Le dessin de la parcelle (n°3429, grande parcelle qui doit comprendre les cours) sur la mappe sarde (vers 1730) ne permet pas de connaître avec précision l'emprise de l'édifice à cette époque. La petite fenêtre en arc segmentaire dans le mur est (ancien mur pignon) de la 5e travée de cave de l'étage de soubassement, et les encadrements chanfreinés des portes de la 4e travée de cave (arc en plein-cintre, encadrement à chanfrein et congés) et entre les 4e et 5e travées (remanié) peut indiquer une origine ancienne (fin du Moyen Âge ?) du bâtiment. Le livre des numéros suivis de la mappe localise une "maison vieille" au n° 3426, à l'ouest de la "maison" 3429, appartenant également au curé.
Une poutre portant l'inscription 16 + 71 est remployée en linteau sur la porte entre les 1ère et 2e travées de cave de l'étage de soubassement ; cette date peut être mise en relation avec les travaux de réfection des couverts, planchers et murailles (le bâtiment est alors réputé "vieux et pourri"), et de construction "à neuf" d’une grange par le Claude Henry Paernat, qui obtient en échange la jouissance pour 8 ans du revenu d’une pièce de vigne dépendant de la confrérie du Saint-Esprit, située dans le vignoble des Confréries (acte du 14 juin 1671, AD Savoie. 138 Edépôt 30). La grange est peut-être celle représentée au n° 3431 de la mappe. Des travaux de reconstruction du toit, avec rehaussement préalable des murs pour donner plus de pente au toit et conserver ainsi plus longtemps les ardoises, sont menés en 1780 (devis du 5 août 1780 par Pierre Henriquet, maître charpentier, et Pierre Deglise, maître maçon, approuvé par l’architecte Garella, et mis en oeuvre par le curé Jacques Colombard selon engagement du 29 août 1780, ibid.)
Le bâtiment a été allongé d'une travée à l'est (chaînage). Les vantaux de la fenêtre sud de la 2e travée de cave, le placard de la salle à manger et les portes de la chambre ouest sont datables du début du 19e siècle.
Le bâtiment a été surélevé d'un étage en 1863, afin d'aménager des chambres à coucher (approbation le 16 novembre 1862 des plans et devis du 6 mai 1862, architecte diocésain Joseph-Samuel Revel ; procès-verbal d'adjudication le 10 octobre 1863 à François Montant, entrepreneur à Montmélian, 9 937,98 F ; procès-verbal de réception provisoire le 3 août 1864 et réception définitive le 15 septembre 1864 par Revel ; décompte des travaux le 20 septembre 1864, signé Revel architecte cantonal). Le toit est refait en remployant la charpente. Le dessin du projet donné par Joseph-Samuel Revel (voir illustrations) montre un décor d'enduit (angles harpés, chambranle sommé d'une croix sur la porte, chambranles sur les fenêtres, bandeau sous le toit) et un toit doté d'une seule croupe à l'est et de lucarnes, qui n'ont pas été réalisés. L'escalier extérieur côté rue est détruit et la porte transformée en fenêtre ; l'accès côté rue emploie désormais la porte donnant sur le balcon est, qui est modifié (pose de dalles en pierre, garde-corps en métal). Les percements sont largement remaniés. Le décompte des travaux exécutés par l'entrepreneur François Montant daté du 20 septembre 1864 précise qu'à cette époque la cuisine avait un évier et un potager ; parmi les éléments encore en place, il mentionne la pose d'un garde-corps en fer sur le balcon du fond de la galerie, de 92 rouleaux de papier peint et 40 rouleaux de bordures (que l'on retrouve dans la chambre ouest, où le plan montre la modification de la cheminée) et la création de l'escalier intérieur au bout du couloir.
De nouvelles réparations ont lieu en 1964-1967 (AD Savoie, 1350W 564). L'agrandissement de deux fenêtres du rez-de-chaussée surélevé et du 1er étage doit dater de cette époque.
Le garde-corps de l'escalier sur a été remanié vers 2008 (oral).
Architecte de Chambéry (architecte pour l'administration sarde puis architecte diocésain), a travaillé à la réfection de l'église de Saint-Offenge-Dessous (73) en 1861 et à la reconstruction de celle d'Épersy entre 1859 et 1864. Restaure la façade de l'église Notre-dame de Chambéry en 1864.