• enquête thématique régionale, Stations de sports d'hiver
Immeubles dits le Village des Ruches
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Avoriaz - Biot (le)
  • Commune Morzine
  • Lieu-dit les Dromonts
  • Adresse place des Ruches
  • Cadastre 2006 O1 79-82, 84
  • Dénominations
    immeuble
  • Appellations
    le Village des Ruches
  • Parties constituantes non étudiées
    immeuble

Le village des Ruches, nommé également l'ensemble immobilier « les quatre saisons », comprend quatre immeubles portant chacune le nom d'un morceau musical : résidences Adagio, Andante, Allegro et Vivace. Le projet est étudié en 1971 par le Collectif Architecture. Le permis de construire est accordé le 31 janvier 1972. Les quatre immeubles sont comparables et conçus selon un parti pris économique en vue d'accueillir des populations de jeunes skieurs. Chaque immeuble est composé de studios aux surfaces limitées à une vingtaine de m2 de plancher. Les trois premiers immeubles sont reliés entre eux par un bâtiment bas ne comprenant que deux niveaux constituant l'entrée de la résidence de vacances et accueillant les services communs (restauration, accueil, animation). L'opération d'ensemble correspond à 12 000 m2 de surface bâtie comprenant au total 367 appartements répartis de façon inégale entre chacune des résidences (bâtiment A/Adagio : 86 studios, bâtiment B/Allegro : 109 studios, bâtiment C/Vivace : 97 studios, bâtiment D/Andante : 75 studios). En 2000 le village des Ruches fait l'objet d'une rénovation. La partie commune est partagée en commerces qui fonctionnent alors indépendamment de chaque immeuble. Chacune des résidences est réhabilitée et une entrée spécifique est alors aménagée. À la résidence Andante la galerie couverte, traitée en passerelle pour enjamber le parcours des skieurs, est démolie. La résidence Vivace, dissociée des trois autres et implantée au milieu des pistes de skis, a conservé un traitement différent en raison de sa réalisation décalée dans le temps et conduite sans intervention des concepteurs. La construction du village des Ruches en 1972 est précédée de plusieurs projets semblables, prévus sur différents lots et tous étudiés par l'Atelier d'Architecture d'Avoriaz dès le commencement de ses missions en 1965. Il s'agissait de concevoir un hébergement le plus économique possible, conduisant ainsi à concevoir des résidences collectives sur plan circulaire ou hexagonal, parti pris offrant une grande compacité grâce à la réduction des circulations intérieures. Deux projets identiques sont dessinés en décembre 1965, alors que s'achèvent les deux premières réalisations de la station. L'un comprend 7 bâtiments (84 chambres et 7 dortoirs) sur plans hexagonaux disposés sur les lots 2, 3 et 4, sur le rebord du plateau en contrebas de la résidence les Mélèzes. L'autre comprend 5 bâtiments (60 chambres et 5 dortoirs) sur les lots 24, 25, 26 et 27, entre le chemin de la Combe et la route des Rennes. Le principe de composition repose sur un soubassement plus étroit que les parties courantes en élévation, comme cela sera repris pour les chalets individuels. Chaque construction comporte trois niveaux de chambres, un niveau de combles dans lequel il est prévu d'aménager un dortoir collectif et au rez-de-chaussée les sanitaires collectifs. La surface du soubassement est réduite par rapport aux étages courants (9,80 m de diamètre en bas, 11,50 m en haut). La toiture est prévue à six versants, chaque versant couvrant une pointe de l'hexagone, procurant ainsi une silhouette animée. En 1971, un autre projet est étudié sur les mêmes lots 24 et 25, comprenant deux bâtiments rassemblant l'un 84 chambres, l'autre 143 studios et 28 chambres. Le projet n'est pas accepté, la commune jugeant « l'esthétique de ces immeubles du genre « valise ».

Chaque immeuble de la résidence des Ruches présente une volumétrie compacte et un plan identique à chaque niveau comprenant chacun onze logements semblables. Le plan est tracé sur une base circulaire de 9,50 m de rayon. Chaque niveau est partagé en douze portions égales, délimitées chacune par deux murs de refend dégageant une travée en éventail avec un angle de 30°. Chaque « portion » correspond à un studio d'une vingtaine de m2. Les studios sont de plans équivalents. Au centre, dans la partie étroite, sont placées l'entrée et les toilettes, puis la salle d'eau et le coin cuisine. Ouverte sur la façade, dans la partie la plus large, une pièce unique est aménagée. Selon l'orientation, les studios comportent soit un balcon polygonal (5 travées orientées du sud-ouest au sud est), soit un bow-window tracé en pointe vers l'extérieur (6 travées orientées du nord-est au nord-ouest). La distribution horizontale est limitée à une galerie circulaire entourant un escalier en vis placé au centre géométrique de l'immeuble. La distribution verticale est complétée par un escalier en vis placé hors-oeuvre prolongeant la travée attribuée au palier de desserte et à la trémie de l'ascenseur vertical. Les trois derniers niveaux sont plus profonds en raison d'un encorbellement limité. La toiture, de forme complexe (juxtaposition de terrasses et de toits à un pan plus ou moins pentus, laisse place sur tout le pourtour à une "façade-toiture" (brisis du toit) formant le couronnement de l'immeuble. En bénéficiant d'un niveau supplémentaire, les six travées sud permettent l'agencement de studios en duplex, contribuant au profil modelé de l'immeuble. Les balcons polygonaux sont identiques et superposés pour chacune des cinq travées. Ils sont construits en dalles de béton dissociées de la structure du gros-oeuvre et soutenues par des piliers métalliques, technique permettant de limiter les déperditions thermiques et adoptée un an auparavant pour la résidence Le Sassafras. Les parois extérieures sont réalisées par des panneaux bois assemblés sur les maçonneries de béton. Chaque portion est fermée par trois panneaux (quatre panneaux pour les studios côté nord) d'orientation différente, accompagnant les trois directions de vues ménagées pour chaque logement malgré sa petite dimension. Les entrées sont à double niveau. L'entrée principale est traitée hors oeuvre, sous la forme d'un pavillon polygonal en charpente bois accolé au pied de l'immeuble.

  • Murs
    • essentage de bardeaux
    • essentage de planches
    • crépi
    • béton armé
  • Toits
    bois en couverture
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Typologies
    immeuble tour circulaire ; équipement polygone en éventail
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ecole d'architecture de Grenoble