Histoire
Le site du Rocher du Château, avec ses peintures rupestres, témoigne d’une occupation à l’époque néolithique de la commune de Bessans. La datation d’objets de bois retrouvés au Col du Colerin, sur le territoire de Bessans, indique que des échanges existaient de part et d’autre de la chaîne alpine dès la fin de cette époque néolithique (vers 2500 avant J-C).
L’invasion sarrasine ne semble avoir laissé de traces que dans l’imaginaire collectif. Au milieu du XIVe siècle, Bessans devient une dépendance de l’abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluze, en Piémont. À partir de 1528, une administration mixte gère le village qui dépend à la fois des ducs de Savoie et de l’abbaye. En 1793, la Savoie devient française et prend le nom de département du Mont-Blanc. En 1815, avec la Restauration, elle retourne au roi de Sardaigne puis redevient française avec le plébiscite du 22 avril 1860.
Durant des siècles, les activités agropastorales ont été pratiquement les seules à faire vivre la population bessanaise, beaucoup plus importante en nombre qu’aujourd’hui (1084 habitants en 1793, toujours autour d’un millier entre 1860 et 1890, 353 en 2022). Mais l’émigration temporaire ou définitive de Bessanais, vers Turin, Lyon, Marseille, Paris, a joué un rôle important, dès avant la fin du XIXe siècle où elle a pris une ampleur particulière en région parisienne. Les métiers de cochers de fiacres puis de chauffeurs de taxis permettaient de revenir au pays pour l’élevage et les travaux agricoles.
Après la Première Guerre mondiale, des constructions autres que le traditionnel logis-étable semi-enterré ont vu le jour. Mais c’est l’incendie du village par l’armée allemande en septembre 1944 qui, détruisant 150 maisons, va changer définitivement sa physionomie. Puis, à peine les reconstructions achevées, la crue de l’Arc de 1957, qui a ravagé toute la Maurienne, emporte deux hôtels, plusieurs maisons et une chapelle.
Au seuil des années 1970, l’avènement du ski nordique popularisé par les Jeux Olympiques de Grenoble, permet au village d’offrir des emplois à sa population. L’ouverture du Centre école La Bessannaise contribue largement à faire connaître Bessans comme un lieu privilégié pour la pratique du ski de fond, des raquettes, des randonnées d’hiver comme d’été, à proximité du Parc National de Vanoise. Le développement touristique entraîne de nouvelles constructions qui échappent toutefois à la standardisation des grands complexes immobiliers.
Les caractéristiques de Bessans ont régulièrement attiré l’attention des ethnologues, depuis la venue d’Eugenie Goldstern en 1913, qui en a fait l’objet d’une thèse.
Collection Bessans Jadis et Aujourd'hui