Un martinet appartenant à Joseph François Manuel de Locatel est visible sur la mappe sarde de 1729 au lieu-dit A la Tour (parcelle 82). En 1757, le martinet est évoqué dans une affaire de fabrication de fausse monnaie (FR.AD073, 2B10553). Il est également répertorié dans un état des moulins, scieries et autres artifices de 1775 (FR.AD073, C1110). En 1790, le martinet est albergé par François Jannolin qui l'exploite (FR.AD073, C555). Par la suite, le site est transformé en fabrique d'acide gallique (extrait de châtaignier).
Le 8 janvier 1861, le propriétaire du site, Jacques Éloi Fontaine-Tranchant (avocat demeurant à Albertville) demande le maintien en activité de la scierie attenante à la fabrique d'acide gallique. L'autorisation de maintien en activité est accordée par arrêté préfectoral du 27 février 1864. Le procès-verbal de récolement du 28 juillet 1871 indique que Benoît Vicher a succédé à Jacques Éloi Fontaine-Tranchant.
Le site est visible sur le premier cadastre français de 1874 (section C, feuille 5, parcelle 976). En 1881, Benoît Vicher s'oppose à la demande de la famille Paillardet qui souhaite détourner une partie du ruisseau des Martinettes pour alimenter une fontaine (FR.AD073, 82S34). A cette date, le site est devenu une usine à plâtre. Un rapport du service des Ponts et chaussées précise que l'artifice de M.Vicher est l'un des plus anciens de la commune avec la forge du baron Rosset de Tour (IA73003856). Finalement un accord est trouvé entre les différents propriétaires pour l'utilisation de l'eau. Par la suite l'usine à plâtre est exploitée par Paul Vicher (feu Benoît). Un procès-verbal du 26 avril 1900 précise que "le bâtiment est construit en pierre et couvert d'ardoises, élevé d'un rez-de-chaussée et d'un étage avec caves et sous-sol affecté spécialement au broyage et à la fabrication comprenant en outre tous les immeubles par destination servant à l'industrie soit trois paires de meules, deux broyeurs, installation électrique, force motrice, vannes et courroies de transmission. Dans la cour et au devant de l'usine existe un hangar construit partie en pierre, partie en bois et couvert en ardoises et servant actuellement de maison d'habitation et de boulangerie loué au Sieur Lassiaz, boulanger. Maison également éclairée à la lumière électrique au moyen des fils installés par M.Vicher [...]" (FR.AD073, 4Q 990). En 1910, Paul Vicher qui produit de l'électricité grâce à une dynamo de 115 volts, demande l'autorisation d'installer une ligne basse tension pour éclairer les maisons aux alentours (FR.AD073, 55SPC1).
Au cours du XXe siècle, le bâtiment est occupé par un atelier de fabrication de mèches dirigé par Lucien Tivoly puis par une fabrique de pâtes alimentaires exploitée par la famille Sauge. La matrice cadastrale des propriétés bâties précise que le bâtiment est détruit par un incendie en 1929 (FR.AD073, 3P 1737). Actuellement, il est occupé par un logement.