Le corps de bâtiment 14 rue de la Monnaie date probablement du milieu du XVIe siècle : les arcades du rez-de-chaussée dotées d'agrafes finement sculptées de motifs originaux en témoignent. Toutes trois sont constituées de volutes rentrantes pour la partie supérieure sommées d'une coquille et d'un balustre feuillagé pour la partie inférieure (bûchées pour les arcades de boutique) tandis que les côtés sont également feuillagés et ornés de fleurons ; celle de la boutique de gauche est ornée d'un personnage de face, légèrement tourné vers sa droite, au visage bûché (peut-être au XIXe siècle pour l'installation d'une devanture de boutique), semblant porter une coiffe, peut-être assis et tenant de la main gauche un objet posé sur sa cuisse gauche, l'avant-bras droit (disparu) tenait peut-être un outil ? Ce personnage est très probablement un lapin prenant la pose du tanneur ; l'agrafe de l'allée présente un cartouche en cuir découpé maintenu par un lien de cuir et doté d'une lunette à laquelle s'agrippe, précisément dans l'axe de l'agrafe, une main droite dont on voit l'extrémité de la chemise ; celle de l'arc de boutique de droite porte un écusson avec le monogramme BP, un écharnoir tenu par une main (dont on voit le poignet de chemise également) est placé verticalement entre les deux lettres. On peut donc affirmer que c'est le tanneur (qualifié également de bourgeois) Benoît Parié (ou Pariet) qui a fait construire l'édifice vers 1551 ; le motif de cartouche en cuir découpé maintenu par un lien de cuir, la posture du lapin, la lunette et le couteau à écharner sont des références au métier de tanneur. Par ailleurs, l'intersection des moulures des arcades de boutique avec celles de la porte de l'allée est très proche de celle visible dans l'ancienne cour de l'hôtel Horace-Cardon, situé à quelques pas de là, 68 rue Mercière, et construit en 1551 ; des similitudes concernent également certaines agrafes (partition symétrique du feuillage, dessus en coquille).
En 1651, Pierre Poullet (ou Poulet) et Louis Usson (ou Husson) "rebâtissent" le corps de bâtiment sur le quai Saint-Antoine. En 1665, le premier obtient l'autorisation de placer l'enseigne Au Billard royal rue de la Monnaie. En 1687, Anne Garbuzat, veuve de Gabriel de Glatigny, a la permission de blanchir les élévations sur rue de ses deux corps de bâtiment. En 1906, Jamot publie la notice suivante : "rez-de-chaussée à deux arcs entrelacés et porte au milieu ; clefs ornées, 3 étages et galetas, à 3 fenêtres par étage ; beau style Renaissance ; dépendance de la maison rue Mercière, 68."
Benoît Parié ou Pariet, qualifié de tanneur en 1560, de bourgeois en 1582.