• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Constructions Electriques de France (C.E.F) puis Société Industrielle Générale de Mécanique Appliquée (S.I.G.M.A.) actuellement Usin Lyon Parilly
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Vénissieux
  • Commune Vénissieux
  • Adresse 89 boulevard Irène Joliot Curie , boulevard Marcel Sembat
  • Cadastre 2020 AV 2

En novembre 1938, la Société Industrielle Générale de Moteurs d’Avions (S.I.G.M.A.) s’installe le long du Boulevard Joliot-Curie, sur un terrain de 22 hectares, dans le secteur de « La Borelle », à Vénissieux. Elle emménage dans les locaux désaffectés de la société des Constructions Electriques de France (C.E.F.), anciennement dénommée Constructions Electriques du Rhône, qui fabriquait des moteurs électriques et qui ferme ses portes en 1931.

La S.I.G.MA. est fondée en novembre 1938, par un groupe d’entreprises : l’Alsthom, la Société de Construction Mécanique, les Chantiers de Penhoët, la Thomas-Houston et Bréguet. Elle est spécialisée dans l’aéronautique fabrique sous licence anglaise des moteurs 14 cylindres, sans soupapes, « Hercules » de la Bristol Aeroplane  Compagny.

Dès juin 1940, elle se reconverti tout en conservant son savoir-faire mécanique de grande précision et son outillage de haute qualité, notamment apte aux fabrications de grande série. La société change de dénomination et devient la « Société Industrielle Générale de Mécanique Appliquée ». Sa production s’oriente vers la fabrication de pompes à viscose et d’embrayages de machines-outils, ainsi que la mise au point de groupes à générateurs à pistons libres et turbines à gaz, reprenant les travaux commencés en 1937 par l’Union d’Electricité sous l’impulsion d’Ernest Mercier, à Belfort dans l’usine de l’Alsthom.

« Les générateurs S.I.G.M.A. à pistons libres produisent du gaz chaud sous faible pression, lequel est envoyé dans une turbine à gaz dégageant la force motrice. Ils servent donc soit à alimenter en énergie électrique des centrales de moyenne puissance, soit à propulser des navires et des locomotives » explique Georges Menais.

Ses ateliers de Vénissieux sont approvisionnés en aciers laminés par les aciéries de Sarre et de Lorraine, ainsi que celles de la Loire, dans une moindre mesure.

Elle acquiert une célébrité internationale grâce à la mise au point de ces générateurs au rendement élevé, légers et faciles d’entretien grâce à l’interchangeabilité totale des pièces. Grâce à l’effort financier du principal actionnaire, la Lyonnaise des Eaux et de l’Eclairage, la production est assurée et les premières commandes sont passées par les services techniques de la Marine Nationale et l’E.D.F. Les brevets intéresseront de nombreux pays étrangers tels que l’Allemagne, le Japon, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas ou les Etats-Unis.

La société comporte deux autres départements de très grande série : le matériel d’injection pour moteurs Diesel, réalisé dans l’usine de Villeurbanne, et l’équipement de commandes mécaniques.

Dans les années 1940, la S.I.G.M.A. construit une cité d’habitation à l’est de sa parcelle, composée de « villas modernes » et met en place pour ses employés un groupe d’entraide qui vient en aide aux familles dans le besoin.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle collabore au programme allemand de constructions d’avions et fabrique, entre autres, des pièces détachées. 

Le 27 décembre 1943, des ouvriers résistants engagent des actions de sabotages contre la S.I.G.M.A. ; « une cinquantaine de jeunes gens effectuent une action de sabotage. Armés de mitraillettes, ils s’introduisent à 3h du matin dans l’usine vénissiane. Après avoir ligotés et désarmés les gardiens, ils font sauter quatre transformateurs, trois qui impactera la production de l’usine. » rappelle un article sur les « Faits de résistance à Vénissieux en 1943 », rédigé par Actu-Vénissieux.

Le 29 mars 1944, elle est visée par plusieurs bombardements aériens des alliés qui la mettent hors de service. Heureusement, aucune perte de vie humaine n’est à déplorer.

Trois mois plus tard, elle s’installe en location à Villeurbanne, dans les ateliers d’une ancienne usine de moulinage. Dès 1944 et jusqu’à 1948, elle reconstruit ses ateliers et retrouve une production importante, tant à Villeurbanne qu’à Vénissieux, malgré le contexte difficile de l’après-guerre.

Entre 1951 et 1958, de nombreuses réalisations et innovations sortent des ateliers, telles que la première centrale électrique, livrée à Reims en 1951, le premier générateur de gaz à pistons libres monté à bord d’un pétrolier le Bethsabée en 1952, le premier appareil propulsif de 6000 CV pour le Liberty William Paterson, navire affecté au trafic Etats-Unis-Europe en 1957 ou encore la fourniture de 49 vannes télécommandées pour l’Altaïr, « le plus moderne pétrolier du monde » à cette époque, lancé à Saint-Nazaire, en 1959. (Source : Menais Georges-Paul, Géographie industrielle de Lyon [tome 2], Bibliothèque des Guides Bleus, Hachette, 1960, p. 22 à 30).

Toutes ses réalisations sont consignées par étapes dans le Livre d’Or de la Société. (Voir la liste en Annexe)

La S.I.G.M.A. est intégrée au groupe Bosch en 1974 et jusqu’en 2014, date à laquelle l’usine est cédée à la société bretonne Sillia VL, spécialisée en panneaux photovoltaïques. Mais trois ans plus tard elle est déclarée en cessation de paiements.

En 2017, le groupe Bosch vend les 11 hectares de son foncier. Le 21 décembre de la même année, la Métropole de Lyon annonce son intention d’y développer un campus industriel tourné vers l’innovation qui doit être la « vitrine du savoir-faire industriel lyonnais ». Dénommé « Usin Lyon Parilly », il est officiellement créé le 1er janvier 2021 par la Société d’équipement du Rhône et de Lyon (SERL).

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • 1919, daté par source
    • 1938, daté par source

La Société Industrielle Générale de Moteurs d’Avions (S.I.G.M.A.), s’installe à Vénissieux, en novembre 1938, le long du Boulevard Joliot-Curie, dans le secteur de « La Borelle ». L'ensemble du site se compose de différents éléments de belle qualité architecturale datant de 1938 à 1948. Une architecture de collage qui met en scène un bâtiment en béton tout en longueur de trois étages qui s'appuie et cache les ateliers sheds placés sur l'arrière. en fond de site le bâtiment administratif à horloge situé au bout d'une longue allée à la manière d'une allée monumentale.

Le 29 mars 1944, elle est visée par plusieurs bombardements aériens des alliés qui détruisent entièrement ses ateliers. Elle est reconstruite et retrouve une production importante, tant à Villeurbanne qu’à Vénissieux dès 1948.

  • Toits
    tuile creuse mécanique
  • Étages
    3 étages carrés
  • Couvertures
    • shed ovoïde
  • Typologies
    architecture industrielle
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Précisions sur la protection

    Usine de très belle qualité architecturale, à mettre en BEP sur le PLU-H.

Usine de très belle qualité architecturale, à mettre en BEP sur le PLU-H.

Bibliographie

  • Videlier Philippe, Banlieue Sud : Vénissieux entre les deux guerres, thèse de doctorat, université Lyon 2, 1982.

  • Laferrère Michel, Lyon, Ville industrielle : essai d’une géographie urbaine des techniques et des entreprises, Presses Universitaires de France, 1960

  • Menais Georges-Paul, Géographie industrielle de Lyon [tome 2], Bibliothèque des Guides Bleus, Hachette, 1960

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
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