Dossier d’œuvre architecture IA69006381 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Immeuble de tanneur
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Jacobins
  • Commune Lyon 2e
  • Lieu-dit Jacobins
  • Adresse 14 rue de la Monnaie , 36 quai Saint-Antoine
  • Cadastre 1831 H 90-91  ; 1999 AE 125
  • Dénominations
    immeuble
  • Genre
    de tanneur
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, boutique

Le corps de bâtiment 14 rue de la Monnaie date probablement du milieu du XVIe siècle : les arcades du rez-de-chaussée dotées d'agrafes finement sculptées de motifs originaux en témoignent. Toutes trois sont constituées de volutes rentrantes pour la partie supérieure sommées d'une coquille et d'un balustre feuillagé pour la partie inférieure (bûchées pour les arcades de boutique) tandis que les côtés sont également feuillagés et ornés de fleurons ; celle de la boutique de gauche est ornée d'un personnage de face, légèrement tourné vers sa droite, au visage bûché (peut-être au XIXe siècle pour l'installation d'une devanture de boutique), semblant porter une coiffe, peut-être assis et tenant de la main gauche un objet posé sur sa cuisse gauche, l'avant-bras droit (disparu) tenait peut-être un outil ? Ce personnage est très probablement un lapin prenant la pose du tanneur ; l'agrafe de l'allée présente un cartouche en cuir découpé maintenu par un lien de cuir et doté d'une lunette à laquelle s'agrippe, précisément dans l'axe de l'agrafe, une main droite dont on voit l'extrémité de la chemise ; celle de l'arc de boutique de droite porte un écusson avec le monogramme BP, un écharnoir tenu par une main (dont on voit le poignet de chemise également) est placé verticalement entre les deux lettres. On peut donc affirmer que c'est le tanneur (qualifié également de bourgeois) Benoît Parié (ou Pariet) qui a fait construire l'édifice vers 1551 ; le motif de cartouche en cuir découpé maintenu par un lien de cuir, la posture du lapin, la lunette et le couteau à écharner sont des références au métier de tanneur. Par ailleurs, l'intersection des moulures des arcades de boutique avec celles de la porte de l'allée est très proche de celle visible dans l'ancienne cour de l'hôtel Horace-Cardon, situé à quelques pas de là, 68 rue Mercière, et construit en 1551 ; des similitudes concernent également certaines agrafes (partition symétrique du feuillage, dessus en coquille).

En 1651, Pierre Poullet (ou Poulet) et Louis Usson (ou Husson) "rebâtissent" le corps de bâtiment sur le quai Saint-Antoine. En 1665, le premier obtient l'autorisation de placer l'enseigne Au Billard royal rue de la Monnaie. En 1687, Anne Garbuzat, veuve de Gabriel de Glatigny, a la permission de blanchir les élévations sur rue de ses deux corps de bâtiment. En 1906, Jamot publie la notice suivante : "rez-de-chaussée à deux arcs entrelacés et porte au milieu ; clefs ornées, 3 étages et galetas, à 3 fenêtres par étage ; beau style Renaissance ; dépendance de la maison rue Mercière, 68."

  • Période(s)
    • Principale : milieu 16e siècle
    • Principale : 3e quart 17e siècle
    • Principale : 19e siècle
  • Dates
    • 1651, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)

L'escalier est en calcaire à gryphées* ; il s'appuie sur deux noyaux en calcaire à gryphées gris-clair layé (façonnés au taillant ou à la polka) sur les faces larges, et bouchardé* sur les faces étroites (présence peu courante de deux techniques de taille sur des faces différentes). Marches et paliers sont layés et bouchardés. Les marches sont dotées d'un nez et d'un réglet. Elles portent deux types de marques gravées : une croix dans un cercle et un « demi-cercle à deux jambes». On note un autre fait de façonnage inhabituel : les marches en calcaire à gryphées présentent des impacts de percussion punctiformes, non arrangés (points plus ou moins rapprochés mais restant isolés et ne s'organisant pas en alignements particuliers comme dans le cas de l'usage des marteaux à dents).

Les paliers reposent sur des voûtes en demi-berceau, leurs extrémités étant portées par des voûtes d'arêtes pour les premiers étages et par des lunettes aux étage supérieurs ; le sol est revêtu de dalles de calcaire à entroques* jaune compact (la provenance du Mont d’Or n’est pas assurée) et de pierre de ceinturage en calcaire à gryphées gris : la composition est sophistiquée, mais des décalages dans l’assemblage ont nécessité des joints de mortier.

Les garde-corps sont constitués de panneaux verticaux en fer forgé typiques du XVIIe siècle.

cf le glossaire dans le dossier IA69007823 Immeubles du secteur des Jacobins

  • Murs
    • enduit
  • Étages
    sous-sol, 4 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • voûte en demi-berceau
    • voûte en demi-berceau, à lunettes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
  • Typologies
    immeuble à deux corps de bâtiments parallèles reliés
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • sculpture
    • ferronnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

En 2007, la boutique rue de la Monnaie est occupée par le Jerick's Pub, celle du quai Saint-Antoine par le restaurant Tour d'Asie et par le bistrot de La Passerelle.

Documents d'archives

  • AC Lyon. 37 II. Fonds Joseph Pointet. XXe siècle

    AC Lyon : 37 II
    Feuille 38B, volume 15/1, p. 4092-4094

Bibliographie

  • JAMOT, C. Inventaire général du Vieux Lyon, maisons, sculptures, inscriptions, 2e éd. rev. et aug. Lyon : A. Rey, 1906. 134 p. : ill. ; 23 cm

    p. 111

Documents audio

  • ROUSSELLE, Bruno. SAVAY-GUERRAZ, Hugues. TRITENNE, Dominique. Étude géo-patrimoniale du secteur des Jacobins. 2017 - 2018

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
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