En 1927, Francis Perquin et son épouse achètent par l’intermédiaire de l’agence Caola et Jarrier un terrain non bâti situé en face de l’entrée du golf, au lieu-dit « Sur Burnet ». M. Perquin, né à Albertville en 1886, exploite alors un restaurant à Paris, 42 rue Sainte-Anne (Paris 2e), non loin du Palais-Royal et du Louvre. Désirant s’installer à Aix-les-Bains, ils projettent de faire construire sur leur terrain une maison d’habitation à rez-de-chaussée surélevé sur sous-sol à demi-enterré, d’après les plans établis par un membre de leur famille, M. Menjoz. Ce dernier, ingénieur ECP (École centrale Paris), originaire également d’Albertville, se serait inspiré de plans publiés dans la revue Ma Petite Maison (Revue mensuelle de l’habitation) pour les concevoir ; c’est également lui qui oriente le couple Perquin vers le bureau parisien de l’entreprise Léon Grosse pour concrétiser leur projet. Malgré plusieurs propositions du bureau d’études de l’entreprise, dont une variante avec un premier étage notamment, les commanditaires n’ont pas souhaité apporter de changement au projet initial. La maison, vraisemblablement achevée en 1929, prend le nom de « Villa Mon Saphir ».
Au nord de son habitation, de l’autre côté de la rue (actuel chemin des Burnet), M. Perquin entreprend, en 1930, la construction d’un hôtel-restaurant exploité, dès 1931, sous l’appellation Hôtel du Grand Golf d’Aix-les-Bains. L’établissement est mentionné dans les « listes des étrangers » publiées par la Revue Mondaine d’Aix-les-Bains (AC Aix-les-Bains. PER 15) durant la saison 1931. Le propriétaire y apparaît avec le titre d’« Ex-chef de cuisine d’une maison princière anglaise ». Cette mention figurait déjà sur les cartes de visite de son restaurant parisien (AP Entreprise Léon Grosse. Dossier n° 27-92). Devenu une clinique avant 1945, l’hôtel de M. Perquin est racheté aux débuts des années 1950 par le Comité juif d’action sociale et de reconstruction (COJASOR).
Implantés dans l’angle sud-est du jardin, deux petits bâtiments annexes, l’un à usage de garage, l’autre de chambres, sont construits dans la seconde moitié du XXe siècle. Ils sont démolis en 2003 dans le cadre d’un projet d’extension de la villa. Sensible à l'intérêt architectural de la maison existante, l’architecte-urbaniste consultant Michel Tassan-Caser (missionné par le Syndicat intercommunal, puis Communauté de commues du lac du Bourget) fait évoluer le projet vers une extension indépendante afin de moins la dénaturer. L’architecte aixois Pierre Rault conçoit, pour répondre aux besoins du maître d’ouvrage, une construction en ossature bois établie sur un premier niveau de garage en maçonnerie. Achevée en 2006, l’extension n’est reliée à la villa que par un passage couvert et un escalier extérieur.
Entreprise de maçonnerie créée par Léon Grosse en 1881, en Savoie. En 1901, acquiert le procédé de construction en béton armé Hennebique et s'oriente vers des activités de travaux publics.