La Cité ouvrière André Lebon, située dans la rue éponyme, a été construite en 1936 par la compagnie de chemins de fer P.L.M. à proximité des emprises industrielles, de la gare. Elle est composée de sept immeubles collectifs, de type HBM (Habitat Bon Marché) organisés selon un plan de composition discontinu autour de la rue.
Les immeubles ont une cohérence dans le vocabulaire architectural et des éléments caractéristiques des constructions cheminotes de cette époque. Ils sont remarquables dans le paysage par leurs formes et leur organisation autour de l'espace public. Trois typologies de bâti sont identifiables :
Tout d’abord, les quatre bâtiments aux angles biseautés sont organisés autour d’un square commun. Ensuite, les deux immeubles quadrangulaires situés au sud, couverts d’une toiture à quatre pans, sont implantés perpendiculairement l’un par rapport à l’autre. Enfin, le bâtiment situé le long de la rue de la Verrerie, au nord, se démarque avec sa toiture à demi-croupe, ses baies en plein cintre jumelées avec un décor d’arc en brique au rez-de-chaussée, son absence de saillie type balcon, bandeau. Cette particularité s’explique par le fait que ce bâtiment abritait des bains-douches au rez-de-chaussée. Les fenêtres étroites en arc plein cintre correspondaient aux cabines de douches. Les façades des autres immeubles sont plus sobres et possèdent des balcons en ferronneries, implantés régulièrement à tous les niveaux. Elles présentent quelques éléments de modénatures : le rez-de-chaussée est marqué par un soubassement en saillie surmonté d’une frise briques et bandeau filant, l’entrée de l’immeuble présente un auvent en bois couvert de tuiles, les fenêtres sont encadrées par des chambranles, la corniche de toiture est en saillie et travaillée en sous-face avec une frise en briques. Les toitures sont couvertes de tuiles rouges. Les cages d’escaliers possèdent des fenêtres mais les immeubles sont dépourvus d’ascenseurs.
Une ancienne habitante nous indique qu’il régnait une très bonne ambiance dans le quartier. Au pied des immeubles, les enfants sortaient jouer et les adolescents discutaient tard le soir dans le square.
Cette cité ouvrière a une valeur mémorielle, urbaine, sociale et d'usage et constitue un patrimoine remarquable et à conserver. Aujourd’hui, les immeubles de la Cité André Lebon ont été rénovés et les abords ont été végétalisés.
Sources :
- Association Viniciacum et entretiens avec une ancienne habitante de la cité et membre de l'association.
- PLU-H de la Métropole Grand Lyon, Ville de Vénissieux, Règlement - C.3.2 Périmètres d'Intérêt Patrimonial.
Dessinateur-cartographe au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel d'Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2021