Dossier d’œuvre architecture IA73003749 | Réalisé par ;
Guibaud Caroline (Enquêteur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Écart du Crouzet
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges
  • © Mappy
  • © IGN

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Dénominations
    écart

Historique du Crouzet

L’écart, sur la carte IGN s’intitule : le Crouzet, sur le cadastre de 2013 : le Crouzet, sur le cadastre de 1880 : le Crozet, sur le cadastre de 1732 il regroupe les lieux-dits : le Croset, derrière le Crozet, au dessus le Crozet, au Tonnen ( ?), Chez Renaud, la Fontaine, LasReyssa du Croset, Chez les Guers, et Au Moulin. Nous utiliserons l’orthographe de la carte IGN.

Le cadastre de 1752 nous situe l’implantation du hameau du Crouzet sur la rive droite de la rivière du Sierroz, et de part et d’autre du Nant du Crouzet (majoritairement sur sa rive gauche). Les constructions sont ramassées à la croisée de deux chemins d’orientation est/ouest (chemin vicinal n°3 du Montcel en 1880) et Nord/sud (chemin rural de la Viborgne et du Crouzet à Chez les David en 1880). A cette époque on dénombre 17 maisons (fermes) dont 8 associées avec une grange, et 1 avec une masure ; on trouve également 4 granges isolées, 2 masures isolées, deux fours à pain en indivision, une scierie en indivision et deux moulins. Les propriétaires de ces constructions sont les familles Clerc (Pierre, François et Jacques), Pegaz Paquet (Jean-Jacques, Étienne et Bernard), Effrancey Jean, Fenoüil (Bernard et François), Favre (Claude et Aimé), Guers Bernard et Suavet Jacques. Trois autres propriétaires, trois « nobles » sont présents sur le hameau des Crouzet : Dentremont Jean-François qui détient une maison avec masure, Declermont possesseur des deux moulins, et Demonfalcon copropriétaire de la scierie. Hormis ces trois dernières personnes, toutes les autres ont accès (individuellement, ou au moins un membre de chaque famille) à la scierie et à l’un des deux fours à pain du hameau. L’un des fours à pain se trouve sur la place formée par la croisée des chemins (n° 603, four et place), sur la rive gauche du Nant, et l’autre est situé au centre de la place encadrée de constructions (n° 609, four et place) sur la rive opposée du Nant.

La scie (scierie), et les deux moulins sont situés le long du canal des Moulins (appellation de 1880) se trouvant en parallèle avec la portion ouest du chemin rural du Crouzet. Ce canal d’amenée d’eau prend sa « source » dans un méandre du Sierroz au sud de l’écart, puis se dirige plein nord, en suivant la courbe de niveau du terrain, puis se sépare en deux 350 mètres plus loin. La branche de gauche va alimenter les artifices sur une longueur d’environ 140 mètres, tandis que celle de droite, le trop plein, va se jeter dans le Nant du Crouzet, une centaine de mètres plus au nord-est. La scie, première construction située sur le canal est un petit édifice (n° 567) localisé en un lieu dénommé LasReyssa du Croset ; en indivision elle est utilisable par : Demonfalcon Noble, Pillet Claudine veuve, Pegaz Paquet Estienne, Fenoüil François. Clerc Pierre, Fenoüil Bernard, Favre Aimé, Guers Bernard, Suavet Jacques, Clerc François, et Effrancey Jean. Cette scie n’existe plus en 1880. Les deux moulins qui suivent sont situés à l’extrémité ouest du canal des Moulins, à l’emplacement du plus important des deux, un moulin est encore en place (Dossier, référence : IA73002696), le second n’existe plus. Autour du village du Crouzet nous trouvons à cette période : au nord, un ensemble de vignes (plus de 12 parcelles) dont certaines sont la propriété d’habitants de l’écart, à l’est les seules châtaigneraies de la commune (5 parcelles, dont une en indivision (n° 1729)), et au sud un important ensemble de prés-vergers.

Sur la mappe Sarde de 1732 se trouvent, superposées, les augmentations, diminutions, reconstructions, destructions et constructions nouvelles du tout début du 19e siècle. Ainsi, sur le plan de 1807, on constante certains petits changements dont la disparition de certaines fermes (n° 615, 288, 1749) et de plusieurs granges, mais également la construction d’une ferme (1880 D3 471). Au niveau des artifices positionnés le long du canal des Moulins, plusieurs changements notables dont, la réalisation, ou la confortation d’une retenue d’eau (dénommée écluse en 1880), juste après la séparation du bief à l’entrée du hameau, puis la disparition de la scierie et la construction plus en aval d’un nouveau moulin (Dossier, référence : IA73002695), enfin, le premier moulin des deux précédents de 1732 demeure en place, le second a disparu et à la place, en-dessous, et au même niveau que le précédent une nouvelle construction (un moulin ou une scierie comme indiquée en 1880 ?) est construite ; le bief est rectifié par la même occasion et devient plus rectiligne à son terme avant de se jeter dans le Sierroz. Sur la plan de 1807 figurent la nature des parcelles. Nous y retrouvons les prés plantés (vergers) et les châtaigneraies, le vignoble au nord, mais également les nombreux prés marais situés en zone humide, sur les rives du Sierroz et les terres labourables en périphérie.

Le cadastre de 1880 dénombre 17 maisons, 7 bâtiments, 1 masure, 3 moulins, 1 scierie, et 1 battoir (à trèfles ?), soit autant de maisons qu’en 1732, mais avec quelques variantes sur leur positionnement. Plus aucun four à pain n’est cependant énoncé. Globalement la répartition de l’habitat n’a que très peu changé. Concernant les patronymes, nous retrouvons les familles Clerc (François, Jacques), Pegaz Paquet (Laurent, Louis, Pierre, François, Joseph le cadet, et Jean-Pierre en grande partie dans les mêmes bâtiments), Suavet Louis, Favre Joseph (dans les mêmes bâtiments). Les « nobles » ne sont plus présents et de nouveaux patronymes apparaissent.

Les artifices situés le long du canal des Moulins sont ceux qui ont été les plus transformés. A la fourche du dit canal s’établit un moulin et maison, propriétés de Bernard Alexis et Suavet Louis, meunier s au Crozet (Dossier, référence : IA73002692). Au-delà, l’écluse, le battoir (nouveau), les deux moulins puis la scierie (nouvelle) et le canal appartiennent à Suavet Louis. (Dossiers, références : IA73002692, IA73002693, IA73002695, IA73002696). Au nord du hameau, au-dessus de la route du Paradis, un oratoire est signalé sur le cadastre ; encore existant de nos jours, sous la titulature Notre-Dame du Bon secours, il est daté 1848 (Dossier, référence : IA73003781).

Sur le cadastre de 1880 se trouvent, superposées, les augmentations, diminutions, reconstructions, destructions et constructions nouvelles de 1956. A cette dernière date de nombreux bâtiments sont détruits : des nombreuses petites maisons accolées et situées rive droite du Nant du Crouzet, il n’en reste qu’une (qui porte la date de 1933 sur son linteau, date de réfection après un incendie (renseignement oral)), une autre disparaît (une ancienne maison de Favre Joseph) à droite du carrefour central de l’écart, ainsi qu’un important bâtiment (1888 D3 464), et une ferme du lieu-dit les Mollards (Dossier, référence : IA73003783). A contrario, cinq autres constructions voient le jour, trois autres sont agrandies et une est entièrement reconstruite à « Sur le Béal » au sud de l’écart (étudiée, Dossier référence : IA73003784). Une petite construction (1953 D3 458) est érigée le long de la route du Paradis actuel, à la sortie du hameau, à droite ; un renseignement oral nous précise que celle-ci abritait l’ancien four à pain communal (2013 D3 458). Le pont franchissant le Sierroz, et communiquant avec la commune du Montcel, date de 1960, il est appelé « Pont Jacquignon » du nom du constructeur d’origine (parent d’un des habitants du hameau). En juin 1902 (AC Saint-Offenge-Dessous), le maire accepte de délivré le bois nécessaire à Vibert Pierre et Daviet François, pour la construction d'un bassin lavoir et réservoir d'eau en cas d'incendie. La délibération du conseil municipal du 1er juin 1924 précise que le hameau du Crouzet a récemment construit son lavoir public (bassin – lavoir). Ces bassins n’ont pas été localisés. En 1905 le maire arrête trois emplacements pour distiller ou faire distiller les vins, cidres, lies, marcs, cerises, prunes et prunelles provenant de leur récolte : la Plesse, Bonnevos, le Crouzet.

Le cadastre de 2013 conserve l’état initial des constructions de 1956. Hormis l’intérêt patrimonial que représente l’ensemble des anciens moulins (la scierie n’existe plus, les moulins ne sont plus en activité, et le battoir ne possède que son enveloppe extérieure), beaucoup de fermes ont été remaniées, et devenues moins intéressantes. Cependant plusieurs édifices et édicules ont été étudiés : une croix de chemin en bois de la seconde moitié du 20e siècle, située au carrefour des différentes routes au centre du hameau (Dossier, référence : IA73003782), une ferme de la fin du 19e siècle ou du début du 20e siècle sur le Béal (déjà pointée précédemment), une autre aux Mollards datée 1893 (idem), une partie de ferme remontant vraisemblablement au 18e siècle (Dossier, référence : IA73003785), et enfin un four à pain – pressoir - étable de la fin du 19e siècle ou du début du 20e siècle (Dossier, référence : IA73003786).

Recensement des édifices de l’écart du Crouzet non repérés :

2013 D3 462 : Ancienne ferme comportant la date de 1933 sur le linteau de sa porte, date de sa réfection suite à un incendie. Bâtiment trop remanié.

2013 D3 429 : ancienne ferme devenue maison secondaire à juxtaposition, datant vraisemblablement du début du 20e siècle. (Photographie n° IVR84_20167302956NUCA du dossier Ecart du Crouzet)

2013 D3 428 : ancienne ferme devenue maison. Bâtiment à juxtaposition datant vraisemblablement du milieu du 19e siècle. (Photographie n° IVR84_20167302957NUCA du dossier Ecart du Crouzet)

2013 D3 454 : Ancienne ferme comportant encore, sur son mur pignon, quelques remplois ( ?) du 16e siècle. Le bâtiment, assez ancien, a été fortement remanié et enduit lourdement au ciment. (Photographies n° IVR84_20167302949NUCA, n° IVR84_20167302950NUCA, n° IVR84_20167302951NUCA, du dossier Ecart du Crouzet)

2013 D3 441 : Ancienne ferme dénaturée du milieu du 19e siècle ( ?) dénaturée.

2013 D3 444 : Ancienne ferme du tout début du 19e siècle, très remaniée.

2013 D3 449 : Ancienne ferme à juxtaposition surélevée récemment. Ancien édifice du 18e siècle au moins qui aurait brûlé avec sa voisine, aurait été reconstruite en 1872 (renseignement oral). (Photographie n° IVR84_20167302952NUCA du dossier Ecart du Crouzet)

2013 D3 374 : Ferme du 19e siècle fortement remaniée. Elle possède un bassin sans eau.

Le hameau du Crouzet a relativement peut évolué. Les constructions se sont toujours, depuis le 18e siècle, renouvelées sur leur implantation d'origine, à savoir, à l'intersection des deux chemins ruraux d'orientation est/ouest et nord/sud, et en deux endroits précis le long du chemin des David. L'autre axe fort et permanent du hameau est la présence d'artifices (moulins, scierie, battoir) le long du canal dit des Moulins, parallèle à l'ancien chemin vicinal n°3 du Montcel à Saint-Offenge-Dessous. La présence continuelle de fours à pains communs (en des lieux mouvants), et la problématique des bassins-lavoirs sur l'écart, sont le lot de nombreux autres hameaux de la commune. La présence ancienne de prés-marais, de prés-vergers, de châtaigneraies et de vignoble (au nord du hameau) jusqu'au début du 20e siècle, a laissé la place à des prés et prairies et à de rares vergers. La présence de l'eau (la rivière du Sierroz à l'ouest, le nant du Crouzet au nord, et le canal dit des Moulins long d'environ 500 mètres), éléments importants pour l'économie locale ancienne, l'est beaucoup moins aujourd'hui, mais la présence d'une trame verte le long de ces voies d'eau est un élément marquant du paysage actuel du site.

  • Période(s)
    • Principale : 18e siècle, 19e siècle, 20e siècle

Le hameau du Crouzet, situé en marge de la rivière du Sierroz, est également bordé au nord par le nant du Crouzet. Implanté sur un petit replat bloqué entre la rivière à l'ouest et une petite déclivité à l'est, l'habitat s'est maintenu au nord du replat, laissant disponible les espaces agricoles et sylvicoles pour leurs habitants. L'architecture ancienne du 18e siècle a pratiquement disparue, et l'architecture actuelle a perdu de son "authenticité". Les constructions, anciennes fermes et dépendances agricoles, sont pour partie dénaturées, pour parties partiellement remaniées, et plus rarement homogènes ; seules trois fermes ont fait l'objet d'un dossier de repérage. D'autres éléments patrimoniaux forts ont été étudiés en marge des fermes, à savoir : les fours à pains, une croix en bois et l'oratoire de Notre-Dame de Bon Secours, et enfin les moulins et le battoir implantés le long du canal dit des Moulins qui traverse du sud au nord le replat du Crouzet, puis bifurque à l'ouest pour se jeter dans le Sierroz.

Les fermes, majoritairement à juxtaposition, sont en moellons de calcaire enduits. L'encadrement des baies est en calcaire, et parfois en molasse, les toitures à longs pans et demi-croupe sont couvertes d'ardoises, de fibrociment, et de tuiles plates mécaniques. Les façades principales sur mur gouttereau, sont protégées par une extension de la charpente formant un large avant toit, souvent fermé.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    ardoise, tuile plate mécanique, ciment amiante en couverture
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans demi-croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place roue hydraulique verticale

F-JDT-Villages et Ecarts-Bauges

  • Disposition majoritaire par rapport à la pente parallèle aux courbes de niveau
  • Trame urbaine dominante village rue
  • Matériau dominant calcaire
  • Habitat permanent site d'habitat permanent
  • Environnement du village ou écart prairie
  • Intérêt patrimonial fort
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AC Saint-Offenge-Dessous. Registre des délibérations du conseil municipal du 23 octobre 1898 au 31 mai 1914, du 28 juin 1914 au 20 août 1922, du 20 août 1922 au 22 octobre 1939. Lavoir, bassin.

    * 8 juin 1902 : le maire expose un devis estimatif des bois nécessaire à la construction d'un bassin lavoir et réservoir d'eau en cas d'incendie présenté par M. Vibert Pierre et Daviet François, propriétaires au hameau du Crouzet, accord de 3 mètres cubes de bois.

    * 1er août 1920 : répartition de l’excédent disponible au budget additionnel de 1920 entre les divers hameaux pour l'aménagement de leurs fontaines et création de lavoirs publics couverts.

    * 22 mai 1921 : répartition de la somme de 8 000 francs entre les différents hameaux de la commune pour aménagement de leurs fontaines et bassins.

    * 1er juin 1924 : les hameaux des Bénévos, des Zuguets-Dessous et du Crouzet ont récemment construit leurs lavoirs publics. Les trois premiers hameaux auront droit donc à un supplément de subvention : Bonévos (180 francs), Zuguets-Dessous (200 francs), Crouzet (300 francs).

    AC Saint-Offenge-Dessous
  • AC Saint-Offenge-Dessous. Registre des délibérations du conseil municipal du 23 octobre 1898 au 31 mai 1914. Distillerie

    * 11 juin 1905 : le maire arrête trois emplacements pour distiller ou faire distiller les vins, cidres, lies, marcs, cerises, prunes et prunelles provenant de leur récolte : la Plesse, Bonnevos, le Crouzet.

    AC Saint-Offenge-Dessous

Annexes

  • Lavoir, bassin. AC Saint-Offenge-Dessous, registre des délibérations du conseil municipal .
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2015
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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