En 1893, Charles Olivier, comptable à l'hôtel de l'Europe, achète un grand terrain non bâti pour y faire construire l'année suivante une villa. Celle-ci est vraisemblablement destinée dès l'origine à la location puisqu'elle figure au catalogue de l'agence Mermoz au moins à partir de 1898. A proximité immédiate de la maison qui compte alors 12 ouvertures, il fait également construire un bâtiment à usage d'atelier et de buanderie. En 1896, ces communs sont agrandis et comportent désormais un logement pour le jardinier chargé de l'entretien de la propriété.
L'ensemble est racheté en 1926 par un éditeur parisien, René Corpel, qui, sans doute peu de temps après l'acquisition, fait réaliser des travaux qui donnent à la maison sa physionomie actuelle. C'est ainsi, vraisemblablement dans les années 1930, qu'une véranda en béton armé est implantée devant l'élévation occidentale et qu'une tour demi-hors-œuvre abritant l'entrée est placée à l'avant de la travée centrale de la façade est.
Au début des années 1960, la vaste propriété sur laquelle est établie la villa, plantée en grande partie de vignes, n'a pas encore été morcelée et s'étend, au nord, jusqu'à l'école de Saint-Simond. La partie nord, fait l'objet à partir de 1964, d'un projet d'opération immobilière d'une société parisienne prévoyant la construction de 8 immeubles, soit 80 logements sur près de 12000 m2. Or sur le plan d'urbanisme directeur de la Ville approuvé par arrêté préfectoral du 16 janvier 1961, cette propriété est frappée d'une servitude de réserve de services publics. Une acquisition avait, en-effet, été envisagée pour la construction d'un internat en annexe aux lycées de la ville. Si le projet d'internat est abandonné en 1965, la servitude se justifie, alors, encore pour une éventuelle extension de l'école de Saint-Simond. Aussi le permis de construire accordé en 1965 pour l'opération immobilière a-t-il fait l'objet de négociations de la part de la Ville afin de lever la servitude de réserve de services publics. Après une prorogation du permis en 1967 et le dépôt d'une nouvelle demande en 1968, le projet porté par la SCI "La Sapinière" est resté sans suite après 1971. La propriété est divisée en quatre parcelles après 1972, sur lesquelles sont construites des maisons individuelles, tandis que la villa La Sapinière conserve un terrain contigu réduit à l'angle sud-est de l'ancienne propriété.