Dossier d’œuvre architecture IA73002886 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, Patrimoine hydraulique des Pays de Savoie
Moulins à farine, battoir à chanvre, foulon, scierie et pressoir à huile du Pont de Lescheraines actuellement logement
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Assemblée des Pays de Savoie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Savoie - Châtelard (Le)
  • Hydrographies Chéran ; bassin-versant du Chéran
  • Commune Lescheraines
  • Lieu-dit Vers le pont Le Pont
  • Cadastre 2009 B 39 (moulin)  ; 2009 A 690, 1530 (scierie)

Un moulin appartenant au marquis de Lescheraines apparaît sur la mappe sarde de 1732 en rive droite du Chéran, à proximité du pont de Lescheraines (parcelle 1790).

Par acte passé chez maître Berger le 19 mai 1748, Jacques de Lescheraines (fils de feu François René) alberge à Jean Durochex dit Portier l'exploitation du moulin. Un état des lieux du site est fait à cette occasion (FR.AD073, 6E7187). Le même jour, le marquis alberge aussi le moulin de Ranfian (commune du Châtelard, IA73003952). Par contrat 7 janvier et du 14 décembre 1791, les petits fils de Jean Durochex, Alexis et François, cèdent le bénéfice de l'albergement du moulin de Lescheraines à Claude Charles Neyret, maitre de chirurgie, fils d'émigré et originaire de Faverges (FR.AD073, 6E 7327). Un acte d'état des bâtiments est réalisé le 20 juillet 1891 (FR.AD073, 6E 7327).

Le 13 Messidor de l'An X (2 juillet 1802), le préfet du Mont Blanc accorde à Jean Claude Neyret l'autorisation de construire une scierie sur sa propriété (FR.AD073, 1FS2445).

Le site est visible sur un plan de 1827 qui montre que la prise d'eau a été déplacée plus en amont (FR.AD073, 1FS3648).

Le 20 octobre 1842, Jean Claude Neyret, docteur en chirurgie (fils de Jean Claude), demande le maintien en activité de ses artifices. Un rapport de 1843 décrit les artifices de Jean Claude Neyret qui se composent de deux ensembles. Le premier ensemble situé en amont du pont de Lescheraines comporte un moulin à farine à deux paires de meules, un foulon, un battoir à chanvre et un pressoir à huile animés par six roues (4 roues à augets et 2 turbets). Le second ensemble situé en aval du pont se compose d'un moulin à farine à trois paires de meules, d'un battoir à chanvre et d'une scie animés par cinq roues (3 roues à augets et 2 turbets). Sur ces onze roues, cinq appartenaient déjà au marquis de Lescheraines, celle de la scierie a été autorisée par le préfet le 13 Messidor de l'An X (2 juillet 1802) et cinq ont été installées postérieurement (FR.AD073, 1FS2445).

Le 12 novembre 1861, le propriétaire du site, Constant (Félix) Neyret, géomètre à Annecy, demande le maintien en activité des artifices. Ceux-ci comportent : 2 moulins à farine, 2 battoirs à chanvre, un pressoir à huile et une scierie qui daterait du XVIIIe siècle. L'un des moulins n'est plus en activité. A priori, ce moulin était à l'origine une forge. Le maintien des artifices de Constant Neyret est autorisé par arrêté préfectoral du 22 avril 1865. Le procès verbal de récolement du 24 octobre 1869 nous apprend qu'un certain nombre de mesures prescrites par le règlement d'eau n'ont pas été respectées. A cette occasion, Constant Neyret est représenté par Pierre Matrod (usinier).

Le site apparaît sur le premier cadastre français de 1878 (section A, feuille 7, moulin : parcelle 808, battoir : parcelle 809 et parcelle 819, pressoir : parcelle 810, scierie : parcelle 820). Il appartient à Humbert Neyret, le fils de Constant Neyret.

Le site est mentionné dans le recensement des moulins de 1917 sous le nom de "Moulin Matrod". A priori, le moulin cesse de fonctionner dans les années 1920. Toutefois, il est mentionné dans le recensement de 1923 au nom des frères Petit-Barat. Le document précise qu'il est en indivision et qu'il ne fonctionne pas en raison de "difficulté de famille". Contrairement au moulin, la scierie est toujours en activité jusqu'au début des années 1980. Actuellement, elle est toujours visible. L'un des moulins est occupé par un logement, l'autre est en cours de rénovation. Les battoirs et le pressoir n'existent plus.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 18e siècle , daté par source
    • Principale : 2e quart 19e siècle , daté par source
    • Principale : 3e quart 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1732, daté par source
    • 1827, porte la date
    • 1861, daté par source

Les artifices sont situés en rive droite du Chéran. Sur le premier cadastre français de 1878, ils sont alimentés par le "Canal des moulins" qui dessert successivement un premier moulin (équipé de trois roues verticales par dessus et de trois paires de meules), un battoir à chanvre et un pressoir à huile. La dérivation passe ensuite sous la route pour aller alimenter une scierie (équipée d'une roue verticale de coté) et un second battoir. Un autre moulin, équipé de trois paires de meules, existe mais il n'est plus en activité dans les années 1860. Un rapport du 30 décembre 1864 nous informe que la prise d'eau était située à environ 550 mètres du pont de Lescheraines. Elle était composée d'un barrage formé de pieux reliés par des madriers transversaux. Le canal des moulins et la prise d'eau ne sont plus visible. La scierie est toujours en place mais elle ne fonctionne plus. Elle présente un plan rectangulaire sur un niveau. Elle est construite en béton et en essentage de planche et couverte d'un toit à longs pans en tôle ondulée. Une partie du matériel est toujours en place. Les bâtiments des deux moulins sont toujours en visibles. Le moulin amont est actuellement en cours de restauration. Il présente un plan rectangulaire sur deux niveaux : un rez-de-chaussée et un étage. Il est construit en pierre mais des parpaings et du béton ont été utilisés pour la restauration du bâtiment. Il est couvert d'un toit à longs pans en ardoise. Le moulin aval est actuellement occupé par un logement. Il présente un plan rectangulaire sur deux niveaux : un rez-de-chaussée et un étage. Il est construit en pierre et en essentage de planche avec des parties en parpaing. Il est couvert d'un toit à longs pans en ardoise. La date 1832 est lisible sur le linteau de la porte. Le battoir et le pressoir ne sont plus en place. Quelques pierres dans le sol témoignent de leur emplacement.

  • Murs
    • pierre
    • bois
    • ciment parpaing de béton
  • Toits
    ardoise, tôle ondulée
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Énergies
    • énergie hydraulique
  • État de conservation
    remanié, bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Sites de protection
    parc naturel régional

Le site se trouve dans le PNR des Bauges.

Documents d'archives

  • FR.AD073, C3139, Cadastre de 1728, Lescheraines, 228, Vue 2, 1732.

    AD Savoie : C3139
  • FR.AD073, 6E7187, Minutes notariales, Dépôt de la Mairie du Châtelard, 1990, Archives notariales de maître Berger Guy, notaire à École, 1748-1749.

    AD Savoie : 6E7187
  • FR.AD073, 6E 7327, Minutes notariales, Archives notariales de maître CARRIER Jean-François, notaire à CHATELARD (LE), Dépôt de la Mairie du Châtelard, 1990, acte du 8 janvier 1791.

    AD Savoie : 6E 7327
  • FR.AD073, 1FS2445, Fonds de l'intendance générale de Chambéry. Endiguements divers, canalisations, dérivations, travaux hydrauliques. Dérivations, scieries, moulins, endiguements divers, dans l'ordre alphabétique des cours d'eau. Chéran, 1815-1860.

    AD Savoie : 1FS2445
  • FR.AD073, 1FS3648, Fonds de l'intendance générale de Chambéry. Versements complémentaires. Dérivations, scieries, moulins et police de l'eau sur les rivières de l'Arc, de l'Isère et de l'Arly et sur les ruisseaux et torrents du Chéran, de l'Hyères, du Muneray, de Chaize, des Moulins à Grignon, du Nant-Varin, d'Aigue-Noire, de Marthod, d'Argentine, d'Arbin, d'Arbine, de Fréterive et de Montagnole avec des profils et des plans dont un extrait aquarellé des mappes de Lescheraines et de La-Motte-en-Bauges de 1827, 1827-1858.

    AD Savoie : 1FS3648
  • FR.AD073, 81S47, Service hydraulique. Lescheraines. Affaires diverses (1889-1931) ; scierie Neyret (Chéran, 1861-1865), usine Guerraz (ruisseau d'Arith, 1895), 1861-1931.

    AD Savoie : 81S47
  • FR.AD073, sous-série 45SPC4, Usines et prises d'eau (rivières non navigables et non flottables) : Bassin du Chéran (1861-1922). Lescheraines, moulin, pressoir, battoir, scierie Neyret, (Chéran 1864-1865).

    AD Savoie : 45SPC4
  • FR.AD073, 3P 7154, Premier cadastre français, Lescheraines, Section A, feuille 7, 1878.

    AD Savoie : 3P 7154
  • FR.AD073, 284 R 1, Moulins : recensements, Lescheraines 1917.

    AD Savoie : 284 R 1
  • FR.AD073, 284 R 1, Moulins : recensements, Lescheraines 1923.

    AD Savoie : 284 R 1
  • FR.AD073, 284 R 3, Moulins : recensements, Lescheraines, 1924.

    AD Savoie : 284 R 3
  • FR.AD073, 3P 7155, Cadastre rénové, Lescheraines, Section A, feuille 7, 1939.

    AD Savoie : 3P 7155
  • FR.AD073, J1706, Inventaire des moulins de Savoie. Association des amis des moulins savoyards. Nicole Gotteland, Louis Crabières, commune Lescheraines, 1999.

    AD Savoie : J1706
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Assemblée des Pays de Savoie