Saint-Chamond, près de Saint-Etienne, conduisait l'eau du Gier jusqu'au sommet de Fourvière, point haut de la ville de Lugdunum.
Entre Loire et Rhône, son parcours de 86 kilomètres est encore jalonné de vestiges : mur, arches, pont, siphons… qui témoignent du savoir-faire éprouvé des ingénieurs et des architectes romains. A Lugdunum, quatre grands aqueducs pouvaient déverser chaque jour dizaines de milliers de m3 d’eau : par leur longueur et leur complexité, unique dans le monde romain, ils attestent des moyens considérables mis en œuvre pour conduire l’eau jusqu’aux points les plus élevés de la ville. Les vestiges de l'aqueduc font l’objet de plusieurs protections au titre des monuments historiques : classements en 1875 (pont-siphon de Bonnand) le 20 mars 1912 (arches) et 1986 (Piles des Crêtes).
Guillaume Marie Delorme au milieu du XVIIIe siècle rédige une courte description de l’aqueduc romain du Gier et réalise de magnifiques relevés conservés aux AC Lyon depuis 2004.
Au début du XXe siècle, Camille Germain de Montauzan fait une thèse sur les aqueducs de Lyon : Les Aqueducs antiques de Lyon : étude comparée d'archéologie romaine, 1908.