"Nous vivons dans une époque de flux constant avec les déplacements permanents et potentiellement illimités des gens, des marchandises, des capitaux et des idées. Selon Zygmunt Bauman, célèbre sociologue polonais dont le principal sujet d'études porte sur le discours de la postmodernité et du consumérisme : "Si nous voulons considérer notre vie comme bonne, il faut qu'elle ne soit que vacances permanentes". Les vacances permanentes renvoient aux désirs et aux aspirations de chacun d'entre nous. Ici, dans ce lieu public, un lycée, l'œuvre d'art prend également d'autres connotations. À une époque de voyages fréquents, l'idée de vacances perpétuelles a gardé un attrait romantique – que l'on pense à Robinson Crusoë sur son île solitaire ou à l'écrivain Raymond Roussel qui a parcouru le monde entier avec sa mère et qui a donc vécu des vacances permanentes. Swetlana Heger s'intéresse également à la problématique que l'on peut retrouver dans les films d’Eric Rohmer à savoir quels sont les éléments constitutifs d'une expérience humaine et touristique qui seraient à la fois source de joie et moralement bénéfique. L'œuvre, installée sur une façade extérieure, propose deux mots : "PERMANENT" (caisson lumineux) et "vacation" (tubes fluo)."