Inventaire après décès des biens de Charles de Veillet, établi par Jean Gachet, notaire collégié et bourgeois de Montmélian, en présence de ses héritiers noble Joseph et demoiselle Antoinette de Veillet, de leur mère et tutrice demoiselle Georgine Dhumilly, veuve du défunt, et de demoiselle Charlotte de Provence, veuve de noble François de Veuillet et mère du défunt. Il fait suite à un inventaire de cachètement réalisé par Me Merloz.
L'inventaire commence le 5 janvier 1729 et s'achève le 13 juin 1729 "dans la tour et maison forte des Moulins". Entretemps, le notaire, la veuve du défunt et une partie des témoins se déplacent pour inventorier les autres propriétés du défunt : la maison sous l’enseigne de la Croix blanche à Saint-Pierre-d’Albigny (à partir du 25 janvier 1729), la métairie de Grésy-sur-Isère (le même jour) et la grangerie de Berthet à Bellecombe-en-Bauges (à partir du 27 mai 1729).
(NB : les transcriptions d'éléments de mobilier se concentrent sur les mentions de documents et d'outils liés aux activités agricoles ou artisanales, en particulier viticoles ; quelques mentions de mobilier domestique, qui est est décrit avec beaucoup de précision, ont été relevées aussi pour illustrer le type de confort d'une maison noble au début du 18e siècle).
Maison forte des Moulins à Fréterive
Description des bâtiments :
1e "Ladite maison forte a quatre tournelles, desquelles il y en a une découverte, consistant lesdits bâtiments en une cuisine basse, un poile voûté derrière un grand cellier, deux petites caves, une petite dépense voûtée, un petit lavoir, un tenaillier soit membre de pressoir appuyé sur des colonnes du côté d’Isère, une petite chapelle voûtée, un petit membre dessous aussi voûté, une petite cour et une basse-cour au bas.
De laquelle basse-cour il y a deux écuries et la fenière [foignière] au-dessus, avec encore une petite cuisine basse et un petit membre à côté, un grand jardin potager au-dessous de ladite maison du côté de l’Isère, clos de murailles.
Et pour aller aux appartements dessus la maison forte l’on monte par un degré de pierre de taille au-dessus desquels y a une grande galerie, et lesquels appartements consistent en une grande salle faisant feu dont la cheminée est à bas, une grande chambre à côté sur la cuisine basse, un cabinet à voûte plate derrière ladite chambre faisant feu, un autre petit cabinet du côté d’Isère, une chambre au-dessus desdits degrés du côté du Levant ; et dans ladite salle il y a un cabinet voûté qui se trouve sur la dépense de la cuisine basse avec la porte de fer, et la fenêtre grillée de fer, avec ladite maison, les galetas, le grenier, le tout couvert d’ardoise, et le tinard de lauze ladière".
Confins : jouxte les prés vergers dépendant de la maison… et en partie la cour despalle (?) et place de noble Christophe de Grosset, aussi dessus et en partie du Levant et sa grange ci-après confiné aussi du Levant avec la maison d’habitation de granger.
2e "Une maison pour l’habitation des grangers, une grange au devant laquelle j’ai trouvé prête à tomber, n’y ayant trouvé qu’une porte et sans aucun plancher ; y ayant à la susdite maison une cuisine et une petite chambre avec deux membres au-dessous, le tout couvert de lauze ladière, avec leur place".
Confins : jouxte le jardin sus proche, confine du Couchant le ruisseau des moulins, du Levant places et chapit dudit sieur de Grosset…
3e "Une grange couverte de paille, consistant en deux étables et l’aire de ladite grange au milieu, au-devant de laquelle est un chapit [chapys] appuyé sur quatre colonnes, couvert de paille, avec les places entre deux".
Inventaire des biens immeubles :
Terres, verger, prés, prés blachères, blachère située sur Aiton, bois.
A noter : les confins mentionnent le pré de la chapelle de la Madeleine érigée dans l’église de Fréterive.
Précisions sur les aménagements et le mobilier (relevé non exhaustif) :
Dans la maison forte :
- dans la chambre où est décédé le défunt, à main gauche de la montée des degrés… : une garde-robe en sapin, une commode (les deux contenant du linge et vêtements), "un lit bois noyer à la dauphine presque neuf avec les rideaux de serge de camp rouge et ses pentes dedans et dehors ouvragé et brodé avec des rubans bleus moitié usé et ses deux tringles de fer pour fermer et ouvrir les rideaux, la têtière de toile teinte à grandes fleurs à fond rouge aussi bien que couverte piquée"…, une table à la dauphine, deux fauteuils et six chaises à la dauphine, un tour à filer façon de Grenoble…
- "le cabinet qui est sur le degré"… "ledit cabinet qui est la voûte des degrés" : meubles et linge ; un caparaçon de cheval ; une paire de pistolets de forais ; une cafetière de cuivre ; un alambic de cuivre ; quatre fusils ; des outils de jardin ; un chaudron ; de la vaisselle ; des archives : parchemin concernant la rente des Moulins en arrière fief de Miolans, trois patentes d’affiliation avec messieurs les chartreux les révérends augustins et capucins, d'autres archives.
- dans la grande salle… placard à main gauche en entrant : un "coffre de noyer presque neuf fait en menuiserie avec les ferrures et serrures, trois petits tiroirs en dedans et un caisson", renfermant du linge et des vêtements ; une "cassette couverte de cuir et garnie de petits clous jaunes", presque usée, contenant des "lettres et papiers inutiles" ; dans le placard, de la vaisselle, des instruments à barbe, des livres, des archives : quittances, acensements, liasses de procès… ; un lit à la dauphine, trois fauteuils à l’antique, une garde-robe de sapin fermant à clef, à deux portes, avec une séparation de planches et les étagères nécessaires, contenant du linge de femme.
- un cabinet qui est à côté de la cheminée (contient un coffre de noyer renfermant des archives, dont : livres et rouleaux de reconnaissances en faveur des seigneurs de Miolans, 15e siècle, notaire Jean Faure ; testament de noble Louis de Veuillet en faveur de noble Robert de Veuillet sont fils, 14 juin 1527 ; des réserves alimentaires : millet, huile de noix…, des vêtements, du linge, des outils, des ustensiles.
- un cabinet à côté de la chambre sur la cuisine basse regardant sur les deux cours de ladite maison : un lit en noyer à quatre petits piliers… un autre petit lit à quatre bas piliers bois noyer aussi en menuiserie, presque neuf… item un autre petit lit pour les enfants à quatre petits piliers de planche de noyer…une petite table, un fauteuil à l’antique, une horloge de laiton…
- "de laquelle chambre soit cabinet je suis descendu dans la cuisine basse de la maison" : du mobilier de cuisine, dont "une cuiller à pot de laiton pesant une livre, laquelle est des effets de la métairie de Grésy"
- "de ladite cuisine étant entré dans un poile voûté à voûte ronde" : un pétrin, un placard bois noyer fait à panneaux qui est derrière le foyer, fermant à deux portes avec ferrures et serrures ; un calice pour l’usage de la chapelle, dont la coupe est d’argent et le pied de cuivre doré, avec la patène aussi d’argent, le tout en bon état, avec son étui de carton couvert de basane moitié usé. Autre placard au coin dudit poile… une paire de mouchettes…
- "du susdit poile je suis entré dans un cabinet aussi voûté aboutissant à ladite cuisine" : un "anneau de fer à pressoir pesant 15 £, rompu, n’y ayant que la boucle qui puisse servir, un autre anneau dont on se sert pour presser pesant 11 £ et demi", des chenets, une grosse pince de fer, une livre de vis de pressoir, un gros verrou et une éparre… une grosse sonnette pour les vaches et son collier moisi… deux scies de menuisier servant pour fendre le bois avec leur amortissement de noyer… appartiennent au menuisier nommé Sarrezin, de Thones, qui travaillait à la maison du vivant du défunt.
- dans le cellier dont la porte aboutit aussi à ladite cuisine : 5 tonneaux tenant environ 5 charges pièce, bois de chêne, liés chacun de quatre cercles de fer et pleins de vin de bon usage ; 4 autres tonneaux tenant environ 5 charges pièce… vides ; 2 tonneaux de bois dur tenant 3 charges et demi pièce, liés de quatre cercles de fer, appartenant à Joseph Papillion, granger de la maison, qui laisse ordinairement pour retirer son vin ; des tonneaux hors d’usage… ; une pierre pour tenir d'huile, vide, tenant environ 5 pots…
- dans une petite cave : 2 tonneaux ; un cuvier de sapin pour la lessive.
- de là, monte au galetas : le bois d’un garde-manger ; une grande arche bois sapin, éparée, hors d’usage, sans clef ; 36 cartes de noix à partager avec les grangers et 10 cartes qui sont de la maison ; des matelas, de la toile… ; une échelle de 30 pas, 3 ruches d’abeilles bois sapin
- "Etant entré dans la chambre à côté de la cave, icelle faisant feu, dans laquelle ladite demoiselle de Provence couche ordinairement" : vêtements de femme et linge ; des chemises "qui appartiennent à son fils le religieux" ; "deux petits coffres bois sapin… avec leurs serrures et ferrures, fermant à clef, une grande garde-robe bois sapin, faite en menuiserie, avec les serrures et ferrures, fermant à clef ; un lit bois noyer à quatre grands piliers, de bon usage, garni d’un garde-paille de toile commune moitié usé, son matelas de laine, son chevet de plume, la couverture piquée et de toile peinte en indienne… une autre couverture drap de pays, le ciel dudit lit fait de toile commune, le tour de lit de serge de camp couleur de moutarde… dans lequel ladite dame [Charlotte de Provence] couche ordinairement… aussi garni de ses trois baguettes de fer avec les … aux rideaux, item un lit à tombeau avec les quatre petits piliers de noyer, en menuiserie"… (couverture d’indienne et chevet de plume ; lit des demoiselles Françoise de Veillet et Anne Dhumilly de Veillet) ; une grande garde-robe de sapin à quatre portes, peinte à grands ramages bleus et blancs, avec les ferrures et serrures, fermant à clef, moitié usée, une table… ; "un tableau soit portrait du Révérend père Chevrier, augustin déchaussé, comme parent de famille, avec son carde en sculpture dorée et fait en ovale, presque neuf ; au-dessus de la cheminée, un vieux portrait de M. le président de Veuillet, avec son cadre de noyer en menuiserie, presque usé".
- "de laquelle chambre étant descendu dans la petite cour, et sous un grand couvert où est le pressoir et les cuves, se seroit trouvé un grand pressoir de bois dur, banc de noyer, avec la conche, le tout m’ayant paru en bon état ; item une grande cuve tenant environ 30 charges, de bois de chêne, moitié usée quant aux duelles, le foudre [ne] pouvant plus servir et lequel il faut refaire à neuf ; icelle liée de trois cercles de fer ; item une autre grande cuve tenant autant, même bois, cerclée de bois et de bon usage ; item une autre cuve aussi bois dur, presque usée, tenant environ 18 chargées, liée d’un cercle de fer et les autres de bois ; item une autre cuve aussi bois dur tenant environ 25 charges, aussi moitié usée quant aux duelles et à laquelle il faut refaire le fond à neuf ; item une herse de nulle valeur… ; item un banc de menuisier fait de bois noyer".
- et de là étant entré dans "un petit membre vouté qui est au-dessous de la chapelle" : 2 tonneaux de bois chêne tenant environ trois charges et demi, et liés de quatre cercles de fer, l’un plein de vin, l’autre presque vide (la pièce contenait aussi deux fromages lors de la pose des scellées, qui ont "servi pour l’usage de la maison").
Dans les bâtiments annexes:
- un petit jardin à côté de ladite cour : quatre ruches d’abeilles (dont une est morte depuis l’inventaire de cachètement).
- la basse-cour au bas de laquelle sont les écuries de la maison : "dans l’une, trois vaches pois rouges âgées d’environ 6 ans et une génisse d’une année ; dans une autre à côté, un cheval noir âgé d’environ 6 ans, desquels bestiaux ladite demoiselle de Provence s’est chargée au décharge de la dame tutrice et a iceux pris à son compte, aussi bien que la selle et la bride… encore deux autres vaches de l’âge des ci-dessus ; item dans ladite écurie des chevaux, une jeune mule âgée environ de 7 mois ; et à l’égard des deux gros cochons [inventoriés précédemment] dans un petit membre à côté desdites écuries, j’ai iceux trouvés salés dans le cabinet voûté qui est à côté de la salle de la maison"
- dans la grange dépendant de ladite maison des moulins, qui est distante d’environs 50 pas : le procès-verbal du notaire Merloz y signale "190 gerbes de froment qu’il a dit pouvoir rendre 160 bichettes de froment, lequel blé j’ai trouvé battu par le granger ; item environ 50 gerbes d’avoine qu’il est dit pouvoir rendre autant de bichettes d’avoine, que le granger bat, le tout étant à moitié avec lui ; item 40 antres gerbes de froment renfermées dans une autre grange pour les semences, duquel froment on s’est servi pour semer ; item dans l’étable de ladite grange j’ai trouvé les deux vaches" [mentionnées ci-dessus].
Maison sous l’enseigne de la Croix blanche à Saint-Pierre-d’Albigny
La maison est "tenue par acensement par honorable Jean fils de feu Pierre Janière, hôte du présent lieu". Les nobles Christophe et Joseph de Grosset de Fontanette, parents et amis dudit défunt, ont fait le déplacement en tant que témoins ; quatre autres témoins ont été recrutés sur les lieux, les témoins précédents n’ayant pu faire le déplacement.
Description des bâtiments (la ponctuation est restituée) :
"La maison fait son entrée du côté du midi, soit d’Isère, par un degré de maçonnerie arrivant à la cuisine ; consistant en une grande écurie, le membre des caves et pressoir, une petite cave voûtée de plain pied ; trois chambres de plain pied au-dessus, la cuisine compris un petit cabinet, un petit jardin derrière ladite maison avec une muraille de clôture du côté de bise, le tout se confine jouxte la rue publique". L'inventaire du mobilier mentionne également "la chambre du milieu", "la 3e chambre du côté du jardin"
Inventaire des biens immeubles :
Vignes, prés, terres, etc.
Précisions sur les aménagements et le mobilier (relevé non exhaustif) :
- dans le membre du pressoir : "petit pressoir à deux vis lié à la tête de deux lieuves de fer chacune", en médiocre état, la conche entièrement pourrie et hors d’usage ; une cuve en chêne de 20 charges environ, liée de 3 cercles de fer
- dans la cave voûtée : des tonneaux, dont deux tonneaux bois de chêne avec leur fond de noyer tenant 3 charges et demi chacun et liés chacun de quatre cercles de fer, de bon usage
Métairie de Grésy-sur-Isère
La maison procède de noble Charles de Veillet oncle paternel du défunt ; les effets trouvés dans une grande salle servant de cuisine à ladite dame tutrice quand elle vient pour ses affaires. Christophe de Grosset et Joseph de Grosset de Fontanette sont de nouveau témoins, avec et M. Challend et des témoins recrutés sur place.
Description des bâtiments :
"Une maison qui fait son entrée du côté du levant par un degré de maçonnerie, consistant en une boutique voûtée et un cabinet au-dessus aussi voûté, une petite chambre ensuite, une grande salle faisant une cuisine, deux autres petites chambres soit allée pour aller aux lieux séparée par deux parois de planches de sapin et une autre petite chambre et un cabinet voûté du côté du verger, un membre de pressoir et des cuves et cuverie, une place devant, un jardin dessous de ladite maison, clos de murailles".
Confins : jouxte la rue publique du Couchant part de la montagne, un chemin appelé le Buisson tendant à la Palud dessus part de Conflans, le verger ci-après part d’Isère et du Couchant.
Inventaire des biens immeubles :
Un pré-verger… dans lequel verger est enclos le membre soit grange au-dessous de laquelle est la cave sus-inventoriée
Une vigne à la Burdettaz, jouxte la Lavanche de Levant, une rue soit chemin pendant au Villard de Montailleur dessous… Une vigne aux Perrières, jouxte la Lavanche de Levant… et le grand chemin tendant au bateau de Couchant. Une autre vigne, une terre, un pré, des marais.
Une vigne aux côtes de Combétroite terroir de Montailleur ; un aux côtes du Villard à Montailleur.
Précisions sur les aménagements et le mobilier (relevé non exhaustif) :
- grande salle servant de cuisine : une table, des chaises, "un grand fauteuil à deux bras pouvant servir de prie Dieu fait en sculpture avec un grand dossier à corniche… le tout fait à l’antique", un lit ; crémaillère, chenêts, tourne-broche de fer avec les cordages, le poids de pierre… un pot à feu de métal avec son anse de fer… ; "un marteau avec la touche de fer pour pousser les cercles des tonneaux" ; "une hache faite exprès pour couper la pressée du vin" ; des archives.
- chambre derrière ladite salle du côté d’Isère : "petit lit de camp de noyer presque neuf avec les rideaux de toile commune teinte en indienne", table de toilette, chaise percée…
- "un réduit clos de parois de planches à côté de la cuisine du côté d’Isère", communiquant avec la cuisine : 18 ais de sapin d’un pied de travail, les unes comportant les autres et de la largeur de 8 pieds et demie, qui ont déjà servi pour les vers à soie, presque neuve.
- "petite chambre au-dessus des degrés visant sur la rue" : un petit lit… "un cadre carré en menuiserie où il y a le portrait de saint François de Sales, lequel bois est teint noir".
- de cette chambre on passe dans "un petit cabinet voûté" : une pierre de taille à tenir de l’huile tenant environ 12 pots, presque neuve.
- du "cabinet voûté qui est sur la boutique nous serions descendus dans le membre du pressoir et cuves qui est dessous lesdites cuisines" : "un pressoir à deux vis et à chacune dicelles une livre de fer ; lequel pressoir est presque usé quant aux vis, conches et perche dessous, ladite conche entièrement pourrie, la perche dessus qui est encore de bon usage". Une grande cuve de bois dur tenant environ 50 charges, liée de deux cercles de fer au-dessous et les autres de bois, moitié usée. Deux autres cuves d’environ 20 charges, une de 12, des tonneaux.
- de là étant remonté dans la maison et entré dans "un cabinet voûté qui est sur le verger du côté d’Isère" : 8 cartes de noix
- "un autre bâtiment qui est à environs 100 pas de la maison, de laquelle (sic) m’étant fait ouvrir la cave voûtée" : tonneaux pleins de vin… le vin d'un des tonneaux est "dit appartenir [par ladite dame tutrice] à honorable Pierre Biset, un des vignerons ordinaires de ladite maison, qu’il a entreposé dans ledit tonneau" ; deux entonnoirs de tonneaux, l’un de peuplier d’autre de bois dur, avec leurs embouchures.
Grangerie de Berthet à Bellecombe-en-Bauges
Le notaire Jean Gachet et Georgine Dhumilly quittent la maison forte des Moulins à 8h le 27 mai, "et étant arrivés tard nous avons séjourné chez la veuve Chardet dudit Bellecombe proche l’église, cabaretière dudit lieu, avec nos chevaux". Ils se rendent le lendemain "au lieu-dit Chez Bertet qui est le nom ancien de ladite métairie, éloigné de Bellecombe d’environ un quart de lieu". Les biens et bâtiments procèdent de feu noble Charles de Veillet ; ils "sont par indivis pour la moitié avec les nobles frères Degalis de Chamoux, pour l’autre moitié indivise entre eux". La métairie est tenue à ferme des nobles Charles de Veillet et sieurs frères Degalis par honorable Urbain Vial dit Collet, fils de feu Charles Vial Collet. Le fermier n’est chargé d'aucun meuble ni bestiau dépendant de la ferme ; il présente un acte d'acensement passé par feu noble François de Veillet et autres, du 29 août 1712, par lequel il est chargé de 24 écus et doit laisser en sortant les semences comme il les a trouvées en entrant, savoir 14 vaisseaux de froment, 2 vaisseaux posettes, 2 vaisseaux d’orge, 2 vaisseaux de seigle, une bichette lentille et 6 vaisseaux avoine à raison de 12 bichettes le vessel avoine, le tout à la mesure du Châtelard.
Description des bâtiments :
Au milieu des biens immeubles se trouvent "les bâtiments, four, chapit [chappit] et places dépendant de ladite grangerie appelée des Berthet, lequel chapit ledit Collet fermier dit avoir fait faire à ses frais".
Inventaire des biens immeubles :
Un grand mas de terre, pré, bois teppe et verney…
Photographe au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel, site de Lyon