Cette bande de jardins ouvriers localisée derrière la digue est certainement installée sur l’ancien bras du Rhône, apportant ainsi une nouvelle fonction à ce bras du fleuve. Les jardins donnent une autre lecture du lieu : contre point de verdure dans un cadre très minéral à proximité de la centrale hydroélectrique de Cusset.
L'espace se compose de 90 jardins ouvriers dont une parcelle commune sur laquelle a lieu une fois par an, au printemps la fête des jardiniers. Sur cette parcelle s'organise aussi la distribution des plants qui sont commandés collectivement : environ la moitié des jardiniers commandent collectivement. Sont commandés aussi collectivement des engrais et des tuteurs et tout ce qui sert au jardinage au maraîchage. Les jardins ne sont pas gérés par une association de plein droit mais représente une section du comité d'entreprise des industries électriques et gazières du Rhône avec un fonctionnement d'association. Une convention de mise à disposition des terrains signés entre le comité d'entreprise et EDF stipule que l'on ne doit pas utiliser d'engrais chimique et rien qui puisse détériorer l'environnement.
Fonctionnement : chaque année est tenue une assemblée générale qui est liée un bureau, lequel bureau désigne un président, un trésorier et un secrétaire. Ce bureau organise des tâches collectives d'intérêt général une ou deux fois par an pour entretenir tout ce qui est en commun par exemple le grillage extérieur, le chemin carrossable, le matériel. Le président des jardins était un salarié des industries électriques et gazières dans le centre de distribution dans la région parisienne, il est venue dans le Rhône pour sa retraite depuis une dizaine d'année rejoindre des personnes de sa famille qui avaient un jardins ici.
Le comité d'entreprise EDF a d'autres jardins à la Mouche en plus grand nombre que ceux de la Rize. Ils sont dans un environnement différent à proximité de l'autoroute.
Le jardin de Patrick : "une petite parcelle où je cultive très prioritairement d'abord les tomates, beaucoup de tomates je fais une douzaine de tomates différentes. Les tomates alors moi je les mets plutôt au début du jardin de telle façon qu'elles se lèvent plein sud, on est plein sud, les pieds là ça pousse bien et bon an mal an, on peut avoir 100 -152 kilos de tomates, ça dépend évidemment du climat, ça dépend aussi de ce qu'on plante et de ce qu'on met : des plans classiques ou des plants greffés etc et si on met de l'engrais ou pas voilà puis sinon après comme tous les jardiniers ici évidemment on a des cardons puisqu'on est à Vaulx-en-Velin voilà. Sinon on met tous les légumes possibles inimaginables, moi je fais de l'ail, des oignons rouges, oignons blancs, oignons jaune et échalotes et puis tous type de légumes. Il y en a qui mettent des poireaux, y en a qui mettent des pommes de terre, il y en a qui mettent vous voyez bon des aubergines des courges toutes les sortes de courges, ont fait des butternuts, des potimarrons, des courges plus classiques, on met aussi des petits fruitiers des framboisiers des mûriers. Ah oui ! j'ai deux pommiers, en gros, on essaie qu'il n'y ait pas un centimètre carré qui soit perdu on fait au mieux, des fraisiers, on essaye de faire au mieux et puis alors on construit chacun des cabanes..."
Aujourd'hui, il faut bien souligner l’intérêt patrimonial de ces jardins, mais aussi les atouts vivriers, sociaux et environnementaux qui sont les leurs.
Photographe au service de l'Inventaire Auvergne-Rhône-Alpes