Historique des Guers
L’écart, sur la carte IGN, les cadastres de 1880 et de 2013, s’intitule : les Guers. Sur le cadastre de 1732, il regroupe les lieux-dits : chez les Guers Dessus, derrière chez les Guers, chez les Guers, et au village des Guers ; à savoir le hameau des Guers actuel et le lieu-dit Pré Baudry du cadastre de 2013, le hameau les Guers et les lieux-dits de Pré Baudy et de Lanlerin du cadastre de 1880. Nous utiliserons l’orthographe de la carte IGN.
Le cadastre de 1732, sous l’appellation chez les Guers, concerne deux écarts : le premier est celui qui aujourd’hui comporte la même appellation. Il se trouve à la naissance du nant des Nantets, et en léger retrait de l’intersection des chemins qui relient le chef-lieu de Saint-Offenge-Dessous à celui de Saint-Ours, et le hameau des Farniers à la commune de Cusy. Le second écart, situé sur l’actuelle route départementale n° 211a, est situé à près de 400 mètres du premier. Ils ont la même appellation car, vraisemblablement, le patronyme de la famille originelle de ces lieux-dits est celui de la famille Guers ; c’est le cas encore en 1732 où Guers Claude, François, Pierre et Nicolas se retrouvent propriétaires dans le premier écart, et où Guers Jacques et Christophe se retrouvent dans le second.
Toujours au 18e siècle, ce hameau des Guers « bis » (actuellement Pré Baudry) comportait 4 maisons et une grange, très serrées. En 1807 seule une construction demeure en place ; comment expliqué ces disparitions ? Un incendie ? En 1880, cette dernière maison est , par la suite, agrandie à ses extrémités. En 2013 le bâtiment existe encore, il a fait l’objet d’un dossier architecture (Dossier, référence : IA73003739).
Le hameau des Guers actuel comporte, en 1732 pas moins de 9 maisons dont 4 avec grange, 1 pressoir, et 1 four à pain. Les maisons (fermes) sont très regroupées, seules deux constructions sont isolées des autres. On note la présence d’un four à pain (n°747) à destination de la « communauté du village de Guers ». Sur le pourtour des habitations se déploient les prés vergers (716, 718, 721, 723, 724, 725, 744, 745, 753, 754, 755, 759, 837, 838, 848, 929, 940, 942, 943) et de nombreux prés au nord et au sud du hameau, tandis que les terres labourables sont plus présentes à l’est et à l’ouest. Notons également la présence d’un seul jardin, associé à une ferme (n° 734), et d’une parcelle de vigne autour de la parcelle n° 751, propriété de M. Dagant Humbert.
Sur la mappe Sarde de 1732 se trouvent, superposées, les augmentations, diminutions, reconstructions, destructions et constructions nouvelles du tout début du 19e siècle. Ainsi, sur le plan de 1807, on constante certains petits changements dont la disparition d’une importante ferme qui comportait une maison avec cour, grange et jardin, le tout appartenant à Guers Gellot François et ses frères , seul le pressoir de la ferme n°742, accolé à cet ensemble, demeure en place. Une construction nouvelle voit le jour et une autre (n° 710) est réduite de moitié. Le four à pain semble encore en place, au centre du hameau. Prés vergers, prés plantés, prés, et prés châtaigneraie sont toujours présents au nord et au sud du hameau ; les terres labourables sont toujours situées à l’est et à l’ouest.
Entre 1807 et 1880, un grand nombre de changements se sont opérés. Les anciennes maisons accolées (n° 735, 737, et 738) ont disparu, faisant place à un important jardin, tandis qu’à l’emplacement de la grosse ferme disparue en 1807, une nouvelle construction est édifiée et habitée par Izard Joseph. A l’angle du carrefour des différents chemins, une ferme est érigée, toujours en place à ce jour. Enfin, la maison isolée (n° 710), au sud du hameau est définitivement supprimée. Quatre nouveaux jardins apparaissent aux abords de quelques fermes (n° 371, 364, 388, et 359), mais le four à pain a disparu. La nature des sols autour des habitations est constante ; la présence de prés vergers n’est cependant plus mentionnée.
Sur le cadastre de 1880 se trouvent, superposées, les augmentations, diminutions, reconstructions, destructions et constructions nouvelles de 1956. A cette dernière date de nombreux bâtiments sont détruits : toutes les maisons qui constituaient en 1732 le hameau des Guers, hormis trois, sont détruites, ainsi que les nouvelles constructions présentes en 1880. Reste également la maison située au carrefour des chemins. En contrepartie, une nouvelle maison est construite (actuellement 2013 C3 566).
La problématique de l’eau, inhérente à l’ensemble des hameaux de la commune fait qu’en novembre 1884, les Guers n’ont aucun bassin pour leur eau potable (AC Saint-Offenge-Dessous). En 1920 un excédent budgétaire de la commune permet aux hameaux de se répartir la somme de 8 000 francs afin d’aménager leurs fontaines et bassins ; en 1924 toujours pas de lavoirs publics au hameau.
Le cadastre de 2013 conserve l’état initial des constructions de 1956. Au final, il n’existe plus aucune construction du 18e siècle, seules deux d’entre elles, du 19e siècle et remaniées, sont implantées sur une parcelle de cette époque. Une autre, également du 19e , et une dernière de la première moitié du 20e siècle subsistent. Enfin, un grand nombre de constructions nouvelles sont implantées au sud-ouest de l’écart, le long de la route des Farniers, et d’autres au niveau du carrefour du hameau. A ce même carrefour se trouve aujourd’hui une statue de saint Joseph à l’Enfant Jésus, en fonte et placée sur un pilier en pierre, portant l’inscription Mission / 1878 (un petit rond tracé sur le cadastre de 1880, section C4, en précise l’emplacement, inchangé à ce jour) (Dossier, référence : IA73003735).
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )