La maison ouvrant sur le pignon présente les aménagements les mieux conservés. Il s'agit d'une maison de vigneron mitoyenne, d'une travée sur quatre niveaux (cave voûtée, cuvage, habitation et séchoir dans le comble sous toiture), très comparable à l'exemple étudié à Montbenoît (IA73004472). Sous le palier de l’escalier en lauze à garde-corps maçonné se trouve la porte d’un cuvage contenant un pressoir à cage circulaire et une grande cuve. Au-dessus se trouve la cuisine (B) : on allumait le feu directement sur le sol de dalles calcaire, où l’âtre est délimité par un chenet maçonné, dans une grande cheminée d’angle dont la hotte repose sur une console en bois découpé. On distingue sous la fenêtre barreaudée le potager en dalle calcaire, avec cendrier à ouverture en demi-lune, et en face une niche couverte en plein cintre qui pouvait servir à déposer les réserves d’eau puisées aux bassins voisins. Une chambre prolongeait sans doute l’habitation à l’est. On peut supposer que la seconde maison était conçue sur le même modèle : un cuvage au niveau de l’étage de soubassement, qui a été transformé en cuisine (A) ; les pièces d’habitation dont la cuisine étaient au niveau supérieur, réaménagé en trois chambres (1, 2, 3), avec sans doute un escalier extérieur disparu. Une porte faisant communiquer ce niveau avec la cuisine de la première maison a été percée.
Au milieu du bâtiment, un escalier pris dans un couloir voûté donne accès au réseau de caves enterrées, selon une disposition que l’on rencontre dans les villages de cette partie de la Combe de Savoie : deux caves superposées au nord-est, la cave supérieure (3) appartenant à un propriétaire différent (une trappe (t) la faisait communiquer avec la pièce au-dessus), puis un cavon et une cave (1) en enfilade à l’ouest ; ces deux espaces communiquent avec le cuvage de la première maison par des trous (a, b) permettant le passage gravitaire du contenu de la cuve vers les tonneaux de la cave au moyen de tuyaux. La cave inférieure nord (2) et la dernière cave (4), qui a sa porte au niveau de la cour, à l’extrémité est du bâtiment, correspondaient donc plutôt aux caves de la seconde maison.
Afin de gagner de la place dans ces villages au bâti très dense, les combles ont souvent été surélevés : on distingue très bien ici le niveau rehaussé en moellon de calcaire au-dessus du mur enduit, dont la partie supérieure alterne des trumeaux vides ou pleins, sortes de piliers irréguliers soutenant les fermes de charpente, séparés par des vides fermés de planches disjointes. Cette mise en œuvre peut paraître hâtive ou partiellement démolie mais elle est la norme dans ce secteur où le matériau disponible est un petit moellon lité impropre aux belles pierres d’angle et où la fonction de séchage bannit un ajustement étanche des matériaux. Ici le comble a servi au séchage du tabac, culture très présente dans la commune jusqu’aux années 1970, les feuilles étant disposées sur des perches dont on aperçoit les extrémités par l’ouverture du pignon.
L'édifice est en maçonnerie de petit moellon lité, avec des encadrements maçonnés ; le toit est à longs pans, en ardoise.
Photographe au service de l'Inventaire Auvergne-Rhône-Alpes