Dans le premier quart du XVIIIe siècle, la famille George possède déjà, au lieu-dit Boncelin, une demeure, ou plutôt une grosse ferme avec maison, grange et cour, implantée à l'est d'un vaste domaine parcouru, au sud, par une dérivation du ruisseau des Garins en forme de trapèze. Suite au mariage d'Ursule George vers 1750, la propriété rejoint le patrimoine du procureur du Sénat de Savoie Pierre François, également propriétaire de la villa Chevalley.
En 1861, la maison qui compte 15 ouvertures et 1 porte de type cochère est encore relativement modeste. C'est au cours des deux décennies suivantes que la construction prend des allures de demeure aristocratique avec notamment l'ajout, à l'est, de deux tours carrées reliées par un balcon loggia. Les matrices cadastrales mentionnent 31 ouvertures pour 1879.
En 1911, Jeanne Mainfret, épouse Ward-Eher-Broch, demeurant à Nice, rachète la propriété et fait élever une tour ronde isolée ou pigeonnier qui subsiste aujourd'hui. En 1921, les travaux que fait réaliser sa fille portent le nombre d'ouvertures à 47, auxquelles il faut ajouter 2 portes de type cochère. Lors de cette campagne de travaux, le logis central est flanqué d'une tour ronde légèrement en retrait de l'angle sud-ouest. L'ancienne remise accolée à l'ouest est en outre vraisemblablement transformée en habitation à ce moment là.
En 1991, le "château" et ses 5,5 ha sont achetés par la Ville dans le cadre de la création d'un lotissement communal destiné à accueillir des activités à vocation économique, tertiaire, industrielle ou commerciale (zone d'aménagement économique des Combaruches). En 1995, alors qu'une bonne partie des terrains a été utilisée pour l'aménagement de la zone et de ses accès, la municipalité décide de mettre en vente le château et ses 2,4 ha de terrain attenant restant. Situé, en matière d'urbanisme, dans un secteur affecté à des activités économiques (taux d'imposition de 20% au lieu de 10% pour de l'habitation) et présentant un état de délabrement intérieur avancé, le château trouve difficilement acquéreur. La nécessité de le démolir pour des raisons de sécurité est entérinée par délibération du conseil municipal, le 31 août 1997. A la demande du maire la tourelle indépendante est épargnée. Après la démolition du bâtiment au cours du mois suivant, le terrain est cédé à la Manufacture de haute maroquinerie.