Dès 1901, par un vote en conseil municipal à la date du 7 mai, la place située au nord de l'université est baptisée du nom de Louis-Léopold Ollier (1830-1900). Le monument en l'honneur de ce chirurgien est érigé en 1904 par souscription internationale : le médecin Louis Lortet est à la tête du comité de patronage, qui ne comprend pas moins de 81 membres (Luis, p. 23). Le succès de la souscription (52 000 francs sont réunis) permet l'érection d'un monument coûteux (45 000 francs, cf. Luis, p. 41 et 42) par rapport à la plupart des réalisations de ce type et de faciliter la fonte d'un second exemplaire (1905), toujours en place aux Vans (Ardèche), la commune natale du médecin. Parmi les souscripteurs figurent des chirurgiens allemands et lors de l'inauguration, un discours est prononcé au nom de la société allemande de chirurgie de Berlin. A cette occasion, le recteur de l'académie de Lyon, Compayré, souligne que la statue a été placée à quelques centaines de mètres de celles de Jussieu et de Claude Bernard. Cette commémoration est complétée par la pose d'une plaque sur la maison natale d'Ollier aux Vans, ainsi que sur l'immeuble qu'il habita de 1879 à sa mort, au 3 quai de la Charité (actuel quai Gailleton), à Lyon. Ce monument était dû à au sculpteur, ami d'Ollier, Alfred Boucher, auteur également du monument Burdeau, et à l'architecte Louis Rogniat. Boucher avait déjà réalisé en 1900 un portrait d'Ollier (Luis, p. 39), qui possédait un marbre de l'artiste : "Nu de face devant un paysage marin" (musée de Nogent-sur-Seine). Le plâtre original du monument (1902) est également conservé au musée Alfred Boucher-Paul Dubois de Nogent-sur-Seine. Le piédestal a été exécuté par le marbrier Léon Guinet, la sculpture ornementale du socle par M. Guy, ornemaniste à Lyon ; la statue et la ceinture de bronze entourant le monument ont été fondues par Jaboeuf et Rouart à Paris (AC Lyon, 3 C 130). Pour le protéger du vandalisme, le monument a été ceint d'une grille en 1907. La statue a été fondue durant l'Occupation, en 1942. En novembre 1986, les descendants de la famille Ollier mettent à disposition de la Ville un buste de marbre qui est placé sur un piédestal sur la place, inauguré le 21 mars 1987 (AC Lyon, 772 WP 014-23), puis volé en 1990 (G. Corneloup, p. 922).