En 1878, Louis Millioz (ou Milloz) demande l'autorisation de construire une scierie alimentée par les eaux de la Monderesse (AD Savoie, 81S 67). Dix ans plus tard, en 1888, la construction d'une nouvelle scierie lui est accordée par arrêté préfectoral à Louis Milloz ; elle est construite sur le site d'une ancienne masure, à la jonction de la Monderesse et du ruisseau des Eaux noires, qui aurait été un ancien moulin à farine (oral) et qui correspond au n°7, déjà qualifié de "masure" et appartenant à François Dagand, de la mappe sarde (vers 1732). Lors de l'établissement du plan du 1er cadastre français, en 1906, ces deux bâtiments sont toujours propriété de Louis Milloz. Le premier a été agrandi : à la scierie (1906 B6 601) a été adjointe une maison (1906 B6 600) ; le second, la scierie 1906 B6 579, avec son canal (n°578) et sa zone de chantier (n°580), correspond à l'édifice étudié.

Dès les années 1900, la scierie a des difficultés d'approvisionnement en eau liées aux captages réalisés par la Compagnie des Eaux d’Aix-les-Bains pour alimenter la ville en eau potable. En effet, si "au début le travail ne cessait que quand la saison battait son plein à Aix" (AC, délibérations du conseil municipal, 28 novembre 1897 et 15 février 1907), le manque d'eau a ensuite contraint les moulins et scieries alimentés par la Monderesse à trouver d'autres sources d'énergie : un moteur diesel est ainsi installé à la scierie Milloz pour assurer le fonctionnement de la scie. Après l'électrification de la commune, dans les années 1930, il est remplacé par un moteur électrique, et une scie circulaire vient suppléer la scie battante dans les années 1940. La roue à aubes verticale, en bois, a disparu dans les années 1960 (oral). La grue provient de la gare de Rumilly (oral).

Cette scierie est exploitée par la même famille jusque dans les années 1970 et fonctionne occasionnellement depuis. L'autre scierie a disparu dès le début du 20e siècle et a été transformée en habitation.