Cet immeuble provient du rassemblement, à la fin du XIXe siècle, de deux anciennes constructions mitoyennes bâties peu après 1850. Selon Louis Marilliet aux alentours de 1850, il n'y aurait à cet emplacement qu'un terrain vague. Mais, en 1857, la présence de deux propriétés bâtis est attestée, l'une appartenant à Pierre Guichard, charpentier et l'autre à Jean Guichard, confiseur. En 1861, la maison de Pierre Guichard, menuisier et loueur en garni (D 736) compte 17 ouvertures et celle de Jean Guichard, débitant de liqueurs et loueur en garni (D 735), 18 ouvertures. La fonction d'hébergement éclipse les autres activités économiques dès le début des années 1870, ainsi l'un des propriétaires (D 736 : 16 ouvertures) est désormais maître d'hôtel et l'autre (D 735 : 21 ouvertures) n'est plus que loueur en garni. Les premières enseignes connus sont, pour le premier établissement (D 736), "Hôtel meublé Guichard-Garin" en 1884 et, pour le second (D 735), "Hôtel-Pension Guichard" en 1891.
En 1891, l'établissement Guichard-Garin, puis Guerrier-Garin (D 736) est agrandi et compte dès-lors 19 ouvertures, alors que, la même année, un premier bâtiment annexe de 15 ouvertures (D 729) est construit dans le parc, à l'arrière, par l'autre exploitant Auguste Guichard, fils de Jean.
En 1893, l'ensemble est réuni en un seul et même établissement par Jean-Claude Guerrier, époux Garin, sous l'appellation Hôtel de Russie et des Colonies.
En 1962, la suppression de la charpente d'origine pour créer un 3e étage et l'installation de balcons filants change radicalement l'aspect de la façade, dénaturant profondément l'esthétique ancienne héritée du XIXe siècle. Cette campagne de travaux a été réalisée par J. Massonnat, entrepreneur d'après les plans dressés par l'architecte Jean Delafontaine. L'établissement, qui porte le nom d'Hôtel Sporting depuis la fin des années 1930, est classé, dans les années 1980, dans la catégorie 1 étoile et dispose d'une trentaine de chambres, d'un restaurant et d'un grand parc.
En 1998, le propriétaire de l'hôtel obtient un permis de construire pour changer de destination une partie de l'établissement en quatre logements. Les 2e et 3e étages sont ainsi réaffectés en logements, le rez-de-chaussée abrite toujours un bar-restaurant et une dizaine de chambres d'hôtel sont conservés au 1er étage. La même année, la partie nord-est (rue Cabias) du grand parc qui s'étend à l'arrière est cédée à une société de promotion immobilière. A cet emplacement, une habitation en rez-de-chaussée construit vers 1897 par le propriétaire de l'hôtel de Russie est alors démolie pour laisser place à la construction d'un immeuble de 12 logements.
En 2001, l'hôtel-bar-restaurant Le Sporting cesse définitivement son activité. Le fond de commerce (sous-sol, rez-de-chaussée, 1er étage) est cédé à une parfumerie. Lors de l'aménagement de la boutique, conduit par le bureau d'études d'architecture intérieur Halba et Jolivot de Lyon, la marquise, installée en 1893, est restaurée dans son état d'origine.
Architecte basé à Aix-les-Bains. Il fait parti de l'Atelier d'Architecture et d'Urbanisme d'Aix-les-Bains (AAUA) piloté par l'architecte Jean-Louis Chanéac.
Il exerce jusqu'en 1985.