Entretien/visite de la maison dite des Finette par Marie Pernolet (84 ans), née Parrour, avec sa fille Véronique, le lundi 11 septembre 2023.
Contexte
La visite de la maison des Finettes localisée rue des Sculpteurs Clappier à Bessans a été réalisée par Véronique Pernolet avec sa mère Marie Pernolet (84 ans) qui a habité cette maison enfant. Les propos de cette visite ont été recueillis par prise de notes par Monique Clappier et Daniel Personnaz, co-présidente et membre du bureau de l’association BJA.
La maison des Finette (surnom d’une des familles Clappier de Bessans) a appartenu aux grands-parents maternels de Marie Pernolet, Séraphin et Delphine Clappier. Marie, née en 1939, y a vécu sa petite enfance. En 1943, à cause de la guerre, elle est allée en région parisienne car ses parents faisaient partie des nombreux Bessanais qui ont émigré à Levallois-Perret. Son père était chauffeur de taxi. Marie a passé tous ses étés à Bessans jusqu’en 1957, avec sa grand-mère Delphine et sa tante Marianne dont elle garde le souvenir d’une grande affection et qui sont les dernières personnes à avoir vécu dans cette maison. Les cousines de Marie fréquentaient aussi cette demeure.
Delphine Clappier, née Falco, tenait la maison de son mari décédé en 1926 ; elle est la plus ancienne propriétaire mentionnée dans le document sur l’origine de propriété joint à la vente par adjudication en 2013.
Visite de la maison :
Dans la cour, les herbes hautes et enchevêtrées entravent en partie l’accès. Il n’y avait pas de potager, simplement les toilettes et la petite étable (érhablot). Les propriétaires avaient un jardin un peu plus loin dans le village. Il est courant à Bessans d’avoir un potager ailleurs qu’à côté de la maison.
· à gauche, au fond, des toilettes extérieures, dans une guérite (la kazèto),
· adossée au mur aval de la cour, à gauche, une petite étable (l’érhablot) au toit bien affaissé,
· en face de l’entrée de la cour, un bâtiment attenant à la maison ; c’était à l’origine une boutique (vente de beurre, de fromage, voire de viande) qui fut ensuite transformée en chambre. Marie se rappelle les Italiens occupant le village et venant acheter du beurre et du fromage de fabrication familiale.
Dans la maison :
· Le premier niveau est semi-enterré. La première pièce à gauche du couloir, où se situe une grande cheminée, est la cuisine d’été utilisée aussi comme réserve (la fôgonié), mais Marie précise ne jamais avoir vécu dans cette pièce. Au fond à gauche, se trouve une petite pièce fraîche enterrée, pour la conservation des denrées alimentaires (lô péliô).
· La première pièce à droite est une petite chambre, que la famille appelait la chambrette. Une telle pièce n’existait pas en général au niveau du logis-étable (l’érhablô) dans les maisons bessanaises. Elle fut occupée en été par un oncle de Marie et aussi par ses parents. Une armoire encastrée dans le mur contenait la literie et une coiffe noire du costume traditionnel (la bérèto).
· Delphine (la grand-mère) et Marianne (la tante) vivaient dans le logis-étable proprement dit, au fond du couloir. Trois lits permettaient d’y dormir, les brebis étant parquées dessous. La partie habitation était séparée de l’étable par une cloison légère à mi-hauteur, la poèé.
· L'étable était en deux parties et pouvait accueillir six ou sept vaches, un mulet et des veaux.
· À l'entrée du logis-étable une pompe amenait l’eau d’un puits.
· Un escalier en pierre pour mener à la grange est raide et étroit à marches hautes, il donne accès à deux chambres qui servaient l’été à la place des lits du logis-étable.
· Une échelle très raide conduit, depuis la grange, à une sorte de grenier qui s’ouvre sur le balcon côté sud, vers la montagne de Tierce. Le grenier auquel on accède par une échelle dans la grange et qui communique avec le balcon servait à entreposer le seigle, l’orge et la paille pour les lits des personnes.
Delphine Clappier est décédée en 1965. Sa fille Marianne a passé les hivers à Levallois-Perret à partir de 1968 jusqu’à sa mort en 1989. Elle retrouvait sa maison à partir du mois de mai.
En ce qui concerne cette visite, il faut noter que c’était la première fois que Marie Pernolet, qui habite à côté, y revenait depuis plus de vingt ans. Cette visite commentée est également une faveur accordée à l’association BJA représentée par des personnes qu’elle connaît très bien.
Collection Bessans Jadis et Aujourd'hui