• enquête thématique régionale, Stations de sports d'hiver
Immeuble dit résidence le Pas du Lac
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Avoriaz - Biot (le)
  • Commune Morzine
  • Lieu-dit les Dromonts
  • Adresse Front de neige
  • Cadastre 2006 O1 329
  • Dénominations
    immeuble
  • Appellations
    résidence le Pas du Lac
  • Parties constituantes non étudiées
    café, restaurant, casino, établissement médical

L'immeuble le Pas du Lac est le premier programme de cette importance (lot 220, 9500 m2 de plancher) réalisé par la SICA (Société Immobilière et de Construction d'Avoriaz). Le projet est étudié en 1972 par le Collectif Architecture. Le permis de construire est accordé le 17 décembre 1972. Le chantier, coordonné par le bureau CO.TE.BA. (Coordination technique du bâtiment) se déroule en deux saisons, permettant l'ouverture de la résidence pour noël 1974. L'immeuble le Pas du Lac s'élève à proximité du restaurant du Pas du Lac construit au cours de l'été 1961, face à la gare d'arrivée du téléférique et à côté du départ du télésiège du Foillis qui donne accès aux pentes des Hauts-Forts. Cette construction en bois couverte par une toiture mono pente occupe pendant plus de dix ans une position centrale dans l'animation du front de neige en faisant office à la fois de bar-restaurant, de chalet-hôtel et de bureau d'accueil pour les skieurs. L'immeuble le Pas du Lac intègre une partie de ces fonctions d'animation et d'équipement de la station, étant placé au contact du domaine skiable : bar-restaurant, cabinet médical et centre de secours pour la station au rez-de-chaussée. C'est le premier édifice construit en limite de la grenouillère des Hauts-Forts (tranche XVII du lotissement d'Avoriaz), à la rupture de pente, amorçant une composition d'ensemble complétée en 1975 par la Pointe de Vorlaz, en 1983 par le Cédrat et achevé en 1998 par la réalisation de la résidence le Sépia construite à l'emplacement même du restaurant du Pas du Lac. La singularité des parcelles, situées en rupture de pente et s'élevant très raide avec une exposition sud, oriente le choix des concepteurs pour la conception de cette résidence, la première de cette importance (près de 200 logements). Les concepteurs s'inspirent du travail amorcé l'année précédente avec les deux immeubles Yucca et Cedréla (composition linéaire parallèle à la pente avec un corps de bâtiment central régulier flanqué de part et d'autre d'une aile avec des travées disposées en éventail) et reprennent le principe de la galerie publique intérieure reliant les deux niveaux de la station expérimenté avec succès pour la résidence des Hauts-Forts trois ans auparavant.

La résidence le Pas du Lac, placée en front de neige, comprend un bar restaurant (90 places en self-service, 100 places en restaurant, salles de jeux et d'animation) et le cabinet médical de la station au rez-de-chaussée et 192 appartements dans les étages (9500 m2 de plancher, dont 8600 pour les logements répartis de la manière suivante : 115 studios, 72 appartements de type 2 pièces et de type 3 pièces). L'immeuble est composé de trois corps de bâtiment distincts raccordés par deux circulations verticales qui permettent des implantations différentes et des distributions communes. La partie centrale (bâtiment 2) rectiligne est orientée au sud face aux départs des pistes (5 travées identiques et parallèles). La partie ouest (bâtiment 1) en éventail est ouverte sur le sud-ouest et l'entrée de la station (5 travées en éventail ouvertes au sud-ouest et 3 travées en éventail fermées au nord, abritant chacune un logement, angle 20° entre les murs de refend). La partie est (bâtiment 3) tracée selon un parallélogramme est pivotée vers le domaine skiable (6 travées parallèles orientées sud-est et nord-ouest). Chaque niveau comprend une coursive centrale. Dans le bâtiment 2, la coursive dessert des logements type 2 pièces au sud (7 niveaux) et des studios au nord (5 niveaux). Dans le bâtiment 1, la coursive circulaire dessert des logements type 2 pièces au sud-ouest et au nord. Dans le bâtiment 3, la coursive rectiligne distribue des studios au sud-est et à l'arrière. L'immeuble relie la corniche des Hauts-Forts au front de neige par une galerie publique (passerelle et coursive à R+10) et un ascenseur public placé dans le raccord est. La volumétrie générale suit la topographie du terrain : côté aval et « grenouillère », le bâtiment 1 est en gradins tandis que du côté amont, le bâtiment 3 s'élève à R+12. Les façades sont composées de manière spécifique pour chaque corps de bâtiment, tout en adoptant un vocabulaire commun à chaque orientation. Les façades amont comprennent deux parties distinctes : la partie courante et la partie supérieure liée à la toiture. Pour le bâtiment 2, les baies sont placées en saillies vitrées sur les deux côtés et protégées par le dernier niveau en encorbellement traité en « façades toitures ». Pour le bâtiment 3, la façade en redents est protégée par les balcons des deux derniers niveaux couverts par la dépassée de la toiture. Les façades aval sont composées de trois parties décalées dans la profondeur du plan, avec les parties supérieures en avancées sur les autres. Pour le bâtiment 2, les niveaux courants alternent « terrasses polygones », façades vitrées en retrait et parois de bardage en saillie. Ce rythme évolue pour les trois derniers niveaux : « façades toitures » sur des pièces en saillie et porte neige au-dessus des dernières terrasses. Pour le bâtiment 3, l' « effet paroi » de la façade est amplifié par l'encorbellement à partir du niveau R+7 accompagné par des « terrasses polygonales » contiguës. L'effet de hauteur est souligné par la dépassée de la toiture, qui abrite aux deux derniers niveaux des terrasses en débords aménagés en habitations distinctes. Pour le bâtiment 1, la façade modelée par le plan en éventail est composée d'une partie courante en bardage surmonté de deux niveaux en débords (bardeaux) coiffée par l'avancée de la toiture. Les dalles béton des terrasses des bâtiments 1 et 2 sont dissociées de la structure du gros oeuvre, soutenues par des piliers métalliques, technique employée pour limiter les ponts thermiques. Dans les logements du bâtiment 2, la partie avant (séjour et chambre) est décalée de deux marches (32 cm) par rapport aux parties sanitaires (cuisine, salle-de-bain et wc).

  • Murs
    • essentage de bardeaux
    • essentage de planches
    • crépi
    • béton armé
  • Toits
    bois en couverture
  • Étages
    10 étages de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Typologies
    immeuble parallèle à la pente en pyramide, circulation latérale
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents figurés

  • Avoriaz 1800. Les Dromonts. S. I. C. A. Ensemble du Pas du Lac. Studio F1. Collectif Architecture, J. Labro, J. Orzoni, P. Lombard, G. Rado-Orzoni, G. Hatala, A. Wujek, [1972]

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ecole d'architecture de Grenoble