L'iconographie de cette pièce à la destination indéterminée, tenture d'église ou antependium, est très probablement liée à l'épiscopat d'Armand de Béthune et aux commandes artistiques qu'il a effectuées à la gloire du roi de Pologne Jean III Sobieski dans le Velay pendant le dernier quart du 17e siècle, notamment dans le domaine de la sculpture avec Pierre Vaneau.
Le trophée : Monseigneur de Béthune, parent par alliance du roi polonais, n'a de cesse de célébrer la victoire de Kahlenberg en 1683 dite "Victoire de Vienne" contre l'armée de l'Empire Turc Ottoman, érigeant un trophée dû au ciseau de Pierre Vaneau, à la gloire du vainqueur. Ici, le trophée brodé peut renvoyer aussi à cette fameuse bataille : le sabre large et incurvé évoque les sabres orientaux comme le kilij, les drapeaux, le fameux "étendard de Mahomet" prise de guerre de Sobieski au grand vizir Kara Mustafa tel que représenté à Versailles, au Salon de la Paix, dans la partie droite de l'Allemagne accepte la paix.
L'ordre du Saint-Esprit : L'ornementation à fleurs de lys, flammes et couronnes dorées est caractéristique des décors brodés sur les tissus de vêtements ou ornements de l'ordre du Saint-Esprit, ordre attribué à Jean III Sobieski par Louis XIV le 18 décembre 1675, dont le collier lui sera remis à Zolkiew, le 30 novembre 1676 par le Marquis de Béthune, frère du prélat.