Le cours Saint-André est établi à l'initiative du brasseur André Combalot, lotisseur du quartier, en 1826. Par traité amiable en date du 5 août 1826, André Combalot cède gratuitement à la ville les terrains nécessaires à l'établissement de cette voie entre la place des Repentirs (Gabriel-Péri) et la rue des Trois-Pierres (Salomon-Reinach). Il assure également la démolition des bâtiments existants sur le tracé (dont une partie de son propre jardin et de sa brasserie), le remblai de la voie et la plantation des arbres. Le tracé est conforme au plan général d'alignement d'Antoine Scève, et attesté par un extrait de ce plan signé Scève et daté du 30 juillet 1826. Perpendiculaire à l'axe du pont de la Guillotière transformé en avenue, parallèle à l'axe du Rhône, ce cours ou promenade planté d'arbres conçu comme un prolongement du cours Bourbon (cours de la Liberté) forme l'épine dorsale du lotissement orthogonal du quartier Combalot. Sa largeur fixée dès l'origine à 20 mètres en fait l'un des plus larges axes de circulation de la ville de la Guillotière. En 1842, la ville lui attribue le nom de "Cours Saint-André" en hommage à son initiateur André Combalot (AC Lyon, 4 WP 75/2). Le cours est remblayé et ouvert en 1844.
Dans la cadre du second plan d'alignement de la Guillotière, à la fin des années 1840, le tracé du cours Saint-André est prolongé au sud jusqu'à la chaussée des ponts (avenue Berthelot) : section traversant le domaine Paradis, 1852 ; traversée de la Vitriolerie, 1854, expropriation Jacquit 1855 (AC Lyon, 321 WP 179/1). Cette nouvelle voie de communication est construite "dans l'eau", sur les lônes du Rhône, et également conçue comme une digue destinée à garantir le sud de la Guillotière des inondations. La commune envisage de la prolonger encore jusqu'au fort de la Vitriolerie : un compromis est recherché avec les ingénieurs du Génie militaire en 1853, mais pour finir le projet est retardé pour l'examen de l'emplacement de la gare de chemin de fer de la Mouche, dont les voies coupent le tracé. Le cours Saint-André prend alors le nom de rue de Marseille, en raison de son débouché vers la gare Paris-Lyon-Marseille (le 6 juillet 1854 d'après Vanario).
Le plan de prolongement et d'élargissement dressé par le voyer Christophe Crépet vers 1854 montre que le cours était peu bâti à cette date ; de plus plusieurs constructions érigées côté est ont du être reconstruites en reculement, l'élargissement étant réalisé de ce côté dans la deuxième moitié du 19e siècle (AC Lyon, 321 WP 142/3). Les immeubles n° 21 à 25 ont été construits dans les années 1880, sur des terrains provenant des propriétés de la Cristallerie lyonnaise. En 2001, la moitié de la chaussée est affectée aux voies de tramway de la ligne T1.
Conservatrice du patrimoine, chercheure au Service de l'Inventaire (2014- ).