L'ouverture du tunnel de Fréjus en 1871 provoqua dans la vie économique de Modane de profonds bouleversements. La liaison ferroviaire avec le Piémont permit la création, entre autres activités, d'un établissement pour décortiquer le riz. Une première rizerie est édifiée en 1908 par l'industriel italien Francesco Cattaneo à Modane. Il fera construire une seconde Rizerie dite des Alpes en 1928 qui assura, jusqu'en 1939, le traitement (usinage) d'un riz exclusivement importé du Piémont (Vercelli et Novarra). Le riz importé était un riz cargot c'est-à-dire dépouillé de ses balles mais encore revêtu de son. Blanchi, débarrassé de ses brisures il était livré sous le nom de Riz-Piémont-fleur. Aujourd'hui la rizerie est propriété de la commune de Modane. En 1910, est créée une troisième rizerie par les frères Pellas dite les Rizeries de la méditerranée dont le siège était à Marseille. En 1927-28, cette rizerie fusionna avec les Rizeries Françaises du Havre, s'appelant alors Compagnie Franco-coloniale des Riz, plus tard absorbée par la Compagnie Franco-Indochinoise ayant son siège à Paris excluant les Frères Pellas qui iront construire une quatrième rizerie dans la commune voisine de Fourneaux (démolie aujourd'hui).
La culture du riz en Camargue arrêta les importations depuis le Piémont et la rizerie des Alpes cessa son activité à Modane en 1946. En 1996, un projet de réutilisation du bâtiment est décidé. Le bâtiment sera réutilisé en centre culturel pour la ville de Modane. Une exposition des activités artisanales de l'ensemble de la vallée pourra être présentée. De même une représentativité du Parc de la Vanoise pourrait compléter l'activité de ce centre. L'édifice, reconverti en marché couvert puis en salle de gymnastique, abrite depuis le 6 octobre 2005 le centre d´exposition du chantier de la liaison ferroviaire Lyon-Turin. La réhabilitation de la rizerie est menée pour l'intérieur par les architectes Xavier Chambre et Daniel Vibert (architectes à Chambéry), pour les extérieurs par l'architecte du patrimoine Perron Dominique, l'entreprise choisie est Sovedys, La Ravoire, le chef de projet Nicolas Baron.
(Une recherche sur les trois autres rizeries est en cours).
Photographe au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, site de Lyon