Après le Concordat, la paroisse de Saint-Ours (comme celle d’Epersy) dépend de celle de Mognard. Les délibérations consulaires du début du 19e siècle font état des tentatives de la commune pour se doter d’une paroisse indépendante. Une délibération du 6 février 1806 (AC) indique que 68 habitants se sont inscrits sur le tableau de prestations volontaires pour assurer le traitement d’un recteur. Si la paroisse de Saint-Ours n’est rétablie qu’en 1828, il semble qu’un curé ait résidé à Saint-Ours en 1819 : une délibération du 23 février 1819 indique que la commune loue pour lui un presbytère avec jardin, et qu’il était en charge de l’instruction ; mais selon une délibération du 20 février 1821, la commune n’a pas de curé… la délibération de 1819 concerne donc peut-être le curé résidant à Mognard. Enfin, le 13 décembre 1828, une délibération annonce l’arrivée d'un recteur dans la commune. Pour le loger, celle-ci loue dès 1827 l'ancien presbytère (et son jardin) aux frères Chiron, François et Jean-Claude ; en effet en juin 1828 le bail, au prix de 100 livres neuves par an, court encore pour 8 ans (il durait sans doute neuf ans). Le bâtiment est situé en vis-à-vis de l'écurie des Chiron. Dès 1828 la commune décide de construire un nouveau presbytère lorsque le bail sera expiré, attendu que le bâtiment loué « n'est pas même suffisant pour le logement d'un prêtre… est vieux et en mauvais état ». Cependant en juin 1832 la commune achète aux frères Chiron le presbytère et ses dépendances, pour 3 268 £ (payables sur 4 exercices budgétaires, de 1833 à 1836 ; AC). La vente n’est pas approuvée par l’Intendant car la commune n'avait pas les fonds nécessaires. Ainsi le solde n’est payé aux Chiron qu’en août 1862 (AC).
Entretemps, les archives de la commune gardent la trace des travaux d'entretien du bâtiment, en particulier de son couvert en chaume, refait à neuf en 1852 (90 quintaux de gluis à 2 £ l’un ; les vieux chaumes sont vendus aux enchères. Un rapport d’Amédée Matthieu, charpentier, chiffre les travaux à 204,70 £ (le chiffrage comprend une sablière en bois de 8 m, des journées de chapentier et de couvreur). Les travaux sont adjugés une première fois à Rd Pajean pour 200 £ (enchère à la bougie), puis à Louis Brunier, de Saint-Ours, pour 194 F. En 1757, le menuisier Etienne Chapuis dresse un devis pour refaire la grande porte de la cour du presbytère qui donne sur la voie publique (85 F), puis un second devis pour construire un toit à la porte afin d’en prévenir l’usure (99,20 £) ; il exécuté les deux devis.
En 1881, la commune décide de construire un nouveau presbytère, au lieu de refaire la toiture (en chaume) de l’existant, qui est déclaré être en mauvais état et non réparable (AD, 2O : 2658). Le projet est dressé par H. Lubini, architecte à Aix-les-Bains, le 2 janvier 1883 (15 015 F). Le nouveau presbytère doit être édifié sur un emplacement situé en avant de l’actuel (et occupé par une dépendance ?). Il se compose d’un rez-de-chaussée avec parloir, salle à manger, cuisine et dépendances, et d’un premier étage pour les chambres à coucher. Le devis comprend les déblais de terre et de molasse, qui doivent servir de remblai devant la maison à construire. Les murs sont en maçonnerie ordinaire de pierre des carrières environnantes (de Cusy ou autre), les angles en pierre calcaire piquée jusqu’au 1er étage, puis en molasse. Le soubassement est enduit au ciment, le reste enduit à la chaux lourde. Les conduits de cheminée au-dessus des murs sont à exécuter en tuf. Les marches du perron d’entrée sont en pierre d’Antoger ou d’Anglefort. L’encadrement de la porte d’entrée doit être « exécuté en pilastres » ; les encadrements de la porte, des fenêtres du bûcher et des soupiraux des caves sont en pierre de taille à la grosse boucharde, ceux des fenêtres sont en molasse d’Epersy, avec feuillure pour persiennes. Les sols sont en béton avec dallage en ciment à prise lente dans la cuisine, vestibule, perron, dépense et évier, en bandes de chêne clouées sur lambourdes de châtaignier dans la salle à manger, en sapin rouge ailleurs. La couverture est en ardoise de Saint-Julien. La cheminée de cuisine, de 1,30 m de vide sur 1,25 m de hauteur, a des consoles en molasse, compris foyer, dossier et chenets. La salle à manger a une cheminée en marbre noir, garniture en faïence foyère, chenets et molasses de contrecoeur à côté ; deux chambres ont des cheminées simples sans revêtement, en granite du Jura, avec foyère en molasse et chenets. La porte d’entrée est en noyer, à panneaux recouverts sur cadre dormant, avec imposte à châssis vitré et barreaudé ; la porte du bûcher est en bois de châtaignier à fourrons, avec serrure bénarde à poignée extérieure. Les fenêtres sont en noyer. L’escalier de descente à la cave est en châtaignier, celui pour monter à l’étage est en noyer, avec garde-corps en fer à bâtons droits, rosettes en fonte et main courante en noyer, l’escalier du comble est en sapin. Le cahier des charges prévoit l’emploi de pierre de taille des carrières de Grésy, d’Anglefort ou d’Artemarre, de molasse de Grésy ou d’Epersy, de sapin des forêts de Gruffy ou Leschaux. Les matériaux de l’ancien presbytère peuvent être remployés.
En juillet 1883, le Ministère de la justice et des cultes accorde à la commune un secours de 6000 F pour la reconstruction du presbytère à la condition de réduire le coût du projet en simplifiant certaines parties, notamment, les cheminées en marbre, les tentures, les menuiseries… et de supprimer l’avant-corps extérieur formé par la cage d’escalier. Les matériaux provenant de la démolition du presbytère sont estimés à 2000 F (AC). Le projet est révisé suite à l’avis du Ministère des Cultes. Les travaux du presbytère, suivant les plans en date des 20 septembre 1882, 2 janvier 1883 et 20 juin 1884, sont adjugés le 17 janvier 1885 à Jean-François Bertrand, entrepreneur à Saint-Ours, et François Bertrand, demeurant à Albens, associés (rabais de 15% ; AC et AD). Pendant les travaux, le curé doit occuper le logement de l’institutrice (vacant car elle habite avec l’instituteur, son mari). La réception définitive a lieu le 4 avril 1886.
En 1899, le maire Louis Milloz passe un traité de gré à gré avec l’entrepreneur François Bertrand, de Saint-Ours, pour la construction d’un bûcher au presbytère, adossé au mur de clôture, d'une surface de 5x3 m (128 F). L'édifice comprend une charpente appuyée sur six colonnes, les trois de devant en chêne, de 2,67 m de haut, les trois de derrière en sapin emmanchées sur une traverse posée sur le mur de clôture ; les faces nord, est et ouest sont closes par des parfeuilles de 2 cm d’épaisseur, clouées sur des traverses. Le 18 février 1900, Charles Masson, qui a fait (une partie ?) des travaux ci-dessus, demande un payement de 44,64 F.
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )