Dossier d’œuvre architecture IA73004095 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, Patrimoine hydraulique des Pays de Savoie
Usine électrométallurgique et centrale hydroélectrique de Gemilly dite centrale d'Argentine 1
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Conseil Savoie Mont Blanc

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Savoie - Saint-Pierre-d'Albigny
  • Hydrographies Ruisseau de la Roche ; bassin-versant de l'Arc inférieur
  • Commune Argentine
  • Lieu-dit Gemilly
  • Cadastre 2017 A 2037

Le 24 mai 1891, une délibération du conseil municipal de Montsapey autorise la commune à céder aux frères François et Charles Grange (industriels à Randens), les droits nécessaires à l'établissement de prises d'eau et de canalisations, le long du ruisseau de la Roche (FR.AD073, 84S4).

Le 4 avril 1905, les frères Grange demandent l'autorisation de dériver les eaux du ruisseau de la Roche pour alimenter une usine électrométallurgique à construire à Gemilly sur la commune d'Argentine. L'énergie nécessaire serait fournie par une centrale hydroélectrique implantée sur place et équipée de trois turbines Girard centrifuges à axe horizontal et par cinq génératrices (deux de 25 HP du système Thury à courant continu et trois de 500 HP du système Thury alternatif à basse tension). Ils estiment une durée de travaux allant de 6 à 8 mois (FR.AD073, 42SPC1). Par délibération du 6 mai 1905, le conseil municipal d'Argentine donne un avis favorable au projet (FR.AD073, 84S4). En 1906, l'usine est en activité mais elle est officiellement autorisée par un arrêté préfectoral du 16 septembre 1907.

Vers 1918, l'usine appartient toujours à la famille Grange mais elle est exploitée par les frères Rochette via la Société Électrométallurgique de Montricher. Ils produisent du ferrotungstène et du ferrochrome. La centrale a été modifiée car elle est désormais équipée de trois turbines Pelton de 600 HP couplées à trois alternateurs de 600 HP pour une puissance totale de 1800 HP. Elle est alimentée par une conduite de 0,60 mètre de diamètre et de 1260 mètres de long (FR.AD073, 80S4). Le 31 décembre 1933, l'usine électrométallurgique cesse son activité mais la centrale hydroélectrique continue de fonctionner. La famille Grange la loue à la Société des fonderies et aciéries électriques pour les besoins en énergie de l'usine de la Pouille (IA73004078) située à Aiguebelle (FR.AD073, 1375W94). Une partie de la production (10%) est utilisée pour l'éclairage des communes environnantes (FR.AD073, 952W115).

D’après le premier cadastre français de 1940, tous les bâtiments de l'usine sont encore en place à cette date. Ils appartiennent toujours à la Société Grange (section A, feuille 9, parcelle 992). Le 30 avril et le 15 mai 1944, la conduite forcée de la centrale de Gemilly est endommagée par des bombes (FR.AD073, 952W114).

Au début des années 2000, les bâtiments de l'usine électrométallurgique sont détruits. La centrale est toujours en activité. Depuis la construction de la centrale d'Argentine 2 (IA73004096) qui la prive d'une partie de ses apports en eau, elle ne fonctionne que quelques mois dans l'année. Elle est exploitée par la Société EREMA.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1906, daté par source

La prise d'eau et la conduite

La prise d'eau de la centrale se trouve au lieu-dit le Pont de Chaney, sur la rive gauche du ruisseau de la Roche (commune de Monsapey), juste en aval de l'emplacement d'une centrale aujourd'hui démolie (IA). La prise d'eau prend la forme d'un barrage en béton et d'un canal de quelques mètres qui amène l'eau jusqu'à une chambre de dessablage et de mise en charge qui ont été restaurée récemment. L'ancienne conduite forcée en tôle d'acier de 1189 mètres de longueur est toujours en place mais elle est inutilisée. La centrale est désormais alimentée par une conduite plus récente.

Le site de production

Le site industriel de Gemilly comportait autrefois plusieurs bâtiments pour la fabrication de produits électrométallurgiques dont il subsiste quelques vestiges (dalle de béton, fragments de murs, etc.). La centrale hydroélectrique est toujours en place. Elle est de plan rectangulaire sur un niveau. Elle est construite en béton. Le toit est en tôle ondulée. La façade ouest est percée de quatre grandes baies en anse de panier. Le pignon nord est également percé d'une baie. Le sol de la salle des machine est couvert d'un carrelage à damier noir et blanc. Cet espace abrite trois groupes composés chacun d'une turbine Pelton Neyret-Beylier et Cie (Grenoble 1917) et d'un alternateur Alsthom.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    tôle ondulée
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée
  • Énergies
    • énergie électrique produite sur place
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Le site se trouve dans le hameau de Gemilly, en contrebas du château Castagneri (IA73004129) et à proximité des vestiges d'un haut-fourneau (IA73004133).

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Documents d'archives

  • FR.AD073, 84S4, Service hydraulique, Argentine. Usines : fonderie de plomb argentifère Domingo (1861-1863), scieries Girod (1864), Grange (ruisseau de la Roche, 1878-1880) martinet Cordel (ruisseau de Montartier, 1879), huilerie Pommier-Berthier (ruisseau de Montartier, 1881) et moulin Badin (1896), usine de produits électro-métallurgiques Grange (la Roche, 1905-1909), usine Mizgier (ruisseau de Montartier, 1908-1954), etc. (1949), 1861-1954.

    AD Savoie : 84S4
  • FR.AD073, 42SPC1, Ponts et chaussées, service hydraulique, Argentine : usine Mizgier (ruisseau de Montartier, 1907-1911) ; scierie de la Compagnie des Mines et Hauts Fourneaux de la Maurienne (ruisseau de Basmont, 1864) ; Martinet Cordel (ruisseau de Montartier, 1877-1880) ; scierie Grange (ruisseau de la Hoche, 1880) ; huilerie Berthier (ruisseau de Montartier, 1880-1881) ; moulin Badin (ruisseau de Montartier, 1896) ; usine électro métallurgique Grange Charles et François (ruisseau de la Hoche, 1905-1909) ; société des fonderies et aciéries électriques, 1864-1926.

    AD Savoie : 42SPC1
  • FR.AD073, 80s4, Fonds de la Préfecture : Transports, Énergie, Service hydraulique, Affaires hydrauliques, documents généraux, Statistiques, Comptes moraux, comptes-rendus statistiques (1903-1923) ; états statistiques des usines pour l'arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne (1878-1923), 1878-1923.

    AD Savoie : 80s4
  • FR.AD073, 3P1944, Matrice cadastrale des propriétés bâties, Argentine, 1882.

    AD Savoie : 3P1944
  • FR.AD073, 3P1945, Matrice cadastrale des propriétés bâties, Argentine, 1911-1945.

    AD Savoie : 3P1945
  • FR.AD073, 84S5, Argentine, Dérivation de l'Arc par la Société des fonderies et aciéries électriques (1918-1919), usine Mizgier, produits électro-métallurgique, as. torrent de la Balme (1921-1940), 1918-1940.

    AD Savoie : 84S5
  • FR.AD073, 952W114, Reconstruction. Dommages de guerre : destructions et reconstruction, Dossiers d'éléments d'exploitation RICA : entreprises industrielles. Aiguebelle : Société Française de Fonderies et Aciéries Électriques. Usine de la Pouille, Aiguebelle. Dossier administratif, plans, rapports d'expertise, 1927-1928.

    AD Savoie : 952W114
  • FR.AD073, 1375W94, Cabinet du Préfet, Seconde Guerre mondiale, Service de la défense passive, Plan de protection des entreprises, dossiers détaillés : Société hydroélectrique, usine de Motz (45), Usine de ciments à Chanaz (46), Société des fonderies et aciéries électriques d'Aiguebelle (47), Société électro métallurgique de Montricher, usine d'Argentine (48), Société de produits chimiques Coignet à Epierre (49), Usine Mizgier à Argentine (50), 1932-1943.

    AD Savoie : 1375W94
  • FR.AD073, 952W115, Reconstruction - Dommages de guerre : destructions et reconstruction, Dossiers d'éléments d'exploitation RICA : entreprises industrielles. Aiguebelle : Société Française de Fonderies et Acieries Electriques. Dossiers techniques de reconstitution, plans…, 1939-1945.

    AD Savoie : 952W115
  • FR.AD073, 3P 7395, Premier cadastre français, Argentine, Section A, feuille 9, 1940.

    AD Savoie : 3P 7395

Annexes

  • La Société Rochette frères.
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil Savoie Mont Blanc