Le livre des numéros suivis de la mappe sarde signale la présence à cet emplacement du domaine noble du Maz, appartenant à noble Joseph François de Bellegarde (n° 3707 maison et cour, entourée d'un domaine constitué de jardins, vigne, verger, champs et prés allant du n° 3703 à 3711). Joseph François Noyel de Bellegarde, gentilhomme de la chambre du roi de Sardaigne est né en 1692 à Chambéry. Sa maison n'est pas représentée sur la mappe (la parcelle 3707 est un verger), mais elle aurait été située au sud de la maison actuelle.
Celle-ci présente des encadrements à chanfreins et congés qui peuvent dater de cette maison précédente (remplois) : portail d'entrée, porte intérieure et imposte de la porte extérieure de la cave, jours de la pièce nord-ouest et fenêtre de la pièce nord-est du rez-de-chaussée. La date 1767 est inscrite au-dessus d'une porte sur le palier de l'escalier au 1er étage, qui a un encadrement en calcaire gris veiné que l'on retrouve sur deux fenêtres du rez-de-chaussée côté sud-est. C'est sans doute après la construction de cette maison que la propriété passe à la famille Courtois d'Arcollières. Maurice Messiez (La Combe de Savoie..., p. 137) localise à Chevillard la "maison de maître" de Marc Antoine d’Arcollières, originaire de Yenne (né en 1745), dont le fils est président de la cour d'appel à Chambéry. Il indique que le domaine est racheté en 1866 par le fermier Perrier. Cependant sur l'état de section de 1890, la maison et le domaine autour (1890 D2 131 à 141, dont : 136 maison, 137 maison, écurie, 138 bâtiment, et des vergers, bosquets, vigne) appartiennent à Eugène Courtois d'Arcollières (1846-1931), rentier à Chambéry, époux d'Edmée, la fille du comte Ernest de Boigne, et connu pour avoir été président de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie (1889-1892 et 1894-1895), puis son secrétaire perpétuel (1895-1931). Le bulletin de 2015 des Amis de Saint-Pierre d'Albigny indique que le comte Amédée de Foras (1830-1899) y aurait succédé aux Arcollières.
Des photographies prises lors d'une vente vers 1990 montre que l'ensemble a été peu modifié depuis cette date, et sans doute depuis 1890 (les bâtiments de dépendance de part et d'autre du portail ont peut-être été implantés dans la 2e moitié du 18e siècle mais ont été remaniés au 19e ou 20e siècle ; le bâtiment de dépendance au nord est datable de la 2e moitié du 19e siècle et a été agrandi au nord peu après 1891), mise à part la transformation du bâtiment situé au sud du portail, qui était une remise en charpente ouverte sur trois côtés et la suppression d'une forge qui occupait l'extrémité du bâtiment situé au nord du portail ; le petit toit au-dessus du portail avait deux épis de faitage en zinc (il n'en reste qu'un) et une bordure en bois découpé. Des pièces de la maison aurait été pourvues de lambris qui avaient déjà disparu en 1990 (oral).
L'ensemble est divisé en plusieurs logements.
Le chevalier Eugène Courtois d'Arcollières (1846-1931), époux d'Edmée, fille du comte Ernest de Boigne, rentier à Chambéry, a été président de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie (en 1889-1892 et 1894-1895), puis secrétaire perpétuel (1895-1931).