Dossier d’œuvre architecture IA73004476 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Maison de vigneron
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Combe de Savoie
  • Commune Saint-Pierre-d'Albigny
  • Lieu-dit Miolanet
  • Cadastre 1890 C2 387  ; 2018 C2 1218, 1219
  • Dénominations
    maison, ferme
  • Genre
    de vigneron
  • Parties constituantes non étudiées
    cuvage, séchoir à tabac

L’ensemble du bâtiment visible sur la vue d’ensemble depuis le sud-ouest relève de la même propriété sur les différents cadastres disponibles : à l’époque de la mappe sarde, toute la pointe nord-ouest de l’ilot délimité par la rue de Miolanet et la ruelle des Loges forme une "maison" au n°980 qui appartient à un seul propriétaire qui détient également une grange à Miolanet, une maison au chef-lieu et des terrains divers dans la commune ; en 1890 la parcelle C2 387 est une "maison, sol et cour" propriété de Jean Riondy, résidant à Miolanet, complétée par le "bâtiment" n° 385. Cependant l'observation du bâti montre plusieurs étapes de construction et de réorganisation. Les grands arcs qui forment le mur séparant le cuvage G (voir plans) de la cuisine H, transformés en placard côté cuisine, montrent une communication entre ces deux parties (ou une organisation différente de ce niveau) avant le milieu 20e siècle, date de l'état actuel, avec percement de la porte 9 au rez-de-chaussée surélevé pour mettre l'ensemble en communication.

On peut restituer l’existence de deux petites maisons indépendantes, l’une avec un accès sur le mur pignon par un escalier extérieur (I sur le plan) à marches en lauze, l’autre avec une porte côté gouttereau, sur une façade largement régularisée par des travaux du milieu du 20e siècle (balcon filant, ouvertures du 1er étage).

Le bâti est datable du 19e siècle (milieu ou 1ère moitié). Lors de l'enquête il était désaffecté.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 19e siècle, milieu 19e siècle

La maison ouvrant sur le pignon présente les aménagements les mieux conservés. Il s'agit d'une maison de vigneron mitoyenne, d'une travée sur quatre niveaux (cave voûtée, cuvage, habitation et séchoir dans le comble sous toiture), très comparable à l'exemple étudié à Montbenoît (IA73004472). Sous le palier de l’escalier en lauze à garde-corps maçonné se trouve la porte d’un cuvage contenant un pressoir à cage circulaire et une grande cuve. Au-dessus se trouve la cuisine (B) : on allumait le feu directement sur le sol de dalles calcaire, où l’âtre est délimité par un chenet maçonné, dans une grande cheminée d’angle dont la hotte repose sur une console en bois découpé. On distingue sous la fenêtre barreaudée le potager en dalle calcaire, avec cendrier à ouverture en demi-lune, et en face une niche couverte en plein cintre qui pouvait servir à déposer les réserves d’eau puisées aux bassins voisins. Une chambre prolongeait sans doute l’habitation à l’est. On peut supposer que la seconde maison était conçue sur le même modèle : un cuvage au niveau de l’étage de soubassement, qui a été transformé en cuisine (A) ; les pièces d’habitation dont la cuisine étaient au niveau supérieur, réaménagé en trois chambres (1, 2, 3), avec sans doute un escalier extérieur disparu. Une porte faisant communiquer ce niveau avec la cuisine de la première maison a été percée.

Au milieu du bâtiment, un escalier pris dans un couloir voûté donne accès au réseau de caves enterrées, selon une disposition que l’on rencontre dans les villages de cette partie de la Combe de Savoie : deux caves superposées au nord-est, la cave supérieure (3) appartenant à un propriétaire différent (une trappe (t) la faisait communiquer avec la pièce au-dessus), puis un cavon et une cave (1) en enfilade à l’ouest ; ces deux espaces communiquent avec le cuvage de la première maison par des trous (a, b) permettant le passage gravitaire du contenu de la cuve vers les tonneaux de la cave au moyen de tuyaux. La cave inférieure nord (2) et la dernière cave (4), qui a sa porte au niveau de la cour, à l’extrémité est du bâtiment, correspondaient donc plutôt aux caves de la seconde maison.

Afin de gagner de la place dans ces villages au bâti très dense, les combles ont souvent été surélevés : on distingue très bien ici le niveau rehaussé en moellon de calcaire au-dessus du mur enduit, dont la partie supérieure alterne des trumeaux vides ou pleins, sortes de piliers irréguliers soutenant les fermes de charpente, séparés par des vides fermés de planches disjointes. Cette mise en œuvre peut paraître hâtive ou partiellement démolie mais elle est la norme dans ce secteur où le matériau disponible est un petit moellon lité impropre aux belles pierres d’angle et où la fonction de séchage bannit un ajustement étanche des matériaux. Ici le comble a servi au séchage du tabac, culture très présente dans la commune jusqu’aux années 1970, les feuilles étant disposées sur des perches dont on aperçoit les extrémités par l’ouverture du pignon.

L'édifice est en maçonnerie de petit moellon lité, avec des encadrements maçonnés ; le toit est à longs pans, en ardoise.

  • Murs
    • calcaire moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    étage de soubassement, en rez-de-chaussée surélevé, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • DAVIET, Jérôme. GUIBAUD, Caroline. MONNET, Thierry. Massif des Bauges, un patrimoine entre lacs et montagnes. Région Auvergne-Rhône-Alpes / Riotord : Lieux Dits, 2024 (Images du patrimoine ; 322).

    p. 116-117
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2024
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Articulation des dossiers
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