Eynard Ennemond (1749-1837)

Docteur en médecine et chimiste, membre de l´Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon (1800 à 1837), Ennemond Eynard (1749-1837) fut professeur de pharmacie et d´accouchements. Il se consacra à l´économie sociale et industrielle et aux applications des sciences et mathématiques à l´industrie après 1784. Homme de science et de transmission, il professa à La Martinière dès son ouverture. Il collecta de nombreux appareils scientifiques et pédagogiques, notamment par l´acquisition des collections de Grollier de Servières et de Charles-Henry Tabareau, dont il fit don à l´école dès 1832. Ces maquettes et appareils divers sont alors réunis dans un "musée Eynard", dont il ne subsiste aujourd´hui que quelques reliques.

Legendre-Héral Jean-François. (Montpellier 1796-Marcilly (Seine-et-Marne) 1851)

Petit-fils de chirurgien, fils d´un chef des postes, orphelin tout jeune, Jean-François Legendre ajoute le nom de son beau-père au sien. On le retrouve à 14 ans élève à l´Ecole des Beaux-Arts de Lyon (1810-1818), où il a comme professeurs les sculpteurs Joseph Chinard et Joseph-Charles Marin. Il y enseigne lui-même la sculpture, en remplacement de ce dernier démissionnaire, obtient une bourse de la Ville de Lyon afin d´aller se perfectionner en Italie, puis se partage entre Lyon et Paris où il s´installe définitivement en 1839. L´importante production lyonnaise de Legendre-Héral, d´inspiration volontiers néo-antique, touche avant tout la sculpture, mais également le dessin et la gravure à l´eau-forte. On y trouve nombre de bustes figurant les gloires lyonnaises, passées ou du moment, comme les chirurgiens Marc-Antoine Petit et Claude Pouteau (1825), le maire Fay de Sathonay (1827), les architectes Antoine-Marie Chenavard (1829) et Philibert Delorme (1830), les botanistes Bernard de Jussieu (1834) et Jean-Emmanuel Gilibert (1835), l´économiste Pierre Poivre (1836), sans oublier le buste de sa propre épouse (1825- ?).

Le sculpteur réalise également plusieurs sculptures destinées au cimetière de Loyasse ; un bas-relief représentant La Charité pour le tympan de la porte d´entrée de l´hôpital de la Charité (1827) ; les statues en pierre de saint Jean, saint Paul, saint Just et saint Irénée pour une chapelle et la façade de l´église de Saint-Just (1828) ; les dauphins de la fontaine de Trion (1837 ; La Vierge et saint Jean, statues en marbre destinées à la chapelle du Sacré-Coeur, à la primatiale Saint-Jean (1837) ; 4 statuettes (Le Christ et les Quatre Evangélistes) pour le même lieu (1837). Pour le tympan de la façade principale de l´Hôtel de Ville, place des Terreaux, Legendre-Héral sculpte un haut-relief représentant le roi Henri IV à cheval, pièce toujours présente, mais dont la tête, décrépite, fut remplacée par une copie en résine, à la fin du 20e siècle.

Après avoir également beaucoup produit dans la capitale, où son art était d´ailleurs peu goûté, le sculpteur lyonnais décède en région parisienne, le 13 septembre 1851, dans une précarité manifeste : l´Etat doit secourir sa veuve.

Gérard Corneloup in Patrice Béghain, Bruno Benoit, Gérard Corneloup, Bruno Thévenon, Dictionnaire historique de Lyon. Lyon, éd. Stéphane Bachès, 2009.