Compléments de l'historique :
(Étude en cours).
D´après une légende, le baron de la Rochette souffrait en 1480 d´une maladie mystérieuse. Sur les conseils d´un écuyer, il alla boire à la fontaine d´Amphion dans la commune de Publier. Une fois guéri, il offrit la main de sa fille Béatrix à ce dernier. Ces lieux de pèlerinages devinrent progressivement des espaces de santé et cette histoire est reprise par deux autres villes thermales. A Evian, si l´histoire reste la même, la source miraculeuse n´est plus celle d´Amphion mais la source Sainte-Catherine plus connue sous le nom de son propriétaire : la source Cachat. Cette sympathique légende montre tout l´intérêt porté aux eaux minérales du bassin lémanique.
Une autre légende veut qu'en 1790 le comte Jean-Charles Laizer préfère au hameau d´Amphion, les eaux du village d´Evian. Il fait ainsi la renommée de cette source. Déjà, au XIXème, le hameau d´Amphion est apprécié par le roi Emmanuel II de Sardaigne qui s´y rend régulièrement. Dès 1823, un banquier genevois François Fauconnet séjourne à Amphion avec l´idée d´y développer les activités. Il crée la première société d´exploitation des eaux minérales d´Evian. En 1827, une convention est signée entre la société genevoise et la famille Cachat propriétaire de la source Sainte-Catherine. Raccordé à cette résurgence, le premier établissement des bains est créé. La Société des eaux minérales d´Evian a été fondée le 7 décembre 1858.
En 1892, la ville d´Evian est propriétaire d´un Casino et d'autres sources d´eau minérales. La municipalité souhaite renouveler le bail et la location de ses biens. Par un arrêté en date du 1er avril 1892, le préfet de la Haute-Savoie autorise la location du Casino et des sources municipales d´Evian-les-Bains. La Société des Eaux minérales d´Evian répond à toutes les exigences fixées par le cahier des charges. En outre, elle s´engage à verser une somme de 100 000 francs pour l´aménagement du Casino et l´installation d´un cercle des étrangers. Elle compte aussi verser une somme complémentaire de 200 000 francs pour un bail de 50 ans porté à 75 ans. Une partie en sera prélevée pour financer les travaux municipaux.
Après la signature de la convention de 1892, la Société est tenue de créer un nouvel établissement des bains et d´hydrothérapie pour remplacer les bains du Casino. La réalisation dudit édifice est confiée à l´architecte parisien Ernest Brunnarius, il s´entoure de plusieurs grands noms pour édifier ce bâtiment. Ainsi, Alexandre Bigot conçoit les ornementations en céramique de la façade et des carreaux émaillés se trouvant dans les piscines et les cabines de bains. Louis Charles Beylard sculpte les quatre allégories se trouvant dans le grand hall. Le peintre Jean Benderly réalise les peintures ornant le vestibule. L´ensemble est construit suivant le procédé Hennebique en béton armé dont la maîtrise d´ouvrage est confiée à l´entreprise aixoise Léon Grosse. L´emploi des structures métalliques, du béton permet de les associer aux modénatures les plus extravagantes. Un ferblantier de Vevey, M. Schnetzler-Bauer réalise la coupole en zinc estampe devant surplomber le bâtiment. Les travaux commencent en 1900.
La source Cachat est captée au fond d´une galerie horizontale dans les terrains aquifères. Ces terrains sont protégés naturellement contre les infiltrations superficielles par une couche d´argile bleue imperméable d´une quinzaine de mètres. Le surplus est amené directement à l´institut des bains. Suite à un tragique accident de montagne près d´Alertville, Ernest Brunnarius décède; il est remplacé par l´architecte Jean-Albert Hébrard pour superviser la fin des travaux. L´établissement thermal inauguré en 1902, est situé sur le quai Baron-de-Blonay, et produit une excellente impression par sa grandeur et belle architecture. Aménagé avec luxe, pour suffire à 800 traitements quotidiens, il comprend, avec des piscines, des salles de bains et des douches, toutes les installations nécessitées par la thérapeutique moderne : bains de chaleur, de lumière, traitements par l´électricité à haute tension, mécanothérapie.
Les eaux d´Evian sont conseillées pour traiter les toxémies, les cardiopathies artérielles, la goutte et les manifestations urinaires chroniques. Le captage modernisé en 1910 par M. Cuau, ingénieur civil des mines, se compose d´une chambre dans laquelle l´eau pénètre par des crépines dites « talus naturel d´éboulement ». Un dispositif de trop plein permet de maintenir une pression hydrostatique constante. En 1911, on y donne plus de 600 traitements , représentant une consommation d´environ 400 000 litres d´eau. Une clientèle de 12 000 baigneurs par saison fréquente la buvette Cachat. La convention qui lie la mairie d´Evian à la Société Anonyme des Eaux est renouvelée le 15 avril 1966. Jugé trop vétuste, il est convenu dans ce document de moderniser d´ici 1968 cet édifice et de construire par la suite un nouvel établissement des bains.
En 1970, la Société Anonyme des Eaux Minérales d´Evian fusionne avec l´entreprise Boussois-Souchon-Neuvesel. Dans les années 1980, la société abandonne les thermes pour les remplacer par des bureaux, le dôme en zinc est démonté. Un arrêté préfectoral du 21 avril 1986 entérine l´inscription au titre des monuments historiques de la façade principale, le hall d´accueil et le vestibule de l´ancien établissement thermal.
En 2004, un vaste chantier de reconversion est engagé par la mairie, devenue propriétaire du site. Michel Spitz (mandataire), l´Atelier d´architecture Chatillon (architecte du patrimoine) et l´Atelier Vies - Ages sont maîtres d´ouvrages. L´entreprise Chapuis Structures réalise et conforte les structures, l´entreprise Fluitec et Capri acoustique œuvre sur le bâtiment. Le coût total des travaux s´élève à 13 500 000 HT. Depuis 2006, le Palais Lumière est un espace culturel.