Deux moulins appartenant au Commandeur des Échelles Dessale apparaissent sur la mappe sarde de 1728 (parcelle n°788 et 792).
Le 27 juin 1812, Jean Dumaz acquiert le site du meunier Claude Guillet (acte notaire Michellat). Le 6 octobre 1837, le site est légué par Jean Dumaz à son fils Jean Louis Dumaz. Celui-ci le cède le 28 février 1865 à Ambroise Veyre Jeune (négociant à Saint-Bueil, Isère) contre la somme de 10 000 francs. A cette date, le site comporte un moulin à trois paires de meules, un battoir, un pressoir à huile et une fabrique de canne de parapluie (parcelles n° 700, 777, 788, 789, 790, 791, 792, 800, 835 de la mappe sarde). Le 22 août 1865, Ambroise Veyre demande l’autorisation de réparer le barrage de prise d’eau. Cette demande déclenche une procédure de réglementation des moulins qui n’ont jamais été autorisés. Une visite des lieux se déroule le 20 septembre 1866. L’autorisation de maintenir en activité la fabrique de canne de parapluie et les moulins est accordée par arrêté préfectoral du 6 juillet 1867.
Par une lettre datée du 13 juin 1870, Ambroise Veyre informe le préfet de son intention de convertir ses moulins « en une grande usine pour le tissage de la soie ». En 1880, l’usine est exploitée par Tournier frères (successeurs de M.Jay). En 1883, le site est exploité par Colliat et Compagnie. En 1889, l’usine apparaît sur des plans au nom de Colliat et Peillard. L’usine (section unique, feuille 10, parcelle 1073) est visible sur le premier cadastre français de 1907. A cette date, elle appartient à Aimé Gallet, industriel. Le site dispose d'un étang qui permet de stocker l'eau (parcelle n° 1086).
Un procès-verbal de contravention du 17 février 1908 nous apprend qu’Aymé Gallet son épouse Clémence Tournier ont fait détruire le canal alimentant le lavoir communal car il nuisait au soutènement qu’il avait construit le long de la river droite du Guiers-vif à proximité du canal de fuite de leur usine. Le 11 avril 1908, Aymé Gallet est autorisé à construire un nouveau canal de fuite en amont et parallèlement à celui qui existait.
A priori, la fabrique de soie ferme en 1910. En 1912, une corderie est aménagée sur le site. La corderie est un site de production de la Société Pâtes-Papier-Textiloses à sa création. Cette société possédait aussi la papeterie d'Entre-Deux-Guiers, installée sur la rivière le Guiers-Mort, deux usines à Voiron (Menon et Paviot) et une à Chambéry. Elle produisait des ficelles de petits diamètres à partir de chanvre ou de papier provenant de la papeterie d'Entre-Deux-Guiers. Le site est géré jusqu'en 2010 par la société Matussière et Forest, département Textilose. Les dernières productions étaient à destination de la confiserie, de l'automobile et pour la fabrication de sac. Le site a cessé son activité. Acquis par la commune, il fait désormais l’objet d’un projet de réaménagement en base de loisirs. Plusieurs bâtiments ont été détruits.