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  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes patrimoine industriel - Chambéry
  • Commune Bessans
  • Cadastre 2022
  • Dénominations
    oeuvre sur plusieurs communes

Histoire

Le site du Rocher du Château, avec ses peintures rupestres, témoigne d’une occupation à l’époque néolithique de la commune de Bessans. La datation d’objets de bois retrouvés au Col du Colerin, sur le territoire de Bessans, indique que des échanges existaient de part et d’autre de la chaîne alpine dès la fin de cette époque néolithique (vers 2500 avant J-C).

L’invasion sarrasine ne semble avoir laissé de traces que dans l’imaginaire collectif. Au milieu du XIVe siècle, Bessans devient une dépendance de l’abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluze, en Piémont. À partir de 1528, une administration mixte gère le village qui dépend à la fois des ducs de Savoie et de l’abbaye. En 1793, la Savoie devient française et prend le nom de département du Mont-Blanc. En 1815, avec la Restauration, elle retourne au roi de Sardaigne puis redevient française avec le plébiscite du 22 avril 1860.

Durant des siècles, les activités agropastorales ont été pratiquement les seules à faire vivre la population bessanaise, beaucoup plus importante en nombre qu’aujourd’hui (1084 habitants en 1793, toujours autour d’un millier entre 1860 et 1890, 353 en 2022). Mais l’émigration temporaire ou définitive de Bessanais, vers Turin, Lyon, Marseille, Paris, a joué un rôle important, dès avant la fin du XIXe siècle où elle a pris une ampleur particulière en région parisienne. Les métiers de cochers de fiacres puis de chauffeurs de taxis permettaient de revenir au pays pour l’élevage et les travaux agricoles.

Après la Première Guerre mondiale, des constructions autres que le traditionnel logis-étable semi-enterré ont vu le jour. Mais c’est l’incendie du village par l’armée allemande en septembre 1944 qui, détruisant 150 maisons, va changer définitivement sa physionomie. Puis, à peine les reconstructions achevées, la crue de l’Arc de 1957, qui a ravagé toute la Maurienne, emporte deux hôtels, plusieurs maisons et une chapelle.

Au seuil des années 1970, l’avènement du ski nordique popularisé par les Jeux Olympiques de Grenoble, permet au village d’offrir des emplois à sa population. L’ouverture du Centre école La Bessannaise contribue largement à faire connaître Bessans comme un lieu privilégié pour la pratique du ski de fond, des raquettes, des randonnées d’hiver comme d’été, à proximité du Parc National de Vanoise. Le développement touristique entraîne de nouvelles constructions qui échappent toutefois à la standardisation des grands complexes immobiliers.

Les caractéristiques de Bessans ont régulièrement attiré l’attention des ethnologues, depuis la venue d’Eugenie Goldstern en 1913, qui en a fait l’objet d’une thèse.

Proposition d'inventaire participatif : le village-station de Bessans - Haute-Maurienne 73

Suivi : François PORTET ethnologue ; suivi inventaire chercheurs :  Nadine Halitim-Dubois ; Thierry Monnet ; Association BJA Bessans Jadis et Aujourd'hui

Bessans, commune de la Haute-Maurienne de 330 habitants (au dernier recensement) a une histoire singulière. L'habitat permanent du village s'est installé dans un fond de vallée plat, à 1700 mètres d'altitude avec des alpages situés sur les pentes au-dessus de 2000 mètres. L'histoire du village est marquée par les migrations saisonnières, par les cols, vers l'Italie voisine puis après le rattachement de la Savoie à la France (1860) vers les villes de Marseille, Lyon et Paris ou les bessanais se sont spécialisés dans l'exploitation des fiacres puis plus tard des taxis parisiens. De cette période témoigne une première évolution de l'habitat traditionnel : les maisons avec logis étable en sous-sol et grange au niveau supérieur sont remplacées par des habitations un peu plus élaborées avec des éléments de décor sans doute importés de la ville.

L'histoire de la vallée à la période contemporaine connaît deux épisodes dramatiques : en 1944 une importante partie du village est incendié par les troupes allemandes et dans l'immédiat après-guerre l'Etat met en place un programme de reconstruction des fermes détruites suivant différentes modalités. Le débordement de l'Arc en 1957 est le second épisode qui a modifié l'habitat villageois et entraîné une reconstruction du cœur du village. Ainsi l'habitat villageois dans sa partie centrale, dans les deux hameaux d'habitat permanent Le Villaron et la Goulaz, dans le hameau d'habitat temporaire et les chalets d'alpage des montagnes témoignent à divers degrés de cette histoire mouvementée.

Depuis plus de quarante ans l'association « Bessans jadis aujourd'hui » étroitement impliquée dans la vie de la commune explore le passé villageois à travers une publication biannuelle, des expositions et diverses animations. Depuis cinq ans un ethnologue renouvelant des investigations entreprises dès le début du siècle dernier a apporté son aide à la structure associative. C'est dans ce contexte et suite à l'élaboration du PLU de la commune, en 2019 que l'idée d'un inventaire du bâti communal qui serait réalisé par l'association a vu le jour. Mais les bénévoles en ont bien conscience, pour que celui-ci vienne abonder la documentation déjà très riche réunie sur ce territoire, il est nécessaire de travailler avec méthode et les services de l'inventaire en région paraissent particulièrement armés pour apporter cette aide et accompagnement méthodologique (Nadine Halitim-Dubois pour la partie reconstruction et Thierry Monnet pour la partie chalets d’alpage et ferme-logis). Sera également associé au comité scientifique de l’inventaire participatif Jean-François Lyon-Caen enseignant à l’ENSAG (Ecole Nationale d’Architecture de Grenoble) et spécialiste de l’architecture de montagne (stations de sport d’hiver, refuges…). L’association « Bessans jadis aujourd'hui » accompagnée par François Portet (ethnologue) sera moteur de cet inventaire participatif, et un photographe amateur qui pourra gérer et superviser la partie photographique de cet inventaire.

  • Période(s)
    • Principale : 14e siècle
    • Principale : 15e siècle
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
    • Principale : 21e siècle

Le territoire

Le territoire de Bessans s’inclut dans celui de la Haute Maurienne, à savoir la vallée de l’Arc en amont de Modane jusqu’à la frontière italienne au col du Carro et aux sources de l’Arc ; il faut y adjoindre les vallées adjacentes du Ribon, d’Avérole et de la Lombarde. À noter que le col de la Madeleine, entre Lanslevillard et Bessans, marque dans la vallée une transition significative quant à l’altitude, au climat et à l’enneigement. Le village lui-même et deux de ses hameaux (Le Villaron et La Goulaz) se situent sur un vaste plateau à 1750 mètres d’altitude. Le hameau le plus élevé, celui d’Avérole, se trouve à 2000 mètres d’altitude. Les alpages, entre 2100 et 2500 mètres, connaissent encore, pour certains comme celui du Vallon, une activité agropastorale et voient aussi leur habitat restauré à des fins de loisir.

Les montagnes de la vallée de Bessans sont limitrophes à l’adret avec le Parc National de la Vanoise et à l’est et au sud avec la frontière italienne du Piémont.

Les principaux sommets sont Charbonnel qui culmine à 3752m, la Bessanèse, frontalière avec l’Italie à 3592 m, Méan Martin, Ronce, le Chatelard. La montagne de Tierce, qui domine le village de son beau triangle, atteint presque 3000 m.

Les torrents (Arc, Avérole, Ribon) et cascades sont en grande partie captés par EDF pour alimenter par conduite forcée le barrage du Mont Cenis, mis en service en 1968.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

(dossier en cours)

Présentation de l'étude d'inventaire ponctuel de la commune de Bessans en Haute Maurienne - Inventaire Général du Patrimoine Culturel (auvergnerhonealpes.fr)

Documents d'archives

  • FRAD073 : C 2219 Mappe n° 567 vue 11

    AD Savoie : C 2219 Mappe n° 567 vue 11

Bibliographie

  • Goldstern Eugénie, Bessans, vie d'un village de haute Maurienne, Ed. Curandera, 1987.

    AP
  • PORTET François, Agriculture et élevage, Revue Bessans Jadis et Aujourd'hui, n° 83 - été 2020, pp. 1 à 26.

    AP
    p. 1 à 26
  • PORTET François, Accueil et Tourisme à Bessans, Revue Bessans Jadis et Aujourd'hui, n° 85 - été 2021.

    AP
  • Poche Bernard, Le monde Bessanais, société et représentation, Ed. du CNRS, 1999.

    AP
  • Jail Marcel, la Haute Maurienne, Recherches sur l'évolution et les problèmes d'une cellule intra-alpine, Thèse de géographie, Grenoble, 1967.

    AP
  • Tracq Francis, La Mémoire du vieux village , éd. La Fontaine de Siloé 2000

    AP

Périodiques

  • Chazal, Annie, 2002. Toponymie de Bessans : vivre et nommer l’espace en Haute Maurienne. Grenoble, Éd. de Belledonne, 242 p.

    AP
  • Chazal, Annie, 2006.Mémoires d’alpages, Éd. Bessans Jadis et Aujourd’hui, 193 p.

     

    AP
  • O’Kane, Françoise. 1982. Gens de la terre, gens du discours. Terrain, méthode et réflexion dans l’étude d’une communauté de montagne et de ses émigrés. Bâle, Société Suisse des Traditions populaires, 417 p.

    AP

Annexes

  • Une approche d'un inventaire ponctuel : propositions 2022
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022