Le hameau de Miolanet à Saint-Pierre-d’Albigny, en bas des pentes de l’Arclusaz, était composé d’un mélange de fermes, de dépendances agricoles et de maisons de vigneron mitoyennes de petites dimensions, et dont les caves et les trois niveaux d’élévation peuvent être imbriqués les uns dans les autres.

L'implantation du hameau montre une grande permanence depuis la mappe sarde. Le parcellaire actuel est en place dès le plan cadastral de 1890, à part quelques constructions nouvelles en périphérie est et sud. Il s'agit d'un gros hameau à bâti dense, qui compte déjà 26 "maisons" (ou "maisons et granges") et 17 "granges" à l'époque de la mappe, réparties en trois mas : le village de Mienalet, qui correspond aux deux ilots de bâtiments qui bordent la route (RD 201) au nord ; Sous Mienalet, soit la partie au sud de la route, traversée par la rue des Loges ; et les Voisines, qui est le quartier situé au nord de part et d'autre des rues de Reverdet et des Voisines. La communauté possédait un four (n°1000) qui se situait vers l'actuelle parcelle 2018 C2 351, et une fontaine (n°1015) aux Voisines, vers l'actuel bassin 2018 C2 357. En 1890 on compte 38 "maisons" et autant de "bâtiments", répartis dans les trois quartiers, avec quelques ilots uniquement constitués de "maisons" (angle est de la RD 201 et rue des Loges, 2018 C2 380, 381, 1218, 1219, 1221 ; dernier ilot sud-est, 2018 C2 1185, 1231 à 1233 ; dernier ilot au nord à l'angle rue de Reverdet/rue des Voisines, 2018 C2 311, 315, 316), quelques "bâtiments" isolés ou par deux (comme 2018 C2 361 ou 2018 C2 368, 369) et des ilots où les "bâtiments" sont plutôt situés aux angles ou extrémités, avec des "maisons" au centre (comme le premier ilot à l'ouest, 2018 C2 342 à 348, 1187, 1188, 1210, ou rue Reverdet 2018 C2 325 à 328).

Le bâti se compose de maisons de vigneron, de petit module (1 travée, comme 2018 C2 391 ou l'une des maisons de IA73004476) ou grand module (3 travées, comme 2018 C2 327 ou C2 1221). Le bâti date essentiellement du 19e siècle, mais certains bâtiments ont sans doute des bases plus anciennes, comme la maison 2018 C2 408, qui présente des encadrements chanfreinés et une chaînage d'angle à gros blocs (17e siècle ?) ou C2 1220 (encadrement chanfreiné en remploi). On trouve derrière C2 407 et 408 un passage très étroit qui les sépare de leur voisine. Ces maisons se caractérisent par leur mitoyenneté, l'imbrication de certains accès (voir IA73004476), leur développement en hauteur sur trois ou quatre niveaux (si on compte le sous-sol). L'organisation de certaines parcelles laisse penser qu'elles sont formées de la réunion de deux petites maisons (qui ont chacune un accès sur rue, comme IA73004476 ou 2018 C2 408). Du fait de la déclivité du terrain, les caves peuvent être en étage de soubassement, mais elles peuvent également être en sous-sol et desservies par des descentes d'escalier protégées par une voûte en pierre (2018 C2 408) ou en brique. Les escaliers extérieur d'accès aux habitations sont en pierre (dessus de marches en lauze ; marches souvent reprises en béton) avec garde-corps en pierre. Le palier peut être protégé par une avancée du mur pignon (2018 C2 391 ou 357). Le balcon peut mener à des toilettes extérieures adossées au bâtiment. Les combles sont parfois rehaussés de trumeaux de maçonnerie pour agrandir l'espace de séchage (2018 C2 408, IA73004476). On trouve des vestiges de fils métalliques pendus aux avant-toits utilisés pour le séchage des épis de maïs (2018 C2 312).

Des dépendances complètent ces habitations : des cuvages (2018 C2 314 ou 405) et des granges-étables, dont beaucoup ont été agrandies ou transformées au 20e siècle pour aménager des séchoirs à tabac (2018 C2 312, 371, 418) ou des ateliers de greffage (2018 C2 310, 361 ou 1208).

On observe également deux fermes à juxtapositon, plus vastes et plus récentes : 2018 C2 329, maison de vigneron (avec une grande cave sur l'arrière) agrandie d'une grange-étable après 1890, et 2018 C2 528, édifiée en périphérie du hameau après 1890. La maison 2018 C2 352 a été agrandie près 1890 et appartenait à un pépiniériste.

Le village possède en 1890 un four (1890 C2 441, 2018 C2 354 : détruit) et trois fontaines : 1890 C2 441, 448 et 449. La première correspond au bassin (fontaine, abreuvoir) 2018 C2 353 : bassin en dalle calcaire agrafées, à un bac, avec deux bornes fontaines en béton. La seconde, à la fontaine déjà signalée sur la mappe, et donc au bassin couvert (fontaine, lavoir, abreuvoir) 2018 C2 357 (IA73004479). La troisième, à une fontaine située le long du chemin à l'ouest de la précédente, disparue. Le bassin couvert édifié au centre du hameau, le long de la RD 201, est postérieur. Il peut avoir été édifié vers 1900 (AD Savoie, 2O 2698, Projet de canalisation pour divers hameaux dont Miolanet, 1899-1901 et 1350W 557, Adduction d’eau, source des Allues, le Bourget, Miolanais, 1945-1956 ; non consultés). Deux croix ponctuent l'ensemble, une croix de mission à l'entrée du hameau et une croix de chemin à côté du nouveau bassin.

Le matériau employé est le petit moellon calcaire plat, ou calcaire lité, souvent revêtu d'un enduit mince sur les parties habitées et laissé apparent pour les granges-étables ou les trumeaux des combles. Les encadrements sont maçonnés, avec parfois des linteaux en lauze (2018 C2 391). Les granges-étables ou séchoirs présentent des extensions en charpente sous toiture. Les toits sont essentiellement en ardoise, à demi-croupe.