Dans une lettre datée du 3 janvier 1918, adressée au sous-préfet, l'industriel Lucien Tivoly, demande quelle est la procédure pour obtenir l'autorisation de construire une centrale hydroélectrique à Tours-en-Savoie destinée à alimenter une usine de fabrication de mèches à métaux dites "américaines". Il précise : "Le résultat de l'enquête [...] devra m'être connu dans le plus bref délais autrement mon projet serait irréalisable. En effet, j'attends du matériel supplémentaire pour décupler mes moyens de production et ce matériel doit être installé coûte que coûte dés son arrivée soit en Savoie, à Grenoble, Lyon ou ailleurs. L'origine de cette affaire étant bonus, il y a un intérêt pour la commune et la région de voir progresser cette industrie qui avant la guerre était l'apanage de l'étranger, c'est pourquoi une décision rapide doit intervenir" (FR.AD073, 82S34). Le 13 décembre 1918, Lucien Tivoly écrit au préfet "Vous n'ignorez pas que j'ai pris l'initiative de créer dans notre vallée une industrie étrangère qui ne fait que progresser. J'emploie actuellement vingt personnes. Aucun chômage n'est envisagé, au contraire je viens vous demander d'autoriser l'extension de ma fabrication" (FR.AD073, 82S34).
La demande officielle de construction de la centrale est faite par M.Meynadier, représentant de Lucien Tivoly, le 3 février 1921 (FR.AD073, 82S34). L'autorisation est accordée par arrêté préfectoral du 28 septembre 1821. La centrale disposait d'une hauteur de chute de 58 mètres et pouvait produire une puissance de 100 kW. Lors de sa construction, la prise d'eau se faisait sans barrage au moyen d'une coupure dans le cours d'eau permettant d'amener l'eau dans une chambre de décantation puis une chambre de mise en charge. La conduite forcée en tôle mesurait 270 mètres de long.
La centrale est visible sur le cadastre rénové de 1936 (section C, feuille 3, parcelle 568). Dans les années 1940, elle fournit de l'électricité pour la commune de Tours-en-Savoie. Elle cesse de fonctionner au cours des années 1970. Actuellement, le bâtiment est toujours en place mais sans affectation.