Un moulin apparaît sur la mappe sarde de 1728 (parcelle 612). Il appartient au comte de la Val d'Isère. Le 11 janvier 1735, le moulin est déclaré comme bien féodal par Joseph François de Duin (ou Duyn), baron de Sainte-Hélène (FR.AD073, C4857).
Le site est visible sur le cadastre napoléonien de 1809 (Section B, feuille unique, parcelle 494).
A la fin du XVIIIe siècle, le moulin est acheté par la famille Portier. Il est visible sur le premier cadastre français de 1870 (section B, feuille 4, parcelle 568). A cette date, le moulin est équipé de deux roues à augets. Par acte passé chez maître Rullier à Albertville le 4 mai 1872, Jean Baptiste Portier (avocat à Chambéry, fils de Louis François) vend le moulin à Joseph et François Pillet (fils de Gaspard Pillet). Ceux-ci le transforment le bâtiment en fabrique de pâtes alimentaires et construisent un séchoir à coté du bâtiment.
En 1888, le siphon alimentant la fabrique de pâte fait l'objet de plaintes (notamment celles du maire de la commune et d'un certain Victorin Berger) car son mauvais état constitue un danger pour les habitants du village. La fabrique est soumise à la réglementation par le service des Ponts et chaussées.
Le 9 janvier 1889, une réclamation des habitants de Sainte-Hélène nous apprend que le site a été victime d’incendies répétés liés à un manque de précautions de sécurité sur la machine à vapeur installée dans le séchoir. Le tableau sur l'utilisation agricole et industrielle des cours d'eau de 1889 nous apprend que le site dispose de deux paires de meules à cette date (FR.AD073, 35SPC7).
L'autorisation préfectorale de dérivation d'eau est accordée le 28 janvier 1892 mais l'entreprise Pillet fait faillite. Le 4 mai 1892, par jugement d’adjudication par surenchère au tribunal d’Albertville, le site est acheté par François Louis Berger (hôtelier demeurant au 24 boulevard de l’hôpital puis 193 boulevard Voltaire à Paris), représenté par son beau-frère, M.Arnaud, homme d’affaire (FR.AD073, 49SPC13 et 82S30). Le 2 avril 1898, les services des Ponts et chaussées constatent que les travaux prescrits par le règlement d’eau n’ont pas été réalisés. François Louis Berger est mis en demeure de se conformer aux mesures imposées.
En 1905, François Gonessat (père de cinq enfants en bas âge) est locataire du site. A cette date, la prise d’eau et le siphon sont en mauvais état (FR.AD073, 82S30).
Un arrêté préfectoral du 3 novembre 1911, impose la mise en chômage de l’usine : "A cet effet, toutes les vannes de décharge de cette usine seront levées entièrement et cadenassées à leurs montants ou chapeaux ; et toutes les vannes motrices seront exactement fermées et cadenassées dans cette position de manière à interdire tout roulement. Les clefs de tous les cadenas resteront confiées à la garde du maire de la commune" (FR.AD073, 49SPC13).
Le site est ensuite acheté par M.Simillon. De nouvelles machines sont installées en 1912. Le moulin apparaît sur le recensement des moulins de 1917. Le document précise que le meunier, Simon Simillon a été mobilisé. Dans les années 1920, la famille Simillon construit une minoterie moderne plus en aval sur le nant Bruyant. Elle est équipée de machines à cylindres mais conserve deux paires de meules. Une turbine est installée dans l’ancien moulin afin d’alimenter le moteur de la minoterie. La minoterie Simillon est mentionnée dans les recensements de 1923 et 1924. Elle fonctionnera jusqu’en 1945.
Dans les années 1980, l’ancien moulin Similllon est transformé en logement.