Les bâtiments de la ferme comportent un important lot de baies semblant dater du 16e siècle, avec leur encadrement chanfreiné, leur linteau à accolade, leurs congés, mais également une baie à coussiège, et une cheminée aux piédroits chanfreinés. Certaines de ces ouvertures sont visiblement remontées, d’autres semblent en place. La porte ancienne et murée se trouvant à l’étage, à l’intérieur de la cuisine actuelle, ouvrait sur l’extérieur ! Comment l’expliquer ! Dès lors, ces bâtiments datent-ils du 16e siècle ?
Le cadastre ancien de 1732 (mappe Sarde) indique l’emplacement du logis actuel et de la grange-étable (n°1701) ; cette dernière était deux fois plus longue sur son côté ouest. A côté de ce logis, à la même date, d’autres constructions, pratiquement accolées à celui-ci (sous les numéros 1703 et 1704), sont réunies quelques années après, comme l’indiquent les hachures placées entre le logis étudié et le bâtiment contigu. Dès lors, il semblerait que dans le seconde moitié du 18e siècle, l’ensemble de ces trois constructions n’en aient fait qu’un. Le plan cadastral de 1890 indique que le bâtiment qui lui était lié (1732 Su 1703) n’existe plus, mais qu’un élément d’architecture, ou un élément de passage aérien situé entre les deux constructions existe encore sur l’angle sud-est du logis. Par conséquent, la présence d’une porte extérieure murée sur ce côté-ci du logis actuel ne semble pas incongrue, mais si ce rapprochement entre les deux bâtiments ne s’est opéré qu’au 18e siècle, alors cette porte serait un remontage.En 1890, la grange-étable a ses dimensions actuelles et le four à pain est en place ; le logis a alors les mêmes dimensions qu’aujourd’hui mais on remarque la présence d’un escalier conduisant à une galerie partant de l’angle gauche de la façade et s’arrêtant au centre de la façade, alors qu’aujourd’hui, et comme le montre la photo ancienne communiquée par les propriétaires actuels, la galerie en bois se trouve sur le côté opposé. L’escalier en bois desservant l’étage carré ayant disparu, un escalier intérieur a été mis en place. Comment expliquer dès lors l’emplacement actuel de la porte d’accès à cet endroit, si en 1890 aucune galerie ne se situait au-devant de celle-ci ? S’agit-il d’une erreur de positionnement de la galerie en façade sur le cadastre, ou d’une modification des ouvertures ?
Au 19e siècle, et peut-être plus tardivement encore, certaines ouvertures ont été repercées en façade principale. L’étage de soubassement a perdu sa fonction de cave pour une réhabilitation partielle en logement. La galerie, au rez-de-chaussée surélevé a été refaite à la fin du 20e siècle ; l’accès extérieur par un escalier en bois à celle-ci a disparu en faveur d’un escalier intérieur.
La grange-étable, plus importante au 18e siècle, est réduite en longueur au 19e siècle. Le four à pain, présent au 19e siècle, semble avoir été agrandi sur sa gauche par l’adjonction d’une petite remise. La sole du four, ainsi que sa bouche sont en mauvais état. Le propriétaire souhaite pouvoir le restaurer.